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Ulver + Stian Westerhus 19/11/2017 @ Machine du Moulin Rouge, Paris

Portrait de DMDFC
Ulver + Stian Westerhus 19/11/2017 @ Machine du Moulin Rouge, Paris

Ca va tourner à l’obsession, mais revoilà qu’on cause d’Ulver. Quand je dis « on » il faut lire « je ». Ne nous trompons pas. Et l’occasion est bonne : une demi décennie que le groupe scandinave n’est pas venu chez nous, après 2 concerts parisiens qui avaient illustré ce que propose Ulver sur scène : une première fois comme un concert classique, sorte de best of en direct (comme 99% des groupes rock) puis plutôt apte à défendre des albums fraichement publié voir même complètement inédit après cette première salve historique – le groupe n’ayant jamais joué entre 93 et la fin des années 2000. Troisième escale parisienne pour Ulver donc, si je ne me trompe pas.

Logiquement, Garm s’est entouré de son équipe ayant participé au dernier album, le sympathiquement kitsch The assassination of Julius Caesar, pour cette tournée. Si on retrouve le sergent Tore Ylwizaker aux claviers, on remarque surtout l’absence de Jorn H. Svaeren et Daniel O’Sullivan à la guitare – laissant la place à Stian Westehrus, assurant également la première partie. Mais ça, le public s’en rendra compte pendant le concert.

Le guitariste entame un set seul, armé d’une guitare, d’un archet pour une bonne partie des morceaux, et de différentes pédales et équipement électronique (laptop, Ipad…). Si la musique produite par l’artiste est plutôt agréable, c’est la maitrise du monsieur qui fascine. Sorte de mélange baroque de longues explorations guitaristiques où le sound design prime avec un chant pas si loin de celui d’Ulver – logique – ces longs morceaux sont incroyablement restitués. Le chant est absolument parfait, le son planant et immersif, à tel point qu’on pourrait croire un album sur-produit être balancé et lieu et place de l’artiste. Assez incroyable.

Puis la pirouette du soir à lieu sans prévenir. Au bout d’un moment, dans une obscurité assez importante, monte sur scène autour de Westehrus plusieurs énergumènes. 4 coups de Charley et Nemoralia, ouverture du dernier album d’Ulver se fait entendre. Puissant, assuré, le rythme retentit avec gloire dans la Loc… pardon, la Machine du Moulin Rouge, avec sa caisse claire doublée d’une résonnance métallique. C’est une constante plaisante chez Ulver : le son est toujours incroyable. Les claviers analogiques sont extrêmement épais, la batterie s’affirme sans broncher, et tout est merveilleusement en place. C’est toujours agréable de voir un groupe respecter et faire respecter sa volonté et son dessein sonique sur scène, surtout quand celui-ci s’avère aussi fort.

Coming Home, en fin de boucle, est étiré dans un jam long d’un bon quart d’heure, rappelant le morceau hommage à Can joué au Roadburn et disponible sur le live dudit concert. Et c’est dans ces instants qu’Ulver devient passionnant.

Si tous les musiciens sont en place – on devine Ole Alexander Halstengard derrière– on n’en dira malheureusement pas toujours autant pour son leader. Si Garm commence le concert sans fausse note, à partir du tiers du concert, le chant décroche un peu et à tendance à ne plus franchement être dedans. C’est d’autant plus regrettable quand la première partie ne se contente que de s’occuper des guitares, elle qui s’est magnifiquement illustré dans l’exercice quelques minutes plus tôt. Mais soyons honnête, si le chant décroche parfois, le résultat final est très correct et tient largement la route.

C’est donc logiquement The assassination of Julius Caesar qui est exécuté, dans sa quasi entièreté entrecoupé de morceaux d’un EP à paraître prochainement comportant une reprise de Frankies Go To Hollywood qui sera jouée en rappel. Coming Home, en fin de boucle, est étiré dans un jam long d’un bon quart d’heure, rappelant le morceau hommage à Can joué au Roadburn et disponible sur le live dudit concert. Et c’est dans ces instants qu’Ulver devient passionnant. Car si le dernier album du groupe est plutôt réussi, certains passages poussifs auraient mérité le sponsor Chérie FM sans grande difficulté. Le metal attire un public sensible, on le sait bien. Ce qui aura surtout impressionné ce soir, en plus du son, sera la scénographie du groupe. Dans un ensemble de lumière sombres, le groupe se produit entre des lasers impressionnants et un écran LED offrant une scène qu’on n’a pas l’habitude de voir dans un salle de la taille de la Machine. On pense forcément à de gros mastodontes de scène quand les lasers transpersent l’intégralité de l’antre (Tool), donnant un aspect époustouflant et surréaliste au show.

 

Crédit Photos : CSAOH / Andrey Kalinovsky (Roadburn 2017)

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