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Desertfest Londres 2015 : Round II

Portrait de Floriane
Desertfest Londres 2015 : Round II

Deuxième jour dans l'antre de la musique underground ! Entre interviews et pinces à serrer, le samedi s'annonce bien rempli. Grosse mention spéciale à Jeremy Irons & The Ratgang Malibus qui ont littéralement encensé le Black Heart en milieu d'après-midi. Quelques esprits avisés (partage et échange en matière de musique sont les maîtres mots, soyons précis) ont également beaucoup apprécié la prestation de Landskap sur la scène prog. Le groupe a fait ses preuves sur enregistrement et je regrette de ne m'être approchée d'eux en temps voulu...

Annoncé en tête d'affiche de la soirée, Brant Bjork fait partie des piliers indétrônables du petit monde du Desert Rock et il le prouve à chacune de ses apparitions. Le Low Desert Punk est systématiquement reçu de façon très réceptive. Sa venue au Deserfest le confirme une nouvelle fois.

Côté ambiance, la bière coule à flot devant le Black Heart, et malgré le crachin londonien, le public du Deserfest noircit la petit rue Greenland Place de sa bonne humeur à toute épreuve et de ses conversations ponctuées de gras. Que dire du Saint-Christopher Inn ? L'auberge qui m'accueille pour le week-end avec une poignée de compagnons de dortoir aussi délurés les uns que les autres… Les anecdotes sont nombreuses et contribuent à transformer ce festival en un séjour unique et inoubliable.

 

La caravane passe et jamais ne lasse

Trois jeunes Islandais à la conquête du Hard Rock et des rythmes Heavy de nos aïeux, voilà comment je décrirais The Vintage Caravan. Le show lance ma journée de concerts et me fait digérer mon « bacon with fried eggs » en moins de deux. En véritable showmen, Óskar Logi, Alexander Örn et Stefán Ari Stefánsson gesticulent dans tous les sens, empêchant toute tentative de sieste dans le public. Leurs morceaux sont efficaces et intéressants. Chaque partie est travaillée de façon assez classique, avec refrain/couplet/pont et petits soli qui font plisser les sourcils, mais le tout est très bien accueilli et provoque un mouvement dansant dans l'Electric Ballroom. La voix déjà bien mature se pose avec ferveur sur chacune des incartades électriques des cordes. Le son de The Vintage Caravan est chaleureux et communicatif. On passe un excellent moment de rock'n'roll qui fait tourner les genoux. Une bien bonne introduction à cette deuxième journée de Desertfest !

 

Jeremy Irons, mais attention pas comme l'acteur !

Direction le Black Heart pour applaudir Jeremy Irons & The Ratgang Malibus. Les Suédois ont prévu d'interpréter un tout nouveau titre, Candle Eyes. C'est donc très intriguée que je me faufile dans le très étroit (surtout en temps de festival) pub. La température atteint rapidement des sommets et c'est avec le magnifique programme cartonné et orné d'une sérigraphie de Maleus que je trouve une alternative à cette atmosphère saunesque (oui de sauna. Ils sont suédois, faut suivre). Le quartet impose un son spatial, hors du temps, cosmique. Dans un style Stoner/Psychédélique, Jeremy Irons & The Ratgang Malibus propose un chant clair, guidant une ligne épurée, lourde, très répétitive. Les résonances des réverb' produisent une ambiance mystique qui m'évoquent les légendes indiennes auxquelles je rêve en regardant la jaquette de Spirit Knife, le dernier album du groupe (Small Stone Records, 2014). En les interviewant juste après leur show, ils me confient que mon imagination est très intéressante mais que non, le nom du groupe est né d'une boutade sortie par le premier batteur, qui ne sera resté que deux jours dans le groupe. Un monde entier s'écroule...

 

L'heure de la messe du Désert

Brant Bjork est, à mon sens, incapable de décevoir. Le maître incontournable du Désert Rock qui envoûte et encourage l'admiration ne me lassera décidément jamais. Dès les premières notes l'Electric Ballroom ressent cette brise chaude et poussiéreuse qui passe régulièrement du côté de Coachella. Automatic Fantastic, génial tube Stoner apaise les esprits et prépare les oreilles au bien-être qui va suivre. Les classiques de nos punks du Low Desert sont bien là : Low Desert Punk, Too Many Chiefs.... Not Enough Indians, '73 et j'en passe. Le groupe régale son auditoire de quelques nouveautés que je trépignais d'impatience d'entendre en live, comme notamment Stacked. Le résultat est plutôt ultra saturé, à défriser un cactus. Personnellement j'ai beaucoup aimé ! Le rendu est très particulier et donne un aspect dur au morceau, sortant quelque peu des sentiers battus du genre, et c'est précisément ce qui me plaît.

Setlist :

  • Lazy Bones / Automatic Fantastic
  • Low desert punk
  • Too Many Chiefs.... Not Enough Indians
  • Stokely Up Now
  • Controllers Destroyed
  • Stacked
  • Freaks Of Nature
  • Buddha Time (Everything Fine)
  • Boogie Woogie On Your Brain
  • '73
  • I Miss My Chick

 

Détour par la Prog Stage

Impossible d'éviter la Prog Stage du Jazz Café, un lieu fort agréable à quelques encablures de l'Electric Ballroom. Je défie le rideau de pluie londonien, qui s'étend tranquillement sur Camden, pour me réfugier au Jazz Cafe auprès d'Amplifier, un groupe prog inconnu au bataillon. Je fais donc le choix risqué de la découverte, alors qu'Eyehategod s'installe à l'Electric Ballroom. Totale découverte donc, et totale déception. Certes le style varie du reste de la programmation du fest, mais il est tellement différent qu'il a du mal à trouver grâce à mes yeux (et oreilles). Malgré l'indéniable qualité des compos et du jeu scénique du quintet à cravate, je suis déçue du son ultra lisse que propose Amplifier. Je pense immédiatement Faith No More et c'est bien là le problème, car faire mieux que Mike Patton relève de l'exploit. La première impression n'est pas toujours la bonne et je redonnerai une chance à Amplifier dès que j'en aurais l'occasion.

De façon tout à fait originale et en aucun cas redondante, je me dirige vers le Black Heart pour boire des bi… Rencontrer les acteurs de la scène Stoner et parler après-shampoing avec ces derniers. Ce même soir, Sofie et Brian des Stoned Gatherings immortalisent mes cernes pour leur report filmé. Et puis revoilà Ben Ward, Steak, Gurt… La nuit ne fait que commencer !

 

Crédits photos : Patrick Baleydier

Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs...

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