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Danava + Uncle Acid and the Deadbeats 27/09/2014 @ le Ritz P.D.B. , Montréal
En ce mois de septembre, le soleil se lève et se couche tout en s'éloignant de l'axe créant l'été dans l'hémisphère nord. Un ami qui vous quitte se rapproche d'un autre, dit-on. Éternel recommencement. Un vent frais se lève, les feuilles craquent sous mes pieds et une légère aura de cimetière se dégage de ce quartier désaffecté du Nord-Est de Montréal ce soir. Qu'aurait-on pu demander de mieux pour accueillir les Anglais d'Uncle Acid and the Deadbeats?
18h40 - Déjà devant la salle, les fines vitres du désormais Ritz P.D.B. (anciennement Il Motore) laissent allégrement passer le son du soundcheck d'une partie d'Uncle Acid. Kevin (chanteur/guitariste du groupe), lui, m'attend visiblement de pied ferme pour une entrevue. Après l'office effectuée (qui bien évidemment arrivera très bientôt en ces lieux), retour à l'extérieur. Je palpe de nouveau l'ambiance de ce quartier dans lequel je n'étais pas retourné depuis mon retour en ville. Rien n'a vraiment changé, les poubelles de la poissonnerie locale puent toujours autant la mort, les environs ne semblent plus contenir d'âmes vivantes après 18h ce qui ne sera pas le cas pour ce soir.
20h00 – Les portes s'ouvrent et c'est une vingtaine de billets seulement que les organisateurs remettront à la porte. Effectivement depuis le début de la tournée, Uncle Acid joue à guichets fermés, et visiblement cela continuera même après Montréal. Une aubaine pour le groupe qui, à cette occasion, je cite, « espère se faire un peu d'argent » et foule le sol nord-américain pour la toute première fois.
21h00 – Je m'égare du côté du merch' et j'enquille quelques bières, laissant à Danava le temps de prendre possession des lieux. Je ne sais pas si les gars ont eu des problèmes sur la route mais ce n'est que vers 20h00 qu'ils semblent être arrivés à la salle. Pas du tout déboussolés et ayant l'air plutôt rôdé, les mecs montent sur scène et nous délivrent une sorte de mélange heavy hybride. Sans trop vouloir coller d'étiquettes, je pense rapidement à quelque chose entre le Sabbath et Maiden.
Pendant le set j'irai même jusqu'à me dire qu'ils me rappellent un autre groupe vu en ces lieux il y a de ça des années : Saviours. Pas de hasard, les Californiens sont sur le même label, Kemado Records.
Le choix se révélera fort judicieux pour introduire Uncle Acid, le groupe avouant d'ailleurs que Danava est un de ses groupes préférés et qu'ils rêvaient de partager la scène avec eux.
Trempés, après avoir semble-t-il bravé planètes et comètes à des années lumières d'ici sans jamais disparaître de notre champ de vision, les musiciens quittent les lieux alors que la salle a été remplie du début à la fin du set, et les applaudissements fournis seront là pour le prouver. Danava existe depuis 2003 mais ce n'est vraiment pas l'impression qu'ils donnent tant ils ont livré la marchandise du début à la fin.
22h00 – Je ne bouge pas de ma place, d'ailleurs c'est quelque peu difficile, même si la salle semble avoir envie de, au choix : pisser / boire une bière / fumer un bat, elle ne désemplit pas. Amusé puis inquiet, je regarde l'ingé-son s'affairer avec un buzz dans les amplis à droite de la scène. Il a bien dû perdre 2 kg en face de nous à changer les jacks, chercher l'erreur dans ce circuit de câbles, de pédales et d'amplis.
Le débogage sonore ayant entamé un bon 10 minutes du set, le groupe arrive enfin sur la scène décorée de vieilles télévisions cathodiques parasitées et d'énormes yeux de chat lumineux autour de la batterie. Après un court sample rappelant les plus grands classiques cinématographiques de l'horreur, c'est le morceau Mt. Abraxas qui ouvrira les hostilités. Rassuré je suis, le rendu sonore semble plutôt bon, meilleur que Danava même dont les voix se sont parfois perdues dans les instruments. Le groupe enchaînera les morceaux issus majoritairement de ses deux derniers albums, Blood Lust et Mind Control, tout en saupoudrant le set de quelques morceaux de son tout premier, Vol.1, passant même par le titre du dernier 7 pouces, « Runaway Girl » d'ailleurs beaucoup plus persuasif qu'en version studio.
Du côté purement musical, la première chose qui frappe quand on voit Uncle Acid sur scène c'est que le groupe assure la plupart des parties vocales avec 2 chanteurs, Starrs et Rubinger (les 2 guitaristes). La conséquence de ne pas pouvoir avoir tout ce qu'il faut en matos avec eux en tournée (les claviers par exemple), mais cela n'enlève strictement rien à l'efficacité des compositions.
Des titres comme « Death's Door » , « Crystal Spiders » ou « Poison Apple » renverseront plus que facilement la salle qui chavirera en quelques secondes dans quelque chose entre le doux mosh et le fort dodelinement, hurlant les paroles avec le groupe de bout en bout. Un public étonnément conquis pour un premier passage en Amérique du Nord, l'accomplissement du groupe semble dans ces moments-là total.
Comme dans toute soirée de cette qualité, le rappel frappera bien trop vite. Celui-ci nous offrira entre autre l'excellent « 13 Candles » puis le combo s'effacera sur le rythme lent et pesant du morceau « Devil's Work » , nous permettant de redescendre fébrilement de nos émotions.
Dire que cette soirée fut un sans fautes n'est pas volé, ce fut un pur moment de musique rock, Danava comme Uncle Acid and the Deadbeats allant puiser leurs prestances et leurs influences dans des classiques sans jamais repasser deux fois dans les sillons déjà tracés.
Éternel recommencement.
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