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Pop Montréal / Tee Pee Records showcase 22/09/11 live @ Divan Orange, Montréal
Le Pop Montréal est certainement l'un des festivals les plus uniques et éclectiques au monde. Cela occasionne de bons et de mauvais aspects, la meilleure raison de sourire cette année était sans aucun doute la présence mystérieuse d'un showcase de la part de la célèbre maison de disques Tee Pee Records. Cette superpuissance du rock psychédélique et du stoner avait concocté un mélange très explosif avec Elks, Burning Love, Naam et Quest For Fire. Beaucoup de bières et de guitares en perspective!
Sans surprise, le très jeune groupe Elks fut lancé dans la mêlée pour réchauffer la petite foule du Divan Orange. Le quatuor regroupait des membres fraichement arrivés dans la vingtaine, mais qui semblaient avoir découvert Black Sabbath à un âge prématuré. Elks était armé d'un premier EP "Destined For The Sun" qui n'avait pas eu le temps de prendre la poussière, et malgré le son absolument chaotique de ce disque je devais donner crédit à cette formation originaire de Brooklyn. De bons riffs lourds, agrémentés de vocaux parfois psychés et parfois très agressifs, et ajoutez une influence des années 70's pour clôturer la description. Le concert fut agréable, le son était moins irritant que sur l'album et les musiciens rendaient bien l'énergie de leur musique au public montréalais. La faiblesse majeure du groupe provenait des chanteurs, le résultat était assez brouillon comparativement à ce que nous avons en version studio. Bref, Elks vaut le détour pour les accros de bonnes rythmiques de guitares, pour le reste vous aurez l'impression de réentendre un truc que vous connaissez déjà. Ce n'est pas très original pour le moment, mais pour que Tee Pee leur offre autant de confiance, il doit bien y avoir un certain potentiel avec ces jeunes musiciens fringants. C'est à suivre, mais pour l'instant faites vos devoirs : elksny.bandcamp.com
Deux mots : Burning Love! Ai-je vraiment besoin de vous écrire que c'était bon? Non. Ce groupe livre toujours la marchandise et un respect incroyable existe entre la formation torontoise et ses nombreux fans. Sans surprise la salle s'était remplie et nous avions enfin une ambiance un peu plus festive dans ce bon vieux Divan Orange toujours trop calme. La fougue du chanteur Chris Colohan (surpopulaire puisqu'il est issu des cendres de Cursed) est toujours au rendez-vous, mais malheureusement la disposition de la scène le limita dans ses possibilités de cascades. Habituellement, nous avons droit à diverses escalades sur les murs ou au plafond lorsqu'il performe, ce sera pour la prochaine fois… Outre ce léger détail, la recette était juste à point ; de la pure musique rock, une attitude exemplaire, une foule qui maitrisait les refrains et un enchainement de succès comme Fucked Up, Gain ou encore Don't Ever Change. Ajoutez-y quelques nouveaux titres qui seront à paraitre sur leur prochain album et c'est la description d'une prestation sans faille. Il est possible de trouver des points négatifs si je me force un peu, par exemple la piètre qualité du son, spécialement le manque de voix dans le mix final. Ce problème est survenu à chaque fois que j'ai vu Burning Love, alors il ne faut pas trop se faire de soucis avec cela. Ce fut la prestation la plus enflammée de la soirée, longue vie à ce superbe groupe canadien.
L'une des meilleures prises du Pop Montréal suivait, j'ai nommé Naam. Vous savez, ce magnifique groupe de stoner qui vous envoûte avec de magnifiques rythmiques vocales psychédéliques et des structures musicales qui vous détruisent le troisième oeil à coups de marteau. La puissance produite par les musiciens contrastait avec celle de Burning Love, mais la passion était tout aussi palpable. Presque trop, le bassiste est pratiquement tombé dans la batterie et la foule lors du premier morceau puisqu'il était complètement affecté par l'alcool. Ce fut sympathique puisqu'il fit son mea culpa après la première chanson « Sorry guys, I'm totally fucked up, the next one will be better ». En effet, la vérité sort aussi de la bouche des barbues puisque la suite du concert fut totalement magistrale. Du psychédélique à l'état pur, une musique mixant les influences progressives des années 1970 et une voix similaire à celle d'Al Cisneros de Sleep et Om. Notamment sur le titre "Icy Row", nous avons eu droit à un résultat qui aurait pu compléter le dernier "God Is Good" de ce cher duo Cisneros et Emil Amos. Pourquoi ne pas espérer un split entre les deux formations dans les prochaines années, ou du moins une tournée? La musique de Naam se démarquait par la présence d'un claviériste, qui ne fait normalement pas le voyage avec le trio de Brooklyn. Il ajoutait une profondeur ultra vintage, avec un son qui semblait sortir tout droit d'un bon vieux King Crimson. Ce voyage interplanétaire agrémenté d'alcool et de musique fut l'une des meilleures prestations de l'année, définitivement dans mon top 5. Prenez leur album éponyme et redonnez-moi des nouvelles, c'est un ordre!
Le temps filait rapidement, il était déjà plus d'une heure du matin et la tête d'affiche ne jouait pas encore, merci Pop Montréal. Plusieurs amis avaient déjà quitté les lieux pour retrouver leurs confortables lits, mais mon amour pour Quest For Fire me fit rester pour profiter de cette surdose de riffs. Après une prestation qui passa inaperçue, lors du Pouzza Fest en compagnie de Coliseum, les musiciens de Toronto semblaient encore une fois être tombés sur une mauvaise gestion d'événement. Une mince foule les attendait, ce qui n'était pas négatif pour autant. L'ambiance psychédélique se matérialisa malgré une prestation qui semblait difficile pour les musiciens, je crois que le groupe n'aurait sans doute pas dû être placé en tête d'affiche, comment voulez-vous attirer l'attention après des performances de Burning Love et Naam? Ils ont été victime de leur réputation grandissante sur la scène stoner, puisque malgré des albums totalement incroyables, ce groupe ne prend jamais vraiment en live. Ce fut le cas une seconde fois, pourtant cette prestation dans une petite salle avait tout pour nous laisser présager un immense moment de musique rock. Ce fut agréable un point c'est tout, un concert que l'on oublie aussi rapidement que le nom de notre compagne au bal de graduation. On savoure le moment pendant un certain temps, mais on a rapidement envie d'aller voir ailleurs. La magnifique voix de Chad Ross devient malheureusement monotone après seulement quelques morceaux et nous devons focuser sur l'excellent travail des guitaristes pour retrouver cette lueur de bonheur dans leur musique. Ce quatuor torontois ne nous a pas réservé beaucoup de surprises contrairement à leurs compatriotes de Burning Love qui proposaient quelques nouveaux titres. Nous avons eu droit à des morceaux tirés de leur deux premiers albums Quest For Fire et Lights From Paradise, et à mon grand malheur l'excellente Confusion's Home ne fut pas interprétée cette fois-ci. Ce morceau est une dose de bonheur qui s'injecte directement dans les veines et il ne manquait probablement que ce détail pour que je quitte totalement satisfait de cette soirée agréablement étrange. Pour conclure votre journée, en beauté, je vous recommande de passer par youtube pour découvrir ou redécouvrir ce groupe canadien. Les albums en valent absolument le détour, un superbe stoner mélancolique qui fait rapidement oublier les tracas quotidiens.
Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio. |
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