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Thundercat - The Beyond / Where the Giants (2015)
Vous ne connaissez peut-être pas encore son nom (ou alors, vous confondez avec le dessin-animé les Thundercats), mais Thundercat, aka Stephen Bruner, est partout. Après avoir sorti l’un des meilleurs albums de 2013, Apocalypse, il a continué à bosser avec ses copains sur d’autres projets. Des copains comme Flying Lotus, sur l’album You’re dead, ou Kendrick Lamar, sur To pimp a butterfly. Il a de bonnes fréquentations le garçon mais c’est surtout parce que ce bassiste prodigieux est aussi doté d’une capacité miraculeuse à pondre des mélodies entre jazz et soul tout simplement magiques.
Même le clip réalisé par le comédien Eric André pour le morceau Tron song n’arrive pas à ôter au morceau son romantisme spatial bien que l’on y montre la visite d’un anus de chat.
Avec ce nouveau EP il déploie encore plus son talent de compositeur de morceaux funky et envoûtants avec le talent d’un Marvin Gaye du futur. A l’instar de Janelle Monae, il s’inscrit dans une tradition mais la porte vers un ailleurs lumineux toujours plus riche. Au lieu d’emprunter, il s’empare sans vergogne et part faire sa sauce sans honte. Je prends par exemple la fin du morceau Them changes dont la mélodie vous hantera déjà à peine après avoir fini votre première écoute. Le musicien balance à la toute fin de ce titre des cuivres alors que même le fade out du titre est déjà enclenché ! Si ça ce n’est pas la marque d’un total désintérêt pour les conventions !
De plus, l’homme est tellement capable de composer des mélopées inoubliables qu’il peut se permettre ce genre de pied de nez car le morceau suivant vous fera oublier tout et vous bercera jusque dans les étoiles pour retrouver des marchands de sables funky aux côtés de Nicolas et Pimprenelle pris sous l’emprise de quelques joints.
Enfin, si Thundercat n’était pas seulement doué de belles cordes vocales et d’un don de compositeur, on pourrait déjà lui en vouloir d’être trop talentueux que nous autres. Mais en plus, le type se paye le luxe d’être un excellent bassiste et de le montrer sans prétention technique sur Lone wolf and club (titre référence à un manga culte adapté au cinéma sous le nom de Baby cart) en compagnie de Mono/Poly, Flying Lotus et Herbie Hancock ! En voilà encore un bon copain que l’on aimerait bien avoir nous aussi.
Il n’y a rien dire, The Beyond/Where the giants roam est l’un des meilleurs EP de 2015. L’année n’est même pas encore terminée mais ne pas inclure d’emblée une telle collection de morceaux sublimes serait faire honte aux divinités de la musique. De toute façon, je suis sur que Thundercat est pote avec elles !
25/02/82, 1m80, à peine 60 kilos et élevé pour parcourir le macadam parisien de refuge en refuge jusqu'à son déménagement à Londres. Chroniqueur rock de 2004 à 2010 sur Eklektik-rock puis sur la fille du rock depuis 2010, bibliothécaire 2.0 depuis 2008, passionné de musique (metal, jazz, rap, electro …) et de comics. Ecrit aussi en anglais sur Delay and Distorsion (Chronique musicale). |
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