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Cult of occult + Ataraxie + Wounded Kings 01/03/12 @ Combustibles, Paris

Portrait de Andrey
Cult of occult + Ataraxie + Wounded Kings 01/03/12 @ Combustibles, Paris

Un jour un collègue de la redac' (Vincent Duke, pour ne pas le citer) m'a dit "Hey, j'écoute un truc trop cool là, ça s'appelle Cult of Occult. Ça te dirait de faire une chronique ?". J'ai dit "ok" et ne l'ai jamais fait. Quelques temps plus tard, ce même collègue m'a dit "Hey y a Cult of Occult qui passent à Paris, en plus y a Wounded Kings, tu verras, c'est cool. Ça te dirait d'y aller ?". J'ai dit "ok" et y suis allé, parce que bon, j'aime bien les concerts.

Et c'est justement Cult of Occult qui ouvrent le bal, et un rapide coup d'oeil suffit pour comprendre qu'on va s'en prendre plein la tronche. En effet, la scène, déjà pas gigantesque, a l'air encore plus petite à cause d'un nombre relativement grand (du moins supérieur au nombre de personnes dans le groupe) de baffles et d'amplis, qui ne sont par ailleurs même pas repiqués par la sono de la salle... Et comme pour confirmer cette impression, le groupe entame son premier morceau. BOUM! Tout de suite, tout se met à trembler (au point qu'un ampli a failli tomber de son baffle), je ressens les vibrations se répandre dans mon corps, transmises par le sol. J'ai une théorie qui dit qu'à partir d'un certain volume et d'un certain taux de distorsion, tout ce qu'on joue, même si c'est répétitif à souhait, devient énorme. Non pas que la musique de ces lyonnais soit mauvaise en studio, loin de là, mais je me rends compte que finalement écouter leur EP autrement qu'à plein volume ne rime pas à grand chose de plus qu'écouter du Sunn O))) sur des écouteurs d'un iPod, tellement leur son live est plus puissant que l'enregistrement studio. C'est extrêmement défoulant et même salvateur, et je me noie avec grand plaisir dans ces vagues de fuzz butant gentiment contre mes bouchons d'oreille, indispensables pour ce genre de show. Le groupe enchaîne donc les morceaux de leur EP, à priori dans le désordre, car après l'excellente Blurry and Muzzy vient Walking in the Desert, clairement mon gros coup de coeur de la soirée. Car si le son du groupe n'est pas sans rappeler Sunn O))), ils sont quand même bien plus énergiques que ces druides adorateurs de fumée; ainsi les guitares sont épaulées par une voix éraillée des plus énervées et par une batterie bien frénétique par moments. La fin du morceau se transforme donc en une avalanche sonore, avec la basse et la batterie martelant nos oreilles à toute vitesse et sans aucune pitié. J'ai l'impression de passer sous un rouleau compresseur, et j'adore ça. Et ce n'est pas fini, puisque le groupe a encore deux morceaux dans la poche, tout aussi puissants et lourds. Pour le dernier, le chanteur descendra par ailleurs dans le public pour chanter dans un micro posé sur un pied de 50 cm, en effectuant des pas de danse plutôt funky autour. Mais on s'en fout, derrière un tel mur sonore, les quatre musicos pourraient aussi bien être déguisés en lapins de Pâques, et avoir la classe quand même.

Le deuxième groupe à passer est le groupe français Ataraxie, c'est le seul groupe de la soirée que je ne connaissais pas avant ce show, mais aussi celui auquel j'accroche le moins. Pas du tout, en fait. Tout d'abord, leur musique arbore un coté death un poil trop prononcé à mon goût, que ça soit au niveau de la voix (le look du chanteur y correspond à merveille, par ailleurs), ou de certains passages bien nerveux. A côté, si les parties "calmes" sont plutôt sympas (bien qu'un poil génériques), après la claque de Cult of Occult, les passages censés être lourds et pesants me paraissent bien fades. Fallait-il peut-être bien connaître les morceaux, comme l'a suggéré un ami présent lui aussi à ce show ? Possible, en attendant toute la prestation de ces gars, pourtant ayant l'air sympathique pour les fans, m'est entrée par une oreille pour tout de suite ressortir par l'autre.

Vient ensuite le tour de Wounded Kings, groupe de doom originaire d'Angleterre. Ayant écouté leurs albums et les ayant trouvé plutôt pas mal (même si je ne suis pas fan de la voix), je partais déjà sur de meilleures bases que pour le groupe précédent. Cependant, si leur set n'a à priori aucun défaut apparent, que ça soit au niveau du son (encore que, de nombreux réglages ont dû être faits pour que la voix se fasse audible) qu'au niveau de la prestation elle-même, je dois avouer que je n'y ai rien vu qui me fasse vibrer les entrailles non plus. Les passages heavy, bien qu'entraînants, ne ressortent pas avec plus de puissance qu'en studio, et la voix, chantée avec un permanent effet de trémolo, me paraît encore plus monotone que sur les albums, d'autant que la chanteuse passe la quasi-totalité du set à fixer un point dans le vide, avec un visage figé. Pour finir, l’éclairage de la salle n'aide pas spécialement à rompre cette monotonie, puisque pendant toute la soirée on a droit à une lumière fixe de couleur connue chez les photographes comme "rouge dégueulasse", celui qui bousille 95% des photos. Les morceaux s’enchaînent donc, mais pour moi ils se ressemblent tous (bien plus que sur album), tant que j'ai décidément du mal à me mettre dans l'ambiance. Tant pis.

Dans tous les cas, je considère que cette soirée valait amplement le coup, ne serait-ce que pour la première partie, d'autant plus qu'au final les trois groupes ont joué des sets d'une durée similaire. Il aurait peut-être fallu être un gros fan des deux autres groupes pour pouvoir les apprécier à leur juste valeur, ce qui n'est pas vraiment mon cas. Sur ce, je vais vous laisser, il faut que j'aille créer un nouveau mouvement religieux, avant que quelqu'un d'autre ne le fasse. Ça s'appellera Cult of Cult of Occult, on vénérera les amplis à lampes et Vincent Duke sera l'un des premiers prophètes, vous verrez, ça sera cool.

J'aime les ours, le whisky et les internets.

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