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Black Breath - Slaves Beyond Death (2015)

Portrait de Mathieu
Black Breath - Slaves Beyond Death (2015)

En 2015, Entombed a remplacé Slayer dans le cœur des coreux comme le prouve le nombre toujours grandissant de groupes avec une production façon Sunlight (le studio préféré de Entombed, Dismember et consort). On a mis de côté ses posters de Jeff Hanneman et on riffe désormais façon Uffe Cederlund en appuyant bien fort sur ses pédales de distorsion pour avoir le crunch si caractéristique de l’époque.

Ce son et cette technique, Black Breath les a apprises par cœur pour la réciter à la perfection sur ses deux premiers albums, jusqu’à en devenir les meilleurs représentants du son suédois aux Etats-Unis. Toutefois, après deux albums parfaits, Heavy breathing et Sentenced to life, le groupe nous revient avec un troisième album un peu plus différent. On tape désormais moins façon crust pour faire place à des titres un peu plus lents et beaucoup plus metal. En revanche, le son des grattes est toujours croustillant, comme si le disque avait été produit par Dan Swano (Edge of Sanity, Bloodbath), et l’écriture est toujours aussi parfaite.

Des riffs, il y en a d’ailleurs beaucoup plus car les morceaux sont plus longs et plus épiques. Avec seulement huit titres, la durée totale de Slaves beyond death se rapproche de la cinquantaine de minutes alors que les précédents tournaient autour de la trentaine et de la quarantaine avec dix morceaux chacun! Niveau voix, on s’arrache toujours aussi bien la gorge derrière le micro mais avec un grain un peu plus grave. Plus metal aussi en somme.

Niveau tempo, on a ralenti les choses jusqu’à taquiner la ballade sur Seed of cain et on s’inspire même de Jerry Cantrell sur le dernier titre, Chains of the Afterlife. Le rythme s’accélère toujours par moment mais il est beaucoup plus varié que le d-beat crust des deux premiers disques. Il faut dire qu’après avoir accéléré le rythme sur Sentenced to life, le groupe avait du mal à tenir la mesure en live malgré l’excellente qualité des titres. Ce petit ralentissement permet donc au batteur de faire preuve d’un peu de variété sans se reposer le poignet ou les pieds. Preuve que le bougre s’est bien remis de son petit accident de voiture en début d’année dernière.

Il n’y a donc plus rien de hardcore chez Black Breath mais ça ne manquera à personne tant on gagne au change.

Il n’y a donc plus rien de hardcore chez Black Breath mais ça ne manquera à personne tant on gagne au change. Les leads pullulent et emportent chaque morceau vers les stratosphères métalliques. Les titres passent et le meilleur reste toujours à venir. Slaves beyond death est définitivement à la hauteur des attentes. Un album qu’il faudra écouter encore et encore pour en mémoriser tous les riffs mais que l’on aura plaisir à faire tourner jour après jour.

Malgré les géants dont ils s’inspirent, Slaves Beyond Death peut reposer fièrement à côté d’un Clandestine et d’un Like an Everflowing Stream.

Black Breath - Slaves Beyond Death (2015)
Black Breath
Slaves Beyond Death
Pleasure, Pain, Disease
Slaves Beyond Death
Reaping Flesh
Seed of Cain
Arc of Violence
A Place of Insane Cruelty
Burning Hate
Chains of the Afterlife
25/02/82, 1m80, à peine 60 kilos et élevé pour parcourir le macadam parisien de refuge en refuge jusqu'à son déménagement à Londres. Chroniqueur rock de 2004 à 2010 sur Eklektik-rock puis sur la fille du rock depuis 2010, bibliothécaire 2.0 depuis 2008, passionné de musique (metal, jazz, rap, electro …) et de comics. Ecrit aussi en anglais sur Delay and Distorsion (Chronique musicale).

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