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Top 5 du FMEAT 2013 @ Rouyn-Noranda
La 10e édition de ce mythique festival québécois qu'est le FMEAT 2013 avait piqué ma curiosité l'an dernier avec la participation de Pneu, Godspeed You! Black Emperor, Timber Timbre et Feist. C'est avec grand intérêt que j'ai suivi de près le dévoilement de la programmation 2013 durant l'été. La profondeur et la diversité étaient encore une fois étonnantes et il n'en fallut pas plus pour que je me planifie un séjour en Abitibi-Témiscaminque.
Le charme et l'accueil chaleureux de la ville de Rouyn-Noranda furent des plus agréables. L'ouverture d'esprit des citoyens et des festivaliers permettent de faire du FME un festival rempli de surprises et de rebondissements. Les nombreux concerts imprévus prenant place dans les ruelles, la bibliothèque, les églises et les commerces rendent l'expérience vivifiante et unique. Afin de vous faire saliver, voici un compte-rendu des meilleurs moments de ce fabuleux festival de musique émergente.
1 - Fordamage @ Chez Morasse
La meilleure découverte du festival fut sans aucun doute le quatuor français Fordamage. Ayant raté la moitié de leur prestation lors de la soirée de samedi au Cabaret de la Dernière Chance, j'ai eu l'étonnante chance de les revoir se défoncer en plein air dans le stationnement du légendaire restaurant Chez Morasse. L'odeur de poutine qui flottait dans l’air rendait la prestation beaucoup plus grasse et crasseuse que celle de la veille.
Le savoureux math rock de Fordamage prenait d'assaut la ville, des centaines de personnes assistaient à ce moment magique. Quelques enfants tentaient de comprendre les rafales de notes que les musiciens projetaient avec leurs instruments. Le regard émerveillé du public et la folie des guitaristes, qui s'amusaient beaucoup trop à sautiller dans tous les sens, ont permis à ce moment de se hisser au sommet des prestations du festival. Il s'agissait probablement de la seule et unique fois de ma vie où je voyais des musiciens monter sur des tables extérieures pour piétiner des poutines tout en exécutant de fantastiques riffs.
2 - Esmerine @ Agora Des Arts
Après le passage de Godspeed You! Black Emperor l'an dernier, j'étais très heureux de voir un autre groupe de Constellation Records dans la programmation cette année. Esmerine était en tête d'affiche de la soirée du samedi dans une magnifique église rebaptisée L’Agora des Arts. Ce projet existe depuis 2003 et comporte l'ancien percussionniste de Godspeed, Bruce Cawdron, ainsi que la violoncelliste Rebecca Foon de Thee Silver Mt. Zion et Set Fire To Flames.
La prestation fut étonnante, riche et envoûtante. La musique était si belle et dense que la seule option était de fermer les yeux et de se laisser guider par les mélodies. L'ajout de musiciens originaires d'Istanbul changeait complètement le résultat, les influences orientales rappelaient des groupes comme Grails ou Master Musicians Of Bukkake. Ce fut une performance sans faille, où la beauté et la douceur provoquées par le mélange culturel démontraient l'importance de garder notre esprit ouvert sur le monde. Il est de votre devoir de vous procurer leur tout nouvel album Dalmak avant la fin de l'année, c'est un sérieux candidat au titre de meilleur album en 2013.
3 - Indian Handcrafts @ Diable Rond
Même si j'essaye de me garder à jour à propos de la scène canadienne en matière de musique lourde, j'avoue ma méconnaissance de ce duo ontarien. La seule chose que je savais sur eux était qu'ils avaient été présents au plus récent Heavy MTL. L'opportunité de les voir à Rouyn-Noranda durant deux soirs consécutifs m'alléchait beaucoup plus que les conditions que leur offrait le plus gros festival métal montréalais. Ce genre de stoner rock se consomme plus facilement à 1h00 du matin avec quelques bières dans le nez qu'à 14h30 sur une scène extérieure sous un soleil de plomb.
L'énergie débordante de Brandyn et Daniel était contagieuse, la foule répondit présente lors des deux rendez-vous qu'Indian Handcrafts proposait au petit bar Le Diable Rond. Ma seule déception fut la setlist, qui était pratiquement la même lors des deux soirées, à l'exception d'un fantastique cover de Detroit Rock City des légendaires KISS le samedi soir. Enfin, vue la qualité de leur matériel, je n'avais pas à me plaindre puisque j'étais confronté à de la musique dramatiquement efficace. Il s'agit possiblement du groupe stoner de l'heure au Canada, prenez quelques minutes pour les découvrir.
4 - Suuns @ Agora Des Arts
Les Montréalais de Suuns étaient sur ma liste de groupes à voir depuis longtemps. L'excellent album Images du Futur paru plus tôt cette année sur l'étiquette Secretly Canadian alimente ma platine plusieurs fois par semaine. Le quatuor électro rock avait la tâche de clôturer la soirée à l'Agora des Arts le vendredi. Malgré les places assises disposées sur le parterre de l'église, la foule décida de se lever pour pouvoir se trémousser sur le rock dansant et sensuel de Suuns. L'ambiance était à son comble et le son tout simplement parfait, certains vous dirons que c'était trop fort, mais ne les croyez pas.
Suuns étonne par ses rythmiques à la fois dépressives et sexuelles, l'originalité émane de chacun des morceaux. Ma plus grande surprise fut l'omniprésence de la sonorité électronique comparativement à leurs albums studio. Le claviériste nous en mettait plein les oreilles avec ses différents synthétiseurs et gadgets. Ce fut la performance la plus énergisante du festival, à la sortie de la salle vous n'aviez aucun autre choix que de continuer à faire la fête pour le restant de la nuit.
5 - Solids @ Cabaret De La Dernière Chance
Après un passage l'an dernier au FME durant un 5 à 7 au bistro L'Abstracto, le duo montréalais Solids était de retour en 2013 pour fournir une prestation de fin de soirée au Cabaret de la Dernière Chance. Le groupe s'est fait offrir cette opportunité à la suite de l'annulation des rockeurs de UBT. Je ne connais personne qui aurait pu s’en plaindre, la salle était bondée et l'ambiance toujours aussi folle qu'à l'habitude.
Le rock chaleureux de Solids mis la foule sur les talons, la puissance sonore et la qualité de leur musique semblèrent déstabiliser les spectateurs en début de prestation. Ce n'est qu'après quelques morceaux que le parterre s'activat suite à la célèbre invitation du guitariste à faire un «circle pit». La traditionnelle lumière qu'accroche le groupe aux dessus de la batterie virevoltait à outrance. À défaut de l'avoir brisé, comme il arrive si souvent, nous avons tout de même réussi à recréer une ambiance typiquement Solids. Ce groupe ira loin et ce n'est que le début d'une belle aventure pour ce duo très talentueux. Je suis extrêmement heureux d'avoir enfin pu les voir à l'extérieur de Montréal.
Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio. |
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