Ramesses - Possessed By The Rise Of Magik (2011)

Alors qu'ils ont enfanté l'un des albums essentiels de l'année 2010 avec "Take The Curse" - "Patron? Vous êtes là? Patron?!" - les Anglais de Ramesses livrent déjà un nouvel opus, juste après avoir sorti un EP magistral il y a tout juste un mois.

Un quatre titres, sobrement intitulé "Chrome Pineal" (oui, comme la glande magique à mâcher...), qui laissait entrevoir une nouvelle dimension, plus psychédélique à leur musique. Le pisse-copie moyen écrirait « expérimental ». Bref. Cette salve d'infos lâchée, je vais pouvoir parler du disque qui nous intéresse et vient de sortir : "Possessed By The Rite Of Magik". Sept titres, cinquante-et-une minutes pendant lesquelles se déverse une lourdeur apocalyptique, un véritable rouleau-compresseur qui vous passe sur le coin de la gueule, encore, et encore, et encore...

Paradoxalement, je pense que cet album en fera fuir plus d’un. L’éternel rengaine du « oh, non, faut surtout pas que le groupe que j’aime évolue » et qui a coûté à la musique un nombre incalculable d’excellentes formations. Parce que oui, le titre « Safety In Numbness » commence comme une ballade – oui, vous avez bien lu, et non, je ne suis pas sous crack – que oui également, la voix reprend certaines approches présentes sur l’EP, moins brute, plus travaillée. Mais en définitive, ça marche du tonnerre. Le son n’en est qu’encore plus jouissif. Plus noir. Plus oppressant. Un son magnifié par un enregistrement bien cru, zéro fioriture, qui correspond à la personnalité du disque, aussi efficace sur les passages décrits plus haut que sur l’ambiance pillonnage d’une plage de Normandie d’un titre comme « Duel ». Quiconque a déjà vu le groupe en live comprendra EXACTEMENT de quoi je parle.

Pour que la boucle soit bouclée, il y a le septième cercle, pardon, titre, qui porte le nom de l'album. Un plongeon dans le psychédélique. Attention, ne vous attendez pas à du psyché des 60's; pas de fleur dans les cheveux chez Ramesses... Quand j'emploie le terme, je pense à la version moderne, comme celle que peut produire Neurosis. Mais voilà, onze minutes de chaos orchestré, des riffs qui semblent se répéter à l'infini, rentrer dans votre crâne et secouer tout ce qui se trouve à l'intérieur.