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Foo Fighters - Sonic Highways (2014)
Quiconque suit les Foo Fighters depuis leur début doit s’attendre à un heureux paradoxe à chaque nouvel album : ne s’attendre à rien en particulier. Les Foo Fighters selon Dave Grohl, en digne héritier du punk rock, cela ressemble un peu au Fight Club : la première règle, c’est qu’il n’y a pas de règle. Pour le huitième album du groupe, David Eric tente un très ambitieux concept album : enregistrer chacun des huit titres dans l’un des hauts lieux de la musique américaine (Austin, Chicago, L.A. etc...), chacun de ces enregistrements se voyant assorti d’un documentaire, véritable page d’histoire musicale des USA.
Le documentaire, teasing de l’album diffusé sur HBO, suscita un engouement mérité à juste titre : le sujet était fouillé et les intervenants légendaires venus en masse. En plus d’une évidente déclaration d’amour au patrimoine musical de son pays, on découvrait un réalisateur très doué, vulgarisant près d’un siècle de musique tous genres confondus. Est-il alors nécessaire de préciser à quel point les attentes étaient grandes vis-à-vis de l’album, sans même attendre quoi que ce soit ?
Premier single, Something from Nothing fait plaisir à entendre, et c’est à peu près tout. Nous constatons, et cette remarque sera valable pour chacun des 7 autres morceaux, une production impeccable, très léchée, mais également une batterie en retrait, ce qui ne va sans jouer contre l’énergie des morceaux. The Feast and the Famine rentre dans le vif du sujet propre aux FF, et nous nous prenons à espérer que tout ce qui va suivre sera du même tonneau. Las… Congregation est honnête, parfait morceau de transition, si tant est qu’un enchaînement suive. Ce qui n’est pas le cas, soyons honnêtes. What Did I Go ?/God As my Witness ? Rock chrétien chiant (qu’on me pardonne le pléonasme). Outside ? Il ne manque pas grand-chose pour en faire un morceau convulsif et entraînant, en cela comparable aux morceaux de son grand ami Josh Homme, mais cela n’arrive pas. In the Clear ? Cela n’inspire pas grand-chose. Subterranean ? Putain que c’est chiant. Il faut attendre la dernière de l’album I Am the River pour lever les bras au ciel et entonner des chants de grâce : celle-ci est pourvue de toutes les qualités intrinsèques à ce pourquoi nous aimons les Foo Fighters, à savoir de l’énergie et un sens assumé de la mélodie.
Bilan de l’album, 2 très bons morceaux sur 8. Nous sommes très loin du compte. Un comble. Power pop ? D’un c’est franchement mou, pour ne pas dire que c’est du rock FM, pour ne pas dire de la soupe. Et de deux, où sont les mélodies ? L’album est tout entier sous-tendu par une désagréable timidité. Les chansons ne décollent pas, personne ne se met en danger, et tout cela manque cruellement de progression. Le pire étant que je n’attends pas grand chose de ces morceaux en live (si ce n’est les 2 précédemment encensés). Sans être totalement inquiet, me voilà soucieux. Il est peut-être temps de réaliser un exorcisme pour faire sortir Bono du corps de Dave Grohl.
J'aime les chats roux, les pandas roux, Josh Homme et Jessica Chastain. |
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