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The Socks - Some Kind of Sorcery (2014)
The Socks affiche depuis 2009 une ferme détermination à envahir l'espace stoner. Avec un son space rock crasseux et une voix grunge, les petits Frenchies surfent à la fois sur le hard rock seventies revival, sur le heavy metal britannique et sur la poussière du desert californien. The Socks, ou comment s'inspirer sans jamais plagier. Impossible de définir exactement leur style car ils viennent de l'inventer.
Les Lyonnais peuvent surtout se vanter d'avoir partagé l'affiche avec Red Fang, Karma to Burn ou TruckFighters. De puissantes références qui les ont conduit, quatre ans et deux EP's plus tard, chez Small Stone Records. Nous y voilà. Un album franco-français, orné d'un artwork signé Arrache-toi un œil, déboule dans les bacs. Grosse satisfaction pour le stoner hexagonal qui obtient là de nouvelles lettres de noblesse.
Lords Of Illusion, le premier titre, attaque avec des notes saturées au possible. Les réverbs sales, tant de la voix que des guitares, sont habillées par un battement de tambourin façon Jethro Tull ou Yes en début de carrière. Le deuxième morceau, qui porte également le nom de l'album, s'enclenche directement sur la voix grasse du chanteur et donne ainsi un souffle violent à la galette. L'auditeur est littéralement projeté dans cet univers parsemé de monuments du rock. De Blue Cheer à Black Sabbath il n'y a qu'un pas, et les Socks l'ont franchi.
New Kings ralentit la cadence mais pas la puissance. L'opus balance dans le blues psyché burné tout en donnant une furieuse envie de fouler les rues de San Francisco avec des sandales en cuir...
Toujours en plein dans le rock progressif des années 70, Electric War continue sur la lancée des claviers à la Deep Purple et des envolées vocales vintages. A tel point qu'on imaginerait presque entendre le timbre de Ian Gillan au détour d'un gimmick ou d'un pont.
Some Kind Of Sorcery se poursuit ainsi, mélangeant le bon vieux son expérimental au fuzz d'aujourd'hui, sans omettre la période grunge. On notera les longs soli de Holy Sons, qui contribuent à leur manière, à ouvrir les portes de la perception. Les riffs mouillés à la wah-wah de Next To The Light ou de Gipsy Lady et la basse excitée de We Live conservent l'atmosphère space de l'ensemble. Ils consolident l'homogénéité de l'album. Des effets qui pourraient surchager le tout mais qui finalement insufflent une certaine spontanéité à Some Kind Of Sorcery.
En guise de clôture, Last Dragon présente une succession de motifs entêtants. Typiques chez Hermano, pour ne citer qu'eux. Le stoner ne perd à aucun moment sa place privilégiée. Il est simplement sublimé par de riches références musicales qui ne font que mettre en avant les talents techniques de ses interprètes. On se délecte vraiment des 62 minutes proposées, avec une impatience non dissumulée de les voir en live...
Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs... |
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