High On Fire - De Vermis Mysteriis (2012)

Mon ampli et ma paire d'enceintes sont à la bonne température. Je suis installé paisiblement chez moi, dans ma "salle de musique". La galette tourne et je pose délicatement la cellule dessus. Dès les premières secondes, je les entends... Les loups.

Hurlements, vrombissements inhumains et, pire, en aucun cas naturels, résonnent dehors. L'orée de la forêt à quelques centaines de mètres de ma demeure semble s'illuminer soudainement. Des paires d'yeux rouges et incandescents apparaissent. J'en dénombre au moins une douzaine. Et toujours ces hurlements... Ils devraient me glacer le sang mais tout le contraire se passe. Comme si j'avais encore droit à une intraveineuse d'adrénaline, le précieux liquide vital se met à bouillir dans mes veines. Le ciel s'est chargé de nuages noirs que pas un soleil, ni dix, ne pourraient percer. Les seuls sons encore présents sur terre sont "De Vermis Mysteriis", mes vaisseaux sanguins qui pulsent au même rythme que la batterie et les loups. Ils se rapprochent, je les vois avancer par ma fenêtre. Massifs, colossaux, racés, terrifiants et sublimes. Je sais qu'ils viennent pour moi. Je sais qu'ils sont envoyés par Matt Pike. Mais je n'ai pas peur. Ils sont les archanges des Terres du Mal mais ne me veulent que du bien. Oh oui, imposantes et diaboliques créatures, venez à moi. Ma maison est vôtre. Le temps n'existe plus. Je leur ouvre la porte. Ils pourraient me dévorer en un instant, me réduire en charpie sans effort. Telle n'est pas leur volonté. Ils Savent. Par l'intermédiaire de force au-delà de toute compréhension, le vinyle a changé de face. Je suis là, assis, entouré par cette meute de dents d'acier aux fourrures ondulantes, animées d'une vie propre. Une longue nuit regorgeant de plaisirs que la bienséance m'interdit de décrire ici a suivi... Encore une fois, High On Fire vient de produire un album magistral qui délivre la puissance d'une charge nucléaire tactique à chaque riff. Au-delà de ces simples considérations : oui, un album qui recèle de forces occultes et canidées. Et non, je ne serai jamais capable d'écrire une « vraie » chronique d'un album de High on Fire.