Vous êtes ici
White Hills - H-P1 (2011)
Cela fait plus de 15 ans que j'écoute de manière « professionnelle » de la musique, que je fais des concerts un peu partout dans le monde. Je possède une collection de quelques milliers de vinyles, plus des centaines de gigas sur des disques durs. J'ai la chance d'avoir des amis tout aussi fous de musique qui m'ont fait, et continuent de le faire, découvrir des groupes fantastiques, d'autres scènes musicales que celles auxquelles je m'intéressais de prime abord. Je passe une partie de mon temps sur cette planète à faire des recherches de rat de bibliothèque pour découvrir de nouveaux groupes, qui a travaillé avec qui, les connections. Creuser. Toujours plus. Par passion. Par amour.
Le revers de la médaille, c'est que les années passant, il m'est devenu difficile d'être scotché et complètement retourné par un album ou par un groupe. Après tout, c'est assez « normal » et valable pour un peu près tout ce qui Bon et mérite qu'on s'y attarde. Cette règle s’applique même pour le sexe, alors pour la musique... L’éternel débat « amateur/pro »... Et là, White Hills. Leur nouvel album H-P1. Une claque. Une gigantesque montée. Les oreilles, le cortex, la moelle épinière, chaque petite cellule, chaque petit atome secoués. Un maelström d'émotions et de sensations. Le cerveau qui tourne à plein régime, trop d'informations en même temps, trop de synapses stimulées. Je n'irai pas par quatre chemins, cet album produit exactement les même effets que 250 micro-grammes de LSD 25. Vous êtes « coincé » à l'intérieur sans moyen de vous en échapper. L'approche musicale est simplement géniale. A l’écoute d’un groupe de rock, il n'est pas évident que les premiers noms qui viennent à l'esprit soient Autechre, Aphex Twin ou Amon Tobin, ce dernier pour l'aspect spatiale et terriblement visuel de la musique de « H-p1 ». Mais c'est pourtant le cas avec White Hills. Certains passages me font aussi penser à la sauvagerie noise et barrée (non, pas la porte, pas ce sens là...) de Sonic Youth, première période. Cette dernière analogie étant sans le moindre doute accentuée par le fait qu'ils soient aussi de New-York et la présence de Ego Sensation (basse, chant, synthé) au sein du groupe (rappelant une certaine Kim Gordon). Bref.
Plus que tout, j’aime l'approche « pièce de musique » de cet album : pas possible de conseiller un titre plus qu’un autre, encore moins de ne pas l’écouter dans son intégralité, le tout se terminant par un morceau/jam de dix-sept minutes. Gros riffs et textes anarchistes qui feraient la fierté de Proudhon avant de plonger dans un vortex instrumental... White Hills vient tout simplement de donner vie à un des meilleurs albums de 2011 et il faudra que les autres artistes de cette planète s’accrochent pour sortir un concurrent dans les mois à venir...
Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai... |
Ajouter un commentaire