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Mars Red Sky + Year of No Light 13/12/14 @ Marché Gare, Lyon
Des mois qu’on attendait cette date : le « Rune & Totem Tour » de Mars Red Sky et Year Of No Light fait escale au Marché Gare. 13 décembre, dernier concert de l’année 2014, la grand-messe affiche complet. Rien d’étonnant quand on connait l’aura des deux groupes bordelais : les uns se sont taillés une place de choix sur la planète stoner/psychédélique actuelle, tandis que les autres se posent en pourfendeurs d’un post-metal à la puissance mystique. Une soirée comme on les aime, toute en douceur et en légèreté…
Chaleur et fumigènes ont installé l’ambiance parfaite pour débuter avec Mars Red Sky. Ah le stoner, le psychédélique, les 70’s, tout ça… On n’aura jamais vu autant de groupes revendiquer ces influences que ces dernières années. Certains rédacteurs du site étant des aficionados du genre, je les laisserai trancher sur la qualité de Mars Red Sky en la matière. Pour ma part, si j’étais un mec je dirais simplement que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. J’essaie quand même de me laisser porter par les riffs planants, bien lourds mais mélodiques, sur fond de projection à base d’images d’archives de tests nucléaires, d’éruptions volcaniques,… Tous les ingrédients sont réunis : fuzz incandescent, solos oniriques et réverbe à outrance mais contrebalancés par la voix étonnement claire et aérienne de Julien Pras.
Nimbés de lumière (rouge, forcément) les trois musiciens terminent leur set spatial avant d’être rejoints par leurs copains de YONL pour jouer Green Rune White Totem, agréable morceau de transition qui combine l’univers des deux formations et paru sur la compilation Falling Down IIV.
Les roadies s’activent pour installer claviers, batteries et jeux de pédales : c’est le moment de tendre l’autre joue pour la claque Year Of No Light.
« Epique, massif, hypnotique, mémorable », voilà les qualificatifs récurrents que j’ai lus/entendus à propos des concerts du groupe, alors forcément l’attente est grande. Dès les premières notes de Tocsin, je sais qu’elle sera comblée. Lentement le décor est posé, le clavier fantomatique recentre public et musiciens autour d’une même attention. Le temps est pris pour déployer minutieusement la puissance des morceaux et chaque musicien s’attèle à y contribuer le plus justement possible. L’ensemble est savamment dosé, même si tout se fait rapidement lourd et pesant : la force démesurée des deux batteries et des trois guitares, les claviers stratosphériques, la puissance de la basse. Les 6 musiciens construisent un vaste ensemble monumental, une cathédrale de sons qui ne perd jamais en cohérence. Les morceaux s’enchaînent sans temps mort, on voyage entre l’urgence des riffs entêtants de Gehenne puis la froideur des claviers et des riffs bien plombants de Stella Rectrix qui vont crescendo.
Placée à gauche de la scène, j’ai tout le temps d’observer le jeu de deux des guitaristes, Pierre Anouilh et Shiran (dont je salue accessoirement les savants mouvements de cheveux!) : leur manière de se répondre, de s’attendre puis se rejoindre pour marteler un même riff, leur course vers l’ampli jusqu’à l’overdose de vibration. Le tout servi par un jeu de lumière élaboré où éclairages crus et stroboscopes viennent sublimer l’apothéose qu’atteint leur musique sur scène.
Ressentir tout ça en live n’a pas son pareil : YONL fait partie de ces groupes qui proposent une vraie narration et savent mener progressivement à l’introspection si tant est qu’on se laisse porter. C’est ce que j’ai fait, et je ne l’ai pas regretté. Je confirme, vous aviez bien raison, un concert de Year Of No Light c’est un moment « épique, massif, hypnotique et mémorable ».
Crédits photos : Estelle Zucchero
Je voulais travailler dans la culture mais ça marchait pas, alors pour tromper l'ennui j'allais voir des concerts puis j’écrivais des trucs. J'ai fini par trouver du boulot, mais j'ai continué à écrire. |
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