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Kyuss lives + The Sword + MonstrO live 18/09/11 @ Olympia, Montréal
Dieu sait très bien que je déteste les dimanches. Vous aussi d'ailleurs, puisque je viens de vous en informer. C'est sans doute pour me faire ravaler ma haine que le Tout-Puissant a décidé de transporter Kyuss jusqu'à moi en ce fabuleux jour du Seigneur. Rarement je quitte le boulot avec le sourire dégoulinant jusqu'au sol, mais cette fois-ci c'était totalement le cas. J'avais déjà les tronches de Bjork et de Garcia qui commençaient leur concert dans ma tête. Les morceaux de Sky Valley s'enchaînaient les uns aux autres dans mon imagination et je me suis aussitôt retrouvé autour d'une bonne bière avec les potes de Pelecanus. La vie fait parfois bien les choses!
Un groupe comme Kyuss requiert une certaine dose de préparation, et c'est ce qui rend l'événement intéressant. Ce rituel mystérieux afin de retrouver l'ambiance du désert ne peut malheureusement pas être révélé dans ce texte, mais ce fut la raison pour laquelle Monstro passa sous notre radar. Dommage? Ouais sans doute, mais la vie est ainsi faite. Leurs riffs solides allaient sans doute être éclipsés par ceux du fameux groupe The Sword qui commençait à peine lors de notre entrée en salle. J'étais dans le parfait état d'esprit et le son bien gras me fit écarquiller les yeux et ouvrir mes tympans. Si vous ajoutez la voix majestueuse de John Cronise à ce son de guitare incroyable, disons que c'est un pas de plus vers le paradis. Leur prestation au Heavy Mtl de cet été avait été annulée dû à un problème de douane (étonnant?). Cette triste nouvelle avait laissé un vide sur l'aspect stoner/heavy du festival, mais leur présence avec Kyuss me fit oublier ce chagrin en quelques secondes. L'ambiance bien particulière de L' Olympia ajoutait un petit supplément à ce mega concert rock, cette vieille salle se hissant dans le haut de mon palmarès sur Montréal. Un éclairage très impressionnant et une putain d'ambiance obscure planaient dans l'air. J'avais des frissons à chaque fois que le chanteur ouvrait la bouche pour balancer le prochain couplet dans ces colonnes d'enceintes surpuissantes. Résultat du concert? Je me suis pris la discographie le lendemain, je ne suis maintenant plus un inculte.
La scène appartenait désormais aux maîtres du desert rock, de pures légendes qui ont pris part à l'invention d'un style à l'âge de 13 ou 14 ans. Vous faisiez quoi à cet âge?… Rien à répondre? Alors voilà, c'est le temps de se mettre à genoux et de se faire donner une leçon de Rock 'n' Roll. L'introduction du concert se fit sur l'étonnant morceau Spaceship Landing qui permit de faire les réglages de son nécessaires au bon déroulement de la performance. Une fois que M. Garcia put chanter avec toute la puissance désirée, les hostilités étaient lancées. Après ce long morceau idéal pour débuter la soirée, nous avons eux droit à la fantastique Gardenia, c'était du sublime à l'état le plus pur possible. La guitare et surtout la basse de Scott Reeder défonçaient les limites de la sonorité. Ce riff qui entame l'album Welcome To Sky Valley eut comme effet de débuter également les fosses dans l'assistance. Je ne m'attendais pas à voir de violence dans ce concert de Kyuss, mais pourquoi ne pas s'amuser un peu lorsque nous sommes tous déchirés et que le concert est lourd à souhait?
L'énergie et l'ambiance que dégageait Kyuss étaient très honnêtes. Nous retrouvions un jeu de lumière efficace, quoique très simpliste, accompagné d’un immense drapeau "Kyuss Lives!" en arrière-plan. Nous n'avions pas besoin de plus, le reste se déroulait dans nos têtes. Une bonne dose de décibels, de nostalgie et d'alcool. La suite fut tout aussi divertissante, les succès tels que Hurricane, One Inch Man, Asteroid, Odyssey, Supa Scoopa And Mighty Scoop s'enchainèrent pour notre grande satisfaction. La soirée coulait presque aussi bien que les bières que j'ingurgitais avec satisfaction, et c'est après une quinzaine de morceaux que le groupe quitta la scène pour quelques minutes. La foule survoltée obligea Kyuss à venir nous en remettre en pleine gueule avec Tangy Zizzle, Un Sandpipier et 50 Millions Year Trip. S'ensuivit un sublime second rappel avec des titres de Blues For The Red Sun et malheureusement, ce fut l'adieu final. Oui, nous avons eu Kyuss durant près d'une heure trente et cela avec un line-up qui excluait seulement le trop sublime rockeur… Josh Homme. Il avait sans doute mieux à faire que de jouer dans ce groupe, levons notre chapeau à Bruno Fevery pour avoir pris le relais à la guitare de façon plutôt convaincante. Les détails du reste de la soirée sont malheureusement flous, mais il était agréable de revoir autant de visages connus dans la foule. Kyuss a clairement marqué son époque et des gens issus de toutes les sphères musicales ont été touchés par ce que le groupe a créé. Si vous avez la chance de voir cette tournée, c'est un no-brainer puisque le retour sur investissement est total!
Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio. |
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