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The Colossus Of Destiny : A Melvins Tale

Portrait de Max Cayer
The Colossus Of Destiny : A Melvins Tale

Ceux qui me connaissent savent très bien toute l'admiration et tout le respect que j'éprouve pour les Melvins, depuis que je les ai découverts au début des années 90, grâce à un certain groupe de Seattle nommé Nirvana, et depuis ce moment, où j'ai décidé d'aller vérifier par moi-même ceux dont Kurt chantais les louanges. Résultat, je suis un fan fini des Melvins. Un de ces très rares groupes qui après 33 ans, est toujours fidèle à lui-même, un parcours singulier, où ils n'en font qu'à leurs têtes, sans se soucier de ce que les autres en pensent, que ce soit au niveau de la musique, de la présentation, des éternels changements de son, de styles, les milliers de bassistes, les deux batteurs, les différentes incarnations (Melvins lite, Melvins 1983, Big Melvins, Mike And The Melvins, Melvins And Lustmord et j'en passe). Les Melvins méritent le respect, car ils sont uniques, intègres et irrévérencieux.

Depuis l'annonce d'un projet de documentaire à propos du groupe de Buzz et Dale intitulé "The Colossus of Destiny : A Melvins Tale", j'attendais avec impatience l'annonce d'une date de projection à Montréal, et après plus d'un an sur le circuit des festivals de films et de premières dans les villes américaines, j'avais perdu espoir de pouvoir voir enfin une projection. Quelle ne fut pas ma surprise voilà quelques semaines à l'annonce d'une première canadienne à Montréal. La projection était d'abord prévue au Matahari Loft, mais sûrement dû à une grosse demande le tout a été déplacé dans la toute nouvelle incarnation de L'Escogriffe (qui est très cool).  

Bon, on va commencer par le négatif et ça ne concerne pas le film. La personne en charge de la projection, hier à l'Esco, a eu la brillante idée de faire