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Hammock – Departure Songs (2012)

Portrait de Martin
Hammock – Departure Songs (2012)

Un album double de shoegaze ambiant électrique est toujours un pari à peine gagné. Hammock a réussi à le tenir, ne serait-ce que pour l’immensité du son et de la production. Ce sont des vagues sonores envahissantes, bourrées de réverbération et de mélodies enivrantes que le duo nous offre, souvent sur le point de couper le souffle vue la beauté de la chose.

C’est épique mais non pompeux, permettant l’alignement de vocaux éthérés et de cordes symphoniques occasionnelles bien ficelées dans un résultat grandiose. Si 19 pièces peuvent paraître un peu trop c'est pourtant d’une fluidité déconcertante. Il faut vraiment prendre le temps de l’écouter de bout en bout afin d’avoir une idée précise de ce que cela comporte. Cependant, les tendances post-rock auront vite fait d’engager l’auditeur. Ce n’est pas tant de l’ambiant dronique d’autrefois mais bien un véhicule contemporain offrant un dynamisme implacable. Les pièces instrumentales et autres chantées sont cohésives, comme tout album du genre qui se veut un concept en lui-même. Quand même, ces pièces s’identifient d’un individualisme singulier et évitent la répétition, ce qui aurait pu être d’une lâcheté passable envers le duo et leur faire perdre leur pari.

« Departure Songs » est le type d’album qui nous fait réaliser notre petitesse dans un univers si vaste, pas tant mélancolique qu’épanoui, spacieux et ensorcelant. Le duo nous avait séduit avec leur EP, « Asleep In The Downlights », qui comporte le chef d’œuvre « Sinking Inside Yourself », et nous laissait entrevoir une évolution sonore et un océan sonore en devenir. Malgré les essais, « Departure Songs » est exactement le type d’album qui ne peut être décrit en mots, il faut prendre le temps de l’écouter et de voir comment les nappes ambiantes électrifiées peuvent nous faire savourer chaque moment passé en sa compagnie et en sa découverte. À titre de référence, je n’oserai ici nommer des groupes qui peuvent ressembler à ceci puisque cela tient très bien la route à lui seul (et qu’il les surpasse). J’éviterai aussi les adjectifs clichés de « cinématique » et de « théâtral » pour le principe, mais l’album entre très bien dans le moule. Le duo est certes un duo de techniciens, un peu glacial comme idée, mais également et plutôt un duo de peintres figuratifs ou de sculpteurs avec comme matière première le son qu’ils transforment en objets d’une grande esthétique. Cet album est un classique, celui qui deviendra une référence incontournable et vénérée.

Hammock – Departure Songs (2012)
Hammock
Departure Songs
Cold Front
Ten Thousand Years Won't Save Your Life
Together Alone
Artificial Paradises
(Tonight) We Burn Like Stars That Never Die
Pathos
Awakened, He Heard Only Silence
Words You Said… I'll Never Forget You Now
Tape Recorder
Frailty (For the Dearly Departed)
Dark Circles
(Let's Kiss) While All the Stars Are Falling Down
All Is Dream and Everything Is Real
Mute Angels
Hiding But Nobody Missed You
We Could Die Chasing This Feeling
Glossolalia
(Leaving) The House Where We Grew Up
Tornado Warning
À saisir.

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