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Truckfighters : "Universe a un peu plus de tout"

Portrait de Floriane
Truckfighters : "Universe a un peu plus de tout"

Les Suédois de Truckfighters, connus pour leurs lives survoltés, étaient de passage à Paris pour la promo de leur dernier LP, Universe. L'occasion de faire le point avec Ozo et Poncho sur ce quatrième album qui aura mis presque cinq ans à voir le jour. Une longue gestation qui s'explique en partie par de très longues tournées et une volonté de produire un opus novateur, qui se démarque clairement de ce que le groupe a pu faire jusqu'ici. Epinglés de « meilleur groupe qui n'ait jamais existé » par Josh Homme dans le documentaire Fuzzomentary, les Truckfighters continuent d'expérimenter et de produire des morceaux qui puisent dans des genres musicaux très diversifiés.

Pelecanus : Pour ceux qui ne vous connaissent pas ou pas peu, pouvez-vous présenter le groupe, décrire votre son par exemple ?

 

Ozo (chant – basse ) : On est un groupe de hard-rock progressif mélangé à quelque chose d'autre, qui vient de Suède. Ça fait maintenant dix ans qu'on joue ensemble et là on sort notre quatrième album.

 

Pelecanus : Quels sont les groupes qui vous influencent le plus ?

 

Ozo : Je ne sais si on peut encore parler d'influence. Les autres groupes ne nous inspirent pas forcément, on cherche à créer quelque chose de très personnel, quelque chose de nouveau. Après, il est évident que lorsque tu fais de la musique, tu écoutes aussi beaucoup de musique.

 

Poncho (batterie) : Perso, j'ai grandi en écoutant beaucoup de rock, comme Kiss par exemple. C'est vraiment le groupe qui me vient le plus rapidement à l'esprit. J'ai aussi écouté beaucoup de metal pendant très longtemps. Maintenant j'écoute plutôt du son des seventies ou du jazz, mais pas seulement. Je suis très ouvert sur les autres genres.

 

Ozo : Je pense que ce qu'on écoute arrive de façon cyclique. T'écoutes un truc et puis tu en as marre et tu passes à autre chose. C'est assez dur finalement de mettre une étiquette sur ce qui te plaît.... Sinon, je dirais que j'écoute aussi du rock des seventies, ou du grunge des années 90. Actuellement je peux me mettre n'importe quoi dans les oreille, de Opeth à Black Keys. J'aime vraiment écouter des genres très différents, qu'ils soient suédois ou non d'ailleurs.

 

Pelecanus : Votre musique penche beaucoup vers le stoner, un genre né dans l'aridité du désert californien. Qu'est-ce qui vous rapproche, musicalement parlant, de ce type de paysage ?

 

Ozo : Je crois que la première similitude vient du fait qu'on a un jour évolué dans un endroit perdu au milieu de nulle part, un trou paumé. Et même si cet endroit est plutôt froid et s'oppose climatiquement à l'aridité du désert, on y retrouve les même caractéristiques finalement. Il n'y a personne, tu peux voir de la neige à des milliers de kilomètres à la ronde. Dans le désert tu vois du sable mais tu ressens la même chose.

 

Pelecanus : Et c'est ça qui vous inspire ?

 

Ozo : Oui beaucoup. Même plus que ce que tu t'imagines. La nature a un rôle essentiel. Moi en tout cas j'adore me balader dans la nature, faire du snowboard, skier ou autre. Je pense que ça continue de m'influencer parce que j'enregistre sans arrêt des trucs en studio.

 

Pelecanus : Vous écrivez systématiquement dans ce cadre ?

 

Poncho : On écrit chez nous en Suède, mais ça pourrait être sympa de louer une maison à la campagne. Je pense qu'un jour on fera ça. Mais pas dans le désert aride. Plutôt en Suède.

 

Ozo : ouais pourquoi pas.

 

Pelecanus : On vous a vu l'année dernière sur la Valley Stage, au Hellfest. Malgré l'heure (11h45), le public était déchaîné. Est-ce que vous avez apprécié autant que nous ?

 

Ozo : Merci ! Ah ouais c'était vraiment impressionnant. Ce festival est dans notre top cinq, non, plutôt trois, des meilleurs concerts qu'on a jamais joués.

 

Poncho : Je confirme. C'était énorme, c'est un excellent souvenir pour moi aussi.

 

Ozo : Il était midi moins le quart, et le dernier jour du festival en plus...

