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Doomed Gatherings 18-19/04/2015 @ Glazart, Paris
Ô joie ! Le temps a laissé son manteau de vent, de froidure et de pluie, et s’est vêtu de broderie, de soleil luisant clair et beau. Mais c’est aussi le retour de Game of Thrones et des Doomed Gatherings, les deux étant intimement liés comme chacun sait, depuis que le Glazart a choisi d’être le temple de recueillement des dieux anciens.
Jour 1 : Bonehunter Black Anvil, Sunnata, Tombs, Acid Witch
Début des festivités ? Raté à cause de la RATP qui accuse de sérieux retards en raison de présence de marcheurs blancs sur les voies. Va peut-être falloir penser à poser des rails en obsidienne ou en acier valyrien, parce que bon… Nous arrivons sur les dernières notes de Sunnata qui, à en juger par l’approbation du public, s’est démené pour offrir un doom très brutal.
Changement de scène, Tombs. Le batteur entre dans le vif du sujet avec une charge effrénée à faire pâlir d’envie les chevaux du Triomphe de la mort. Pas de doute, la plaque européenne aura dû dériver de quelques centimètres pendant le concert. Mais c’est à peu près tout ce que je retiendrai du show. Tombs peut paraître violent, mais derrière la furie, on trouve quelque chose de très monocorde et finalement très lisse, comme si l’énergie avait été savamment calculée, dosée, répartie à chaque instant de leur prestation.
Acid Witch vient conclure cette première soirée. Des sorcières sous acide ? Mais que nenni. De grands types avec vestes à patchs. Mais où sont donc passées les blanches neiges d’antan ? Pas là. Comment décrire l’impression laissée par Acid Witch ? On me permettra d’utiliser la parabole toute personnelle du sortilège de la sorcière : pour fascinant soit ce personnage, il est avant tout destiné à rester un second couteau dans quelque histoire que ce soit. Acteur principal, il déçoit. Je n’ai jamais vu une seule œuvre plaçant des sorcières au premier plan qui ne s’avère pas frustrant. Season of the Witch ? Croquignolet. The Lords of Salem ? Plus raté qu’abouti. American Horror Story saison 3 ? Rien à en tirer, exception faite du générique. Bon, nous pouvons disserter sur les mérites relatifs du Blair Witch Project, mais il n’y avait pas vraiment de sorcière. De fait, Acid Witch ne parvient pas à mon sens à se dépatouiller du sortilège. Le projet musical est objectivement bien, réussi, tout ce que vous voulez, mais cela ne me transporte pas.
Sinon, magie des soirées Stoned Gatherings, nous finissons heureux et transportés, la bonne humeur et les amis faisant. Pour les courageux, un bon DJ Set animé par sa seigneurie, Lord Ben Ward, complétait la soirée. Eclectisme ? Heavydemment.
Jour 2 : Bagarre Générale, Dirge, Scott H. Biram, Conan, Ufomammut.
Ah qu’il est doux le soleil pour le poète, et si amer pour celui pris de xylostomie…
Programme du jour 2, du lourd et du gros niveau.
Bagarre Générale : sans atteindre l’état d’émeute annoncé, nous tombons sur un groupe tout ce qu’il y a de plus sympathique. À revoir.
Dirge : lourd c’est lourd, lent c’est lent. Je me croirais à l’intérieur d’une pyramide, en état de stase. Pour moi, rien ne se passe.
Scott H. Biram : un intermezzo parfait entre le groupe précédent et le blues man à base de Saint Vitus. Véritable one man band, Scott H. Biram nous fait la peinture d’une soirée dans un coin quelconque du delta du Mississipi. L’homme a une présence incroyable et est pourvu d’une voix rocailleuse à faire trembler les murs. Indispensable.
Conan : Holy Crom ! (Désolé). Conan, c’est Conan. Sur cette tautologie de feignant, nul besoin de rebondir, chacun devant voir où je veux en venir : grondement ininterrompu provenant bien au delà du mur d’Hadrien. Un seul regret, une voix un peu en retrait. Au temps pour l’équilibre.
Ufomammut : Visiblement très inspiré par Valérie Damidot, le trio transalpin passe une petite quarantaine de minutes à refaire la scène. C’est consciencieux, mais c’est un peu long. Les premières notes émises, plus de souci à se faire, nous nous contrefoutons de la déco et nous nous concentrons sur le son. Énorme. De l’ordre de l’expérience sonore phénoménale.
Dieu merci, Ufomammut venait conclure cette soirée. Un autre groupe eût suivi, et l’on terminait comme dans Scanners de Cronemberg, sous forme de petites gouttes collées au plafond, très contentes d’elles-mêmes. La comparaison avec Oberyn Martel tient aussi, mais je ne veux pas spoiler.
J'aime les chats roux, les pandas roux, Josh Homme et Jessica Chastain. |
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