Le 21 octobre 1983, j'ai 15 ans et j'assiste à mon deuxième ou à mon troisième concert, je ne sais plus. Les empreintes s'effacent. Black Sabbath est au légendaire Forum de Montréal. Une horde de poils envahit le métro et squatte le square Cabot juste en face. On s'installe en plusieurs groupes pour faire la fête, bien se préparer une tête avant d'entrer dans le Temple. Nous entrons, l'attente perdure. Le groupe de première partie, Nazareth, prend un temps incroyable avant de monter sur scène. Les rumeurs s'intensifient. Certains parlent d'overdose, d'autres de problèmes techniques. Ça buzze, ça boit. Plus de trente ans plus tard, tandis que j'attends sagement J à la station de métro Berri, c'est sur la page Facebook du spectacle que les rumeurs font surface. Satan's Satyrs ne jouera pas. N'y aura-t-il que deux groupes ? Devant moi, une nouvelle génération de rockers prend d'assaut les wagons. Eux aussi se rendent au Corona pour voir Electric Wizard, c'est certain. Jeans, manteaux de cuir, vestes de jeans avec patches, chaînes, cheveux longs. Ça fait du bien à voir cette relève, ça fait du bien de voir que non, nous ne sommes pas seuls.
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Liz Buckingham
Interviewer Electric Wizard c'est un peu comme entrer dans un monde parallèle où seuls l'herbe et le gros son existent. Tout le reste mérite de mourir étouffé par le câble d'un chargeur de téléphone. Le simple terme « Facebook » suffit à faire frémir les membres de l'assemblée diabolique... C'est armée d'une grosse croix inversée que Liz Buckingham (guitariste/sorcière) accepte de me recevoir dans l'antre du Dr Feelgood. La discussion tourne bien évidemment autour de la sortie de Time To Die, un opus hargneux, qui ne laisse aucune place à la raison, et qui fait la part belle à l'esprit revanchard et assassin. Il semblerait que les rockeurs maléfiques soient quelque peu irrités. Explications.
Le Juge : "Monsieur Duke, vous comprenez donc bien toutes les implications du fait que vous refusiez d'être représenté par un avocat?"
Vincent Duke : "Oui, Monsieur le Juge. J'ai pris cette décision avec ce qu'il me reste d'âme et de conscience. Je ne peux en dire plus."
Le Juge : "Très bien. Nous allons donc procéder au résumé des faits qui vous conduisent devant ce tribunal."