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Abrahma - Through The Dusty Paths Of Our Lives (2012)
Soleil couchant sur une maison isolée, température étouffante, une bouteille de bourbon de contrebande posée à côté du rocking chair sur lequel je me balance nonchalamment, regard perçant vissé sur l'horizon, un fusil à pompe sur mes genoux. Oui, il s'agit bien d'une chronique de l'album de Abrahma et pas - encore totalement - d'un descriptif du quotidien de mes fins de journée.
Puisqu'il est bien impossible que vous le sachiez en écoutant « Through The Dusty Paths Of Our Lives », je me dois de préciser qu'il s'agit d'un groupe français, de Paris pour être précis, et formé sur les cendres encore toutes chaudes de Alcohsonic. Voilà, mon travail de gentil journaliste musical qui donne des informations cruciales est terminé. Passons aux choses sérieuses et intéressantes. Ouais, parlons du talent de ces petits gars à pondre un putain de pute d'album de stoner avec des riffs de tueurs de masse. Mais pas seulement. Chose assez rare, l'album d'Abrahma n'est pas le disque d'un seul style. C'est ouvertement une galette polygame. Il comporte bien d'autres ingrédients, pas forcément évidents à marier, comme le blues, «Oceans On Sand...» sent les marécages du Delta à dix bornes, le heavy, «Big Black Cloud» et son riff pachydermique accompagné de Sieur Ed Mundell de Monster Magnet, ou même un psyché tordu au possible avec Thomas "Asmoth" Bellier de Blaak Heat Shujaa en chanteur invité sur "The Maze". Le traitement de la voix et des mélodies est quand à lui très orienté 70's. Bref. Ça pourrait n'être qu'un mélange de plein d'influences et de références, toutes aussi bonnes les unes que les autres certes, mais ne pas fonctionner du tout. Vous savez, le genre copier-coller. Et bien, pas du tout : «Through The Dusty Paths Of Our Lives» arrive avec brio à ne pas tomber dans le chausse-trape. L'album a une Vraie identité, un son, des ambiances. Oui, je sais, c'est évident comme le nez au milieu du visage : je suis amoureux de ce disque. Écoutez le et vous comprendrez qu'il n'est pas possible de lui résister. Abrahma vient de rentrer dans la catégorie des groupes à suivre absolument avec un premier album qui vaut la bouteille de gnôle citée au début de ce texte.
Vincent « grandpa » Duke.
Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai... |
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