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Scorpion Child + Kadavar + Gypsyhawk + Wilson + Mothership 04/10/2013 @ Il Motore, Montréal

Portrait de William
Scorpion Child + Kadavar + Gypsyhawk + Wilson + Mothership 04/10/2013 @ Il Motore, Montréal

La musique stoner n'est pas monnaie courante au Québec. Les groupes locaux se font rares dans le style et les vedettes d'ailleurs osent très rarement traverser la frontière. Heureusement, vendredi dernier fut une exception de taille à cette affirmation. Une incroyable tournée foudroyait Montréal, affichant un alignement qui aurait même convaincu votre mère de fumer un énorme pétard. Pour des raisons hors de notre contrôle, aucun journaliste ne put se rendre à la salle avant 21h30. Nous ne pourrons malheureusement pas vous décrire les prouesses de Mothership, Wilson et Gypsyhawk. Par conséquent, notre photographe Renaud compensera la situation avec quelques clichés qui parlent d'eux-mêmes. C'est parfois ce qui arrive quand un concert de stoner débute à 19h30, nous n'y croyions tout simplement pas.

 

Kadavar

Aussitôt que mon pied gauche atteignit le parterre du Il Motore, Kadavar fit raisonner sa première note. C'était un pur plaisir d'enfin voir ce trio allemand à l'oeuvre ! J'affichais un sourire monstrueux en voyant ces magnifiques tignasses blondes virevolter dans toutes les directions. À ma grande surprise, le bassiste n'était pas celui d'origine, un Français ayant rejoint le groupe. C'est ce que nous avons compris en lui adressant quelques mots dans la langue de Molière après la prestation. Quoi qu'il en soit, les succès de leurs deux premiers albums défilaient à vive allure. De All Our Thoughts, à Eye Of The Storm en passant par Goddess Of Dawn ou encore Living In Your Head.

Leur rock planant à la sauce des années 1970 se dégustait comme un bon vin. À vrai dire, c'était plutôt de la bière qui coulait à flot, et cela, de façon généralisée. Tous les spectateurs semblaient prendre leur pied devant ces maîtres du rock. Bien qu'il s'agisse d'une très jeune formation, Kadavar propose une qualité de composition hors norme. Ces enfants de Led Zepellin flirtent avec les mêmes standards que leurs influences de l'époque. L'expérience qu’ils proposent est un voyage temporel et psychique qui ne vous laissera pas indifférent. Votre cerveau vous déclare instantanément heureux et l'alcool coulera dans votre oesophage à une vitesse inégalé. Nous avons eux de la chance de voir ce groupe aussi rapidement dans leur carrière, malgré tout, je fais déjà des prières souhaitant leur retour. C'était terriblement bon, un cran au-dessus de ce que nous sommes habitués d'entendre dans le genre.

 

Scorpion Child

J'avais du mal à imaginer quelqu'un grimper sur la scène après une performance comme celle-ci. À ma grande surprise, les Texans de Scorpion Child débordaient d'énergie et de volonté de tout ravager. Bien qu’ils soient légèrement moins originaux sur plusieurs aspects, les cinq musiciens avaient d'excellents riffs à offrir. La foule était dans un état encore plus précaire, l'alcool continuait de contribuer au succès de cette grandiose soirée. Les cheveux longs s'agitaient de haut en bas à l'avant de la scène et les musiciens semblaient raffoler de l'ambiance que les Montréalais leur offraient.

Le chanteur était l'attraction principale sur la scène, ses petits pas de danse et sa magnifique voix avaient tout pour conquérir le public. Les femmes étaient sous le charme et les hommes jaloux des acrobaties qu'il effectuait avec son microphone. Scorpion Child ne réinvente certainement pas la roue, mais bon Dieu que l'atmosphère qui se dégage de leur musique est agréable. Vous aurez envie de vous déhancher même si cela n'est pas dans vos habitudes. Les deux guitaristes vous laisseront bouche bée devant de majestueux solos et une attitude sans faille. L'idée de réunir Scorpion Child et Kadavar sur une même tournée était merveilleuse. Nous comprenons cependant pourquoi la tête d'affiche était décernée aux Américains, ils ont un sens du spectacle qui dépasse grandement ce que les Allemands avaient à offrir. Ce concert se positionnera fort probablement dans mon top de fin d'année, les vibrations positives qui émanaient du public et de la scène resteront gravées dans ma mémoire pour une longue période. J'espère que vous y étiez.

Crédits photos : Renaud Sakelaris

Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio.

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