Vous êtes ici
Church Of Misery + Monster Magnet 08/02/2014 @ La Flèche d'Or, Paris
Après la sortie du dernier Monster Magnet, Last Patrol, et l'annonce de sets entièrement dédiés à cet album sur la tournée européenne du groupe, la Flèche d'Or n'a eu aucun mal à se remplir de curieux. La présence des Japonais de Church Of Misery n'y était pas non plus anodine. Le public présent ce soir là s'est donc englouti un certain volume de décibels accompagnés d'une purée psychédélique. Un régal !
Au pays du doom levant...
A Tokyo on sait parfaitement ce qu'est le doom. Pattes d'eph', pieds nus, cheveux dans le zef, basse sous la ceinture, Church Of Misery a le sens du spectacle. Posté devant un mur d'amplis Orange, le quintet endiablé impose un son puissant. Le rendu, beaucoup plus énergique que sur enregistrement, surprend. Entre les thématiques sombres du doom et la frénésie du stoner, le combo affiche une osmose parfaite tant avec sa musique qu'avec son public.
Jonglant avec ses cheveux et son micro, le chanteur Hideki Fukasawa enclenche régulièrement de petites crises orgasmiques, la bouche grande ouverte... Transcendé par la dimension hypnotique de ses compos, le front-man anime la scène de ses longs regards inquisiteurs. On se laisse volontiers entraîner dans son délire musical, portés par sa voix grave et gutturale, par les lourdes pédales de la batterie, et par les plaintes métalliques des cordes électrisées.
Si la comparaison avec Black Sabbath ou Electric Wizard se dessine aisément à l'écoute de Killfornia ou de Born to Raise Hell, les Japonais se montrent néanmoins beaucoup plus vifs et plus groovy. Mention spéciale au morceau Brother Bishop, extrait de leur dernier et excellent album, Thy Kingdom Scum. Leur deuxième titre de la soirée suffit à faire passer la température de la pièce de chaude à infernale !
Setlist :
- El Padrino
- Brother Bishop
- Killfornia
- Born to Raise Hell
- Shotgun Boogie
Le retour du patron
Après le passage des kamikazes du riff, le public est à point pour accueillir d'autres interprètes des effets sous psychotropes. Monsieur Wyndorf fait alors son entrée, tel un curé dans une église. Il faut dire que vingt deux ans de carrières sont passées par là. Serein et décontracté, le chanteur des Monster Magnet entame Last Patrol avec fougue. La pépite est interprétée en entier. Un véritable plaisir de l'entendre en live ! L'album est visiblement taillé pour la scène, alternant des compos bien rythmées à d'étranges ballades acoustiques.
Totalement imprégné par son texte, le patron du space rock garde un œil aiguisé sur son auditoire, scrutant les « mano carnuto » avec bienveillance. Les titres défilent dans une ambiance cosmique, ponctuée par les lignes de basse de Chris Kosnick, qui encaisse sans difficulté le passage d'Atomic Bitchwax à Monster Magnet. Il faut croire que les deux groupes aiment à s'échanger les musiciens....
Dave Wyndorf paraît plus calme, tournant régulièrement le dos au public pour se concentrer (ou pas...) devant son ampli, laissant le devant de la scène aux guitaristes. Un point fort appréciable car il se trouve que Phil Caivano et Garrett Sweeny sont particulièrement en forme ce soir là.
Après un rappel, le groupe revient pour interpréter Space Lord. Le titre n'a pas pris une ride et se savoure dans une salle de la Flèche d'Or, suffisamment intimiste pour ça. Le front-man montre une nouvelle fois son contentement en prenant le parterre de spectateurs en photo.
Le principe de jouer Last Patrol dans son intégralité a bien fonctionné. Les habitués ont bénéficié d'un live différent des précédents, avec un line-up également modifié, à savoir sans Ed Mundell et avec Chris Kosnick. Une belle réussite qui a donné lieu à une excellente soirée.
Setlist :
- Last Patrol (dans son intégralité) + Space Lord
Crédits photos : Patrick Baleydier
Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs... |
À lire également
Chronique |
Retour sur |
Actualités |
Photo-report |
Retour sur |
Chronique |
Ajouter un commentaire