Vous êtes ici
Hangman Chair + Church Of Misery + Eyehategod 23/06/11 @ Nouveau Casino, Paris
Ma fête de la musique, elle aura lieu ce soir. Ouais, je sais, la date officielle tombait deux jours avant, mais désolé, les bains de foule beaufs-bobos/les groupes de soupe/les stands à merguez et moi n’ont jamais fait bon ménage...
Autant patienter un brin et se retrouver au Nouveau Casino pour Church Of Misery et Eyehategod.
Pour cause d’onglet à l’échalotte, vin jaune du Jura accompagné de vieux Comté et d’amis depuis trop longtemps pas vus, j’arrive quelque peu en retard à la salle. Je sais que j’ai raté la première partie, Hangman Chair. Ok, je vais encore me faire des amis – c’est devenu une spécialité au cours des années – mais cela ne me chagrine pas plus que ça. Déjà « pratiqué » sur scène et sur disque et... Bof. Première impression en arrivant, la salle est plutôt clairsemée. Rien de catastrophique, mais à peine plus de 200 personnes selon mes estimations. Sur une ville qui compte plusieurs millions d’habitants, le ratio est faible. Enfin... Les Japonais de Church Of Misery sont sur scène. Première déception : pas de projection. Et mon cours de révision sur les tueurs en série qui inspirent chacun de leurs titres???!!! Quelques minutes passent et... Enfer, c’est quoi ce groupe? J’ai eu la chance de les voir plusieurs fois au cours des dernières années, le Church Of Misery en face de moi ce soir n’a plus rien de commun avec mes souvenirs. Confirmé par une source sure, j’apprends que le line-up a changé tout récemment : nouveau batteur, nouveau guitariste. Que dire d’autre que... Mein Gott !!! C’est tout simplement horrible. Moche, moche, moche... Le batteur, autant qu’on puisse lui donner ce titre, n’en pose pas une de droite et le guitariste est aussi « habité » qu’un cailloux. Exit la folie et la maestria. Le chanteur essaye bien de relever le niveau, mais voilà, derrière, c’est le néant... La nouvelle mouture de Church Of Misery est plate, sans... Merde. Sans rien. Constat sans appel : il vaut mieux écouter les albums que voir « ça » en live. Ne reste qu’à croiser les doigts pour que les choses s’arrangent.
Le temps de saluer quelques vieilles épaves de ma connaissance et Eyehategod monte sur scène. Je suis prêt pour mon bain de boue. Et je l’attends de pied ferme, putain de pute !!! Autant balancer la sauce tout de suite : je ne vais pas être déçu. C’est lourd, poisseux, visqueux, mauvais – au sens premier du terme – méchant, aggressif et ça chlingue comme un marais par fortes chaleurs. Mike Williams est définitivement un de mes frontmen préférés et il est remonté/chargé à bloc ce soir : la présence d’un Bukowski à la sauce Dixieland. Jouissif. Les titres s’enchainent, pas de break, pas de repos, merde, même pas de rappel, non, le groupe continue simplement de jouer sans s’arrêter. Tout y passe, des titres de tous les albums. Et ce son... Du Pur Sludge. Si Eyehategod est cité comme une des références absolues du genre, être en face d’eux ce 23 juin fait bien comprendre pourquoi. Au-delà d’une prestation scénique, c’est du matraquage d’oreilles en règle. Parler d’Eyehategod, encore plus en faire une chronique de concert, est un peu l’exercice casse-gueule par excellence. Essayer de prendre séparément les éléments, le jeu de tel ou tel musicien, la voix de Williams, le son, serait complètement stupide. Pourquoi? Parce que ce groupe correspond définitivement à l’adage « le résultat est plus que la somme de ses parties ». Leur musique fait appel au ressenti, pas à la réflexion ; et rien de péjoratif là-dedans. Un concert d’Eyehategod, ça se vit. Comme de se prendre une bonne vieille droite dans la gueule... Et croyez-moi, ce fut exactement le cas ce soir. Pfiou... J’en aurais des larmes aux yeux...
Un Eyehategod en grande forme – je sais, l’expression est toute relative et jamais dénuée de second degré quand elle est employé pour ce groupe ("does anyone have a heroin bag, i will pay you back! No, two! One for my drummer too!") – un nouveau morceau qui laisse présager un album à paraître tout aussi bon que les anciens, un son massif, juste dégueulasse comme il faut : une fête de la musique parfaite!
Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai... |
À lire également
Chronique |
Chronique |
Retour sur |
Chronique |
Chronique |
Actualités |
Ajouter un commentaire