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Altar of Plagues + Monarch 03/03/12 @ Glazart, Paris

Portrait de Andrey
Altar of Plagues + Monarch 03/03/12 @ Glazart, Paris

Décidément, c'est à croire que je suis abonné aux conditions extrêmes pour les photos, après un concert sous le signe du rouge dégueulasse, je retrouve une fois de plus un rouge constant, certes un peu moins dégueu, mais compensé par une fumée plutôt épaisse. Et sinon, le concert ? Ah oui, c'était pas mal. Voilà, report fini, vous pouvez continuer à regarder des vidéos de chats sur Youtube.

Bon, d'accord, je vais détailler un peu plus. Cette soirée a donc commencé, quasiment sans retard, par le groupe franco-américain Monarch. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce collectif embarque des éléments drone et doom, tout en y ajoutant un élément plutôt rare dans le milieu: du chant féminin. Ce sont donc quatre personnes qui montent sur scène: un batteur (qui joue aussi dans le groupe Dark Castle), un guitariste (qu'on retrouve aussi dans Year of No Light), un bassiste avec trois cordes sur sa basse (ce qui laisse présager une musique axée sur les graves), et une chanteuse qui s'installe devant une table remplie d'effets de guitare. Le groupe entame alors son premier morceau, qui sera, à l'image de tout le set et sans grande surprise, à peu près aussi lourd qu'un camion de taille moyenne. La guitare et la basse s’échangeront donc des longs accords dronisant (ça se dit, ça ?), d'une façon qui serait presque monotone, si c'était sans compter la batterie, plutôt présente et plus énergique que la moyenne, et la voix. Cette dernière est en effet loin des classiques du genre, hurlées ou chuchotées; ici la chanteuse est dotée d'une voix aiguë, passée dans une multitude d'effets, au point de ne plus être reconnaissable. Et si d'habitude je ne suis pas un grand amateur d'effets sur la voix, ça ne me pose pas vraiment de problème avec Monarch, tellement elle ressemble à un effet de synthé ou même par moments à une flûte.

L'apparente monotonie est aussi cassée par les musiciens eux-mêmes; loin des groupes de drone mollassons qui jouent une note à la minute et roupillent jusqu'à la prochaine, les membres de Monarch ont une présence scénique considérable, et chaque accord est joué avec une grande puissance et toute la gestuelle qui va avec. Le batteur lui aussi semble avoir une dent contre sa batterie, et n’hésite pas à la marteler de toutes ses forces, complétant donc cette image presque surréaliste du groupe qui se lâche à fond sur une musique finalement relativement lente.

Le set durera donc environ quarante-cinq minutes, et m'aura laissé une plutôt bonne impression. Tout au pire, regrettera-t-on juste le volume de la guitare et de la basse qui aurait pu être plus élevé afin de mieux faire vrombir et vibrer nos oreilles ("Maximum volume yields maximum results", tout ça...). Mention spéciale au dernier morceau, fini sur un long passage a cappella, et médaille du blaireau niveau 80 aux quelques mecs qui parlaient à haut volume pendant ce passage. Allez, zou, au suivant !

Et les suivants (et aussi derniers) sont donc les Irlandais de Altar of Plagues, qui s'élancent après un bref soundcheck et une présentation plus que succincte. Pas de bol, un souci technique coupe le son de l'une des guitares dès le premier morceau, mais il en faut visiblement plus pour perturber ces gars-là, qui continuent le morceau, l'air de rien. La prestation est par ailleurs globalement impeccable, avec un volume plus élevé que Monarch, et un excellent équilibre entre les instruments et les voix. Le groupe nous balance donc son mélange black-metal/post-rock avec grande efficacité, et il n'y a finalement pas grand chose à dire dessus, puisqu'à mon oreille de "connaisseur mais pas trve fan", le set sonne à peu de choses près comme en studio, mais avec plus de pêche, tout simplement. Je tiens à préciser que ce n'est en aucun cas un reproche, puisque la prestation, d'une durée avoisinant l'heure et composée de quatre morceaux (dont un ou deux issus du dernier album) fût à mon goût plutôt agréable et suffisamment variée pour me tenir en haleine du début à la fin. Rien à signaler.

Pas de rappel, la soirée se termine donc à l'heure prévue par les organisateurs (chapeau), et ce concert, sans être le show du siècle, sera donc pour moi une expérience sans surprise mais toutefois plutôt sympathique. A recommander si votre définition de "détente" comprend "chant hurlé" et "salle obscure et enfumée".

J'aime les ours, le whisky et les internets.

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