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Solids + Wild Moth + Gulfer 11/11/2015 @ La Casa del Popolo, Montréal
Salle comble pour le retour des enfants prodiges à la maison : à peine revenus de leur tournée européenne, les Montréalais de Solids ont embrasé la Casa del Popolo pour le plus grand plaisir de leur fanclub local. Tu n’as pas réussi à avoir de billet? Dommage, ça t’apprendra à procrastiner. Une soirée sauna + décrassage d’oreilles comme celle-ci, ça ne se refuse pas.
Le temps d’admirer les supers affiches sérigraphiées qui tapissent les murs et de compter le nombre de têtes sur lesquelles un bonnet est vissé, Gulfer débarquent pour chauffer la salle. Un peu math-rock, un peu emo, avec en bonus quelques notes de trompette ici et là, voilà qui passe plutôt bien pour débuter la soirée tout en découvrant un groupe local.
Quelques soundchecks plus tard, les Californiens de Wild Moth prennent la suite. Leur court set donne un aperçu de leur savoir-faire dans un genre que j’affectionne particulièrement, mélange de punk hargneux et de shoegaze joyeux-triste très bien ficelé. Je me note pour plus tard d’aller reposer une oreille là-dessus.
On gagne quelques degrés alors que la salle finit de se remplir dans ses moindres recoins dans l’attente de la prestation de Solids. Une excitation fébrile se fait sentir chez certains spectateurs, tandis que les deux fondateurs du groupe prennent le temps de discuter ici et là avec leurs nombreux copains présents ce soir à la Casa. Partis défendre leur album Blame Confusion en Amérique du nord puis dernièrement en Europe, ils n’avaient pas joué dans leur ville depuis quelques mois. Le show était donc grandement attendu, autant par les habitués que les novices comme moi à qui l’on a vanté leurs prestations scéniques. Je me réfugie d’avance contre un des murs histoire de profiter du concert au calme, tandis que certains se préparent et enlèvent pulls et vestes (mais pas les bonnets, faut pas déconner), excités comme des acariens la veille du salon de la moquette.
C’est parti, le duo entame son show dans un calme apparent qui ne durera pas bien longtemps. Au détour d’un morceau, quelqu’un initie un pit qui ne faiblira pas de la soirée, alimenté par l’énergie folle de Solids. Leur indie-rock n’est pas enragé pour autant, mais il est porté par une fureur grunge et surtout un batteur survolté ! Les excellents "Off White", "Traces" et autre "Haze Away" tirés de Blame Confusion font mouche et l’ambiance s’en ressent. Xavier (guitare) et Louis (batterie) ont réussi à créer un truc bien à eux, quelque part entre les lignes du rock alternatif des 90’s, ils mêlent habilement distorsions de guitare noise, mélodies pop travaillées, rythmique lourde et voix saturées étouffées. Difficile parfois de croire qu’ils ne sont que deux à produire un son si massif !
Les désormais célèbres lampes qui pendent au dessus d’eux virevoltent incessamment, balancées par les fans surchauffés qui enchaînent les slams. On sent clairement que les deux sont heureux de jouer chez eux, et les blagues et souvenirs partagés avec le public renforcent l’atmosphère intimiste du concert. Après presque une heure de jeu, les musiciens (surtout le batteur) quittent la scène trempés, juste le temps de prendre quelques respirations tandis que le public en redemande.
Deux anciens morceaux viennent clore le concert, les lampes sont complètement défoncées, tout le monde termine en sueur et essoufflé, chemises ouvertes et bonnets humides, allez hop, une dernière bière et au lit.
Je voulais travailler dans la culture mais ça marchait pas, alors pour tromper l'ennui j'allais voir des concerts puis j’écrivais des trucs. J'ai fini par trouver du boulot, mais j'ai continué à écrire. |
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