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Sleep - Jerusalem (1998)

Portrait de Adrien
Sleep - Jerusalem (1998)

Tout le monde connait surement l’histoire mais je la remets dans les grandes lignes. Après la sortie de leur deuxième album, Holy Mountain sur Earache en 1993, Sleep se voit offrir un contrat juteux auprès d’un gros label (London Records, jamais entendu parler). Le groupe propose alors pour son troisième enregistrement une longue plage d’une heure que le label juge invendable (le futur Dopesmoker). Retour en studio et deuxième refus de la part du label, le groupe n’ayant apparemment modifié que peu de choses. Lassés, les gars finissent par se barrer et ce ré-enregistrement sortira en 1998 sous la forme d’un bootleg officiel (comprenez avec l’accord du groupe) sous le nom de Jerusalem sur un label nommé The Music Cartel. C’est de cette version qu’il s’agit ici.

On a donc toujours bien droit à un seul et même titre mais de cinquante minutes cette fois (ah ah) et divisé en 6 plages pour le confort d’écoute, même si ce genre de musique invite à tout écouter d’une traite. En effet tout ici repose sur le côté répétitif.

Mais attention, selon moi Sleep n’a absolument rien d’un groupe hermétique. Ca m’a d’ailleurs toujours étonné que leur musique soit adoptée par un public de nerds à lunettes. Car la musique du trio (ici composé de Mike Pike à la guitare, futur High On Fire et Al Cisneros et Chris Hakius respectivement à la basse/voix et à la batterie et futur OM) est on ne peut plus basique et instinctive. Ce n’est rien de moins que du Stoner lent avec une grosse base improvisée.

Alors comme je le disais, ce qui fait pour beaucoup l’attrait de leur musique c’est ce côté répétitif et envoûtant mais c’est aussi sans compter sur le son qui tient un place hyper importante dans ce style (les guitaristes de Stoner étant souvent de gros nerds niveaux matos et surtout niveau ampli). Et bien entendu Jerusalem ne déroge pas à cette règle. Ça commence avec un son de guitare sur-gras mais réellement indescriptible et inimitable mais quand la basse rentre au bout de quelques minutes c’est la latte de plus qui te scotche au canapé. S’en suit un gros jam monolithique agrémenté d’un chant mystique et délirant (les textes consistent en une juxtaposition de termes emprunts à l’univers de la marijuana et de la bible, imparable et plutôt drôle).

Bref, Sleep est un groupe unique et inégalé selon moi (les disques de OM font bien pâle figure à côté). Mais il faut le rappeler, un groupe de freaks qui n’avaient pas l’air de se prendre très au sérieux. De plus ils étaient plutôt en avance sur leur temps (bien que Black Sabbath et plus tard Saint Vitus aient bien déblayé le terrain) ou tout du moins très en marge des styles en vogue à cette époque.

A noter que Dopesmoker est finalement sorti sous sa forme originelle en 2003 sur le label Tee Pee (et compte donc bien une seule plage + un titre live pour la version CD). Le groupe s’est reformé en 2009 pour le festival All Tomorrow’s Parties en Angleterre et a repris les concerts pour le bonheur de tous les mecs mous et chevelus (peu de nanas dans ce public j’imagine) qui n’arriveront jamais à headbanguer assez vite pour écouter du Thrash. Connerie mise à part, un disque bien cool et apaisant et qui ne s’avère pas du tout indigeste si écouté dans les bonnes conditions (de préférence au casque donc). Un classique dans tous les cas. (review par Manu)

C'est GRAS et MONUMENTAL (review détaillée par pk)

Une quote marrante de Guts of Darkness
"Si vous voulez que vos yeux et vos oreilles pissent le sang pour avoir osé contempler les colonnes de feu s'abattant depuis le ciel sur les corps calcinés des merdes humaines que nous sommes tous après que les sept trompettes de l'Apocalypse aient annoncé son avènement, ce testament de Sleep vous en fournira un aperçu à la fois fidèle et stupéfiant."

Sleep - Jerusalem (1998)
Sleep
Jerusalem
Jerusalem (Pt. 1)
Jerusalem (Pt. 2)
Jerusalem (Pt. 3)
Jerusalem (Pt. 4)
Jerusalem (Pt. 5)
Jerusalem (Pt. 6)
I exist.

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