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Von Pariahs - Hidden Tensions (2013)

Portrait de Julien
Von Pariahs - Hidden Tensions (2013)

Compter sur la France pour apporter sa pierre de touche au monde du rock, c’est un peu comme s’équiper d’un cerf-volant pour aller chasser le sanglier : les réussites sont moindres (doux euphémismes). Les raisons sont multiples. D’abord la langue française, comme l’allemand, n’est pas très mélodique. Enfin les musiciens français cèdent avec une facilité inquiétante aux diktats du marketing. Produits calibrés, d’une pauvreté consternante, soutenu par la même stratégie commerçante qui permet d’élire un yaourt pour le transit produit de l’année. Faire de Fauve un phénomène n’est pas bon signe. Certes, je suis tout prêt à concéder qu’une bonne gastro-entérite est un moyen imparable pour se délester de quelques kilos superflus. Maintenant porter une maladie infectieuse au rang de régime miracle est une idée aussi stupide qu’aduler un groupe jouant sur trois accords, une voix énervée portée en avant (énervée par quoi d’ailleurs ? le confort de tes fringues Abercrombie & Fitch ?).

De fait, nous pourrions résumer simplement la seule problématique de la valeur des groupes français : proposer une musique qui en vaille la peine.  Question épineuse de culture, mais aussi de substrat. Relever d’une tradition n’est pas passéiste, c’est ce qu’on appelle communément asseoir les bases. Que nous reconnaissions les influences de tel ou tel groupe n’est pas dérangeant en soi, tant que leurs mérites relatifs éclatent.

A titre personnel, je ne me lasse de vanter ceux des Von Pariahs, tant la surprise est bonne. Issus d’une ville de Sud Vendée qui se sera animée durant la grande époque du punk-rock 90s, à l’image de la richesse de son regretté festival qui aura vu passer bon nombre d’artistes majeurs, dont les Melvins eux-mêmes, les membres du groupe ont trouvé le son qui leur convenait. New Wave  vous vient à l’esprit ? Juste, mais réducteur. Post Wave ? Cela ne veut plus dire grand-chose. Post Anything conviendrait mieux pour caractériser un alliage d’influences solides et uniques. Les Von Pariahs, c’est d’abord et avant tout une section rythmique d’une efficacité redoutable, sans doute l’une des plus denses des groupes écoutés dernièrement (mention spéciale au bassiste). Qu’elle s’exprime sur Gruesome, morceau liminaire de l’album, Carolina (la mention va cette fois-ci au batteur) ou sur Somenone New, l’envie est la même : suivre en dansant. Envie relayée par les mélodies propagées par les riffs : rien d’extravagant, mais un son très nourri, parfaitement produit. Il nous vient enfin beaucoup de choses en tête en écoutant Sam le chanteur du groupe, simplement parce qu’il s’inscrit dans la veine de ces vocalistes à la voix très inspirée, très profonde, qui ont parfaitement intégré la manière d’emmener leur public (une conviction avec Still Human).

Souhaiter le meilleur aux Von Pariahs est une évidence. Evidence ne m’ayant pas attendu pour se réaliser. Le groupe va de festival en festival en rencontrant le public qu’il mérite. C’est très rare que je le dise, mais tout va pour le mieux.

Von Pariahs - Hidden Tensions (2013)
Von Pariahs
Hidden Tensions
Gruesome
Carolina
Skywalking
Still Human
Trippin
At the Fairground
Under the Guns
Uptight
Nerves
Someone New
Debauchery
19.09
J'aime les chats roux, les pandas roux, Josh Homme et Jessica Chastain.

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