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The Sword + Big Business + O’Brother 26/02/14 @ Foufounes Électriques, Montréal
Une soirée à saveur américaine se préparait dans les coulisses des Foufounes Électriques. Nos voisins du sud avaient rapatrié un trio particulièrement intéressant pour cette tournée d’envergure. Trois groupes formés dans la dernière décennie se partageaient la petite scène de cette fameuse salle montréalaise. Certes, une ligne directrice existe entre les trois formations, mais il allait être intéressant de comparer leurs différents styles musicaux. Il n’y avait pas trop de soucis à se faire puisque le point commun principal était sans contredit la lourdeur. Bouchons aux cavités auditives, bière en main, compagnons à mes côtés. J’étais fin prêt pour cette intimidante dose de rock.
O’Brother
L’organisateur de la soirée avait cru bon d'écarter les groupes locaux en ouverture, nous avions immédiatement droit à la performance de O’Brother. Originaire d’Atltanta en Georgie, état phare de la scène lourde des années 2000, ce groupe est totalement passé sous mon radar.
Malgré des escapades avec de populaires compatriotes comme Thrice, La Dispute et Junius dans les dernières années, le nom de O’Brother ne parvient pas à percer les réseaux médiatiques. Cette situation n’est pas très ardue à comprendre, la qualité n’est tout simplement pas au rendez-vous.
Malgré la présence de trois guitaristes, la sauce ne prenait pas. Les variations de styles étaient étourdissantes, j’avais l’impression d’entendre un curieux croisement entre Queen Of The Stone Age et Radiohead. Le chanteur à l’allure scandinave semblait s’endormir devant son microphone. La musique de O’Brother était beaucoup trop assoupissante pour se retrouver en première partie d’un concert comme celui-là. Les seuls segments pertinents se matérialisaient lorsque le chant était à l’écart et que le guitariste et le bassiste déversaient leur rage sur leurs instruments. La volonté et le professionnalisme étaient présents dans l’attitude du groupe, mais ils étaient sans doute victimes de ces qualités impertinentes pour un amateur qui se retrouve sur le parterre. Un manque de maturité, de cohésion et de fougue minait la performance. Au suivant!
Big Business
L’excitation que j’éprouvais à attendre Big Business était probablement responsable de ma négativité envers O’Brother. Ce trio de Seattle n’était pas venu à Montréal depuis plusieurs années et leur tout dernier disque ne parvient pas à quitter mes enceintes. L’ajout du guitariste Scott Martin en 2010 permet désormais à la formation d’être un peu plus puissante lors de leurs escapades sur scène. Ceci étant dit, les compositions des premiers disques étaient pratiquement mises à l’écart et le focus se retrouvait sans surprise sur Battefields Forever, leur petit dernier.
C’est avec une interprétation un peu molasse de Chump Chance que le concert commençait. L’énergie ne semblait pas être présente, surtout au niveau vocal. L’enthousiasme ne transpirait pas du guitariste et du bassiste, la tournée semblait les avoir épuisés. Heureusement, le son était impeccable et le batteur complètement déchainé. Ce musicien est un véritable phénomène, ce n’est pas pour rien qu’il réussit à tenir tête à Dale Crover dans les Melvins. Après quelques titres, l’ardeur au travail réapparaissait enfin chez les trois musiciens. La deuxième moitié de leur prestation avait beaucoup plus de force de frappe, sans toutefois avoir de répercussions sur le parterre, qui était bien rempli mais totalement amorphe. C’est avec la percutante Lonely Lyle et sa finale déconstruite et surpuissante qu’ils terminèrent la performance. À mon humble avis, Big Business aurait pu jouer encore quelques titres sans ébranler le déroulement de la soirée. Malheureusement, c’est pour à peine trente minutes que nous avons eu droit à ce groupe terriblement original et efficace.
The Sword
Commençons tout d’abord par dire qu’un groupe qui n’accepte aucun photographe ou média lors d’un concert ne mérite pas de chronique. Heureusement pour eux, notre motivation à voir Big Business donne une raison d'être à ce texte. Ce refus de partenariat avec les gens qui dédient leur temps libre (ou même leur vie) à la couverture de la culture musicale est choquant. Quelle peut bien être la motivation du groupe à ne pas vouloir de support médiatique? Je ne peux pas répondre à leur place, mais ce que je peux vous dire c’est que The Sword ne méritait pas d’en avoir une de toute manière.
C’est avec paresse et froideur que le quatuor du Texas s’exécutait devant la foule montréalaise. Malgré les excellents riffs, la musique de The Sword ne parvenait pas à me percuter. Le chanteur était terriblement effacé, le peu d’effort qu’il mettait dans son chant disparaissait facilement sous le volume des instruments. Les guitaristes semblaient avoir la tête enflée, ils affichaient un regard superficiel et un visible dédain de la foule. Malgré une prestation de plus d’une heure, nous n’avons même pas eu droit à un simple remerciement sincère. Cette attitude s’explique peut-être par les tournées prestigieuses sur lesquelles ils se sont retrouvés par le passé, mais mon avis est simple, le coeur de ce groupe semble moisi. L’âme est inexistante, la passion fait place aux habitudes quotidiennes de tournée. Le talent est définitivement présent, mais il est très difficile de prendre son pied devant un groupe aussi froid que The Sword. Vous pouvez être certain que nous ne serons pas là lors de leur prochain passage.
Crédits photos : François-Carl Duguay / Laligneaharde.com
Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio. |
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