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Unfold - Cosmogon (2011)

Portrait de Vincent Duke
Unfold - Cosmogon (2011)

Fin des années 90, début des 2000, la Suisse domine le monde. En ce qui concerne la musique amplifiée en tout cas (oui, les banques aussi...). Ce tout petit et très propre pays va fournir aux amoureux de gros son nombre de groupes tous plus intéressants les uns que les autres. Une sorte de phénomène spontané et pas complètement explicable. Nostromo, Shovel, Shora, bien sûr Young Gods, Celtic Frost et Unfold...

Cinq petits Suisses qui, en seulement deux albums, deviennent une référence de métal mâtiné de post, ultra violent, le tout avec une atmosphère anxiogène et malsaine au possible, dont le seul équivalent fut pour moi les Suédois de Breach. En 2003, sortait " Aeon Aony " (un véritable bijou qui n'a pas pris une ride et que je ne peux que vous conseiller ardemment) mais le groupe annonçait presque tout de suite après qu'il se séparait. Tristesse. Le temps passa, puis au cours des deux dernières années, quelques rumeurs, de plus en plus persistantes, firent surface. Confirmation fin 2010. Unfold se reforme. Et aujourd'hui, je tiens enfin " Cosmogon " dans mes mains fébriles. C'est parti pour six titres et un peu moins de quarante minutes au compteur. Sans maîtrise, la puissance n'est rien disait la publicité. Unfold connait la leçon. Si quelque chose ressort par-dessus tout le reste dans cet album, c'est bien une maestria absolue – sans doute obtenue par la pratique d'obscurs rites depuis longtemps oubliés – aussi bien dans la composition que dans l'exécution. Rien que le riff du second titre est une raison suffisante pour écrire que " Cosmogon " est devenu un de mes albums favoris de l'année. Juste " ce " riff. Et il y en a tellement d'autres... Chaque élément, guitares, basse, clavier, batterie, chant pris séparément tient du génie. Mais le tout combiné... Sans oublier cette capacité à « poser » des ambiances et créer des atmosphères où se mélangent un peu près tout ce qu'il existe de malsain sur cette planète et dans le coeur des hommes. Les six titres suintent le Mal, l'angoisse, des forces déchainées, incontrôlables. Passant comme par magie de la fureur à l'introspection la plus intime, cet album n'est pas qu'un simple retour. Unfold a fait plus que se reformer : il a jailli de la tombe telle La Bête prête à tout annihiler sur son passage. Magistral et " heavy as fuck ".

Unfold - Cosmogon (2011)
Unfold
Cosmogon
Erebe
Hemere
Hystrion
Hexahedron
Ethera
Eschaton
Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai...

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