 

Poncho : On ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, il était vachement tôt, alors on s'est juste lâchés, on a beaucoup cherché à communiquer avec le public, c'était vraiment un truc très impressionnant. Et puis les gens sont venus. Rien que ça déjà ça nous a fait plaisir !

 

Pelecanus : Votre dernier album, Universe, sort bientôt dans les bacs en France. Comment avez-vous travaillé dessus ? Et avec qui ?

 

Ozo : On a fait comme on a l'habitude de faire, c'est-à-dire chez nous, dans notre studio d'Örebro (en Suède). On a tout enregistré nous-même.

 

Poncho : Oui on a fait comme d'habitude sauf que là ça nous a pris un peu plus de temps. Cinq ans à vrai dire (rires).

 

Pelecanus : Ça vous a semblé plus difficile ?

 

Ozo : Oui c'était plus difficile. On a cherché à créer quelque chose de complètement nouveau. On ne voulait pas que cet album ressemble aux précédents. Quand tu veux faire un truc vraiment différent et nouveau, tu crées quelque chose d'unique, et ça prend du temps. C'est plutôt difficile oui. Il faut beaucoup travailler. C'est ce que nous avons fait, et je pense qu'on a réussi à faire ce qu'on voulait.

 

Pelecanus : Effectivement, Universe n'a rien à voir avec vos précédentes galettes...

 

Poncho : Universe a peut-être un peu plus de tout. Si tu le compares à Mania, tu peux te rendre compte qu'on va déjà vers Universe, mais Universe a plus de parties mélodiques et plus d'éléments techniques aussi.

 

Ozo : Oui c'est tout à fait ça. Il a un peu plus de tout. Je pense qu'il va toucher plus de gens, plus de fans de metal que de rock ou de stoner par exemple. Je pense qu'ils vont apprécier particulièrement cet album parce qu'il est plus complexe, qu'il y a un rythme plus soutenu et plus d'éléments progressifs.

 

Pelecanus : Les titres sont surnommés « chapitres », il y a une raison à ça ?

 

Ozo : Là il faut utiliser son imagination ! (rires) En fait un jour on a rencontré un gars, Jerker Josefsson. Il nous a montré son travail et on l'a rappelé ensuite pour lui dire « ok ça nous plaît, on te donne carte blanche pour l'artwork. Tu fais ce que tu veux, mais plutôt un truc mystique »...

 

Pelecanus : mystique ? D'où les « chapitres » et le« Prophet », ça fait un peu biblique ou je m'égare ?

 

Poncho : (rires) ah ouais c'est vrai maintenant que tu le dis. A vrai dire, vu que tu as de l'imagination, je te laisse libre de t'imaginer ce que tu veux.

 

Ozo : En fait il était en train de préparer un truc vraiment génial, on lui a dit de continuer, et c'est ce qu'il a fait. Cette partie là c'était son truc à lui.

 

Pelecanus : Comment vous êtes-vous organisés pour composer Universe ?

 

Ozo : On a d'abord enregistré les parties de batterie pour quelques titres seulement, il y a de cela trois ans. On a aussi retravaillé quelques vieilles chansons. On a enregistré tout le reste en quelques mois. Ensuite on a beaucoup tourné, c'est aussi pour ça qu'on a mis du temps à le sortir cet album. La plupart des titres, on les a créés, Dango et moi, dans le studio, en écoutant des trucs et des idées qu'on avait mises de côté. Oui ça a été dur. Voilà, c'est comme ça qu'on travaille, plus qu'en jam sessions. Et ça marche bien.

 

Pelecanus : Est-ce que vous jouez seulement pour Truckfighters ou bien vous avez des projets parallèles ?

 

Ozo : Avant je chantais dans Greenleaf, un groupe suédois, mais en ce moment je n'ai plus le temps pour ça. Encore moins avec la sortie de Universe...

 

Poncho : Pareil pour moi, j'ai plusieurs projets à côté, je joue dans quelques groupes de hard rock, mais c'est juste comme ça pour m'amuser. Rien de sérieux.

 

Pelecanus : Qu'est-ce que vous pourriez dire aux gens pour leur donner envie d'aller vous voir ou d'écouter votre musique ?

 

Ozo : Ecoutez le nouvel album parce qu'il y a un peu plus de tout dedans.

 

Poncho : D'abord venez voir Truckfighters en concert. Et ensuite écoutez nos albums. Pendant les lives il y a cette énergie qui se crée, et ça, vous ne la retrouverez pas dans les enregistrements.

Truckfighters : "Universe a un peu plus de tout"
Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs...

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