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Conan - Blood Eagle (2014)
Conan. La question de savoir pourquoi personne n'a pensé à ce nom pour une formation musicale avant ce trio de jeunes Anglais relève d'un mystère non négligeable. Cependant, force est d'admettre que la solidité et le mythe que le nom comporte n'aurait pu faire autrement en terme de lourdeur.
C'est que les Anglais savent très bien ficeler la lourdeur que commande le doom contemporain. L'enfant bâtard d'Electric Wizard et de High On Fire expulse des accords gras et bas qui donnent un filament de stoner bien garni et des compositions directes et franches remplies de sludge bien étoffé. Conan ne réinvente pas la roue. Cependant, l'écoute est plus qu'agréable.
Le trio avait fait paraître Monnos en 2012, qui avait suscité un intérêt notable. Blood Eagle fait monter le groupe d'un cran. C'est un album plus gras, en grosse partie à cause du mix de sieur James Plotkin. Les éléments, dans cette production étoffée, sont cepentant d'une clarté discernable, assez loin de la production de Horseback Battle Hammer (paru en 2010). C'est avec intérêt qu'on note l'évolution du trio en si peu de temps.
La force de Conan réside dans les riffs qu'il utilise et c'est du matériel de premier niveau. C'est avec une certaine répétition envoûtante que ces riffs nous collent aux neurones. Ceci dit, les 6 compositions (variant de 5 à 10 minutes, pour un total de 43 minutes) de Blood Eagle offrent assez de variété pour ne pas s'ennuyer à l'écoute.
On a le droit à de la lourdeur lente mais aussi à de bons passages mid-tempo (“Horns for Teeth) qui feront hocher les crânes et à des rythmes effrénés (comme en ouverture de la magistrale “Foehammer”) qui permettent de niveller l'agressivité.
Une des particularités notables de Conan est l'utilisation minimaliste des chants. Les voix se superposent et les paroles sont minimalistes, répétitives et hargneuses. Le trio a la conscience bien établie de laisser la place au pouvoir des riffs et des rythmes.
Conan pratique l'art de l'excellence en doom. Le ton et la capacité du groupe à livrer des pièces mémorables aux amateurs du genre fera de Blood Eagle un incontournable pour 2014.
À saisir. |
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