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Rorcal - Világvége (2013)

Portrait de Fred Nvrd
Rorcal - Világvége (2013)

Rorcal fait du doom, ok mais moi le doom je n'y connais rien, en plus ces mecs sont des potes alors faire leur chronique c'est un peu comme faire monter Berlusconi dans un bus de jeunes cheerleaders, c'est dangereux. Tout à coup, j'ai pris un gros coup de batte derrière la nuque, l'éthique d'écriture me serre à la gorge comme un anaconda boufferait un mouton, faire ou ne pas faire ? Finalement, ne connaissant rien au doom je me lance et étant plutôt arriviste patenté, je n'ai rien à perdre, si ce n'est les 666 bières qu'ils doivent m'offrir parce que je parle de leur album...

Doom... voilà un mot plein de bon sens, simple, court et diablement aguichant. Mais qu'est-ce que c'est, le doom ? Il parait que c'est un truc qui t'assome la gueule genre marteau de Thor lancé à pleine vitesse et qui te met les dents à la place de l'hypophyse. Ok je mets mon protège-dents et je lance le disque, c'est parti ! On se revoit dans 43 minutes et 38 secondes...

Pour poser le contexte, sachez que "Világvége" (pour les incultes comme moi, c'est du hongrois) ça veut dire fin du monde violente, sanglante et sans aucune échappatoire possible, le principe de la fin du monde quoi. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Rorcal a réussi son coup, cet album est une offrande au Malin. Violent, malsain, puissant et sans concessions aucunes à la pensée philosophique de Machiavel, "Világvége" est une pensée, un exutoire, un voyage vers des contrées remplies des pires cauchemars que vous pourriez imaginer. Pourtant, cet album ne se limite pas à de la violence pure, j'y vois un fort potentiel émotionel, certains passages sont teintés de mélodies certes maculées de sang frais mais pas dénuées de tout espoir. Cette renaissance, je suis en train de la vivre, la pression que cet album a mis sur mes épaules disparait petit à petit. C'est comme reprendre son souffle après une longue brassée en apnée. L'oxygène, ça fait du bien mais la sensation d'être immergé est encore meilleure.

Rorcal a su créer son propre monde, les brèves interventions de passages d'opéra classique tirés de l'oeuvre du compositeur russe Alfred Schnitke donne un aspect éthéré, fantasmagorique à l'ensemble, surréaliste parfois. Cet album est pour moi comme une peinture, vous la regardez, vous l'observez et il se passe quelque chose... l'évocation de sentiments dérangeants, l'impression que les choses sont à leur place sans vraiment y être.

Me voilà schizophrène à tendance paranoïaque, merci les gars et surtout bravo !

 

Rorcal - Világvége (2013)
Rorcal
Világvége
I
D
II
V
IV
VII
VI
VIII
Chroniqueur, amateur des musiques "extrêmes", des arts alternatifs et de la contre-culture.

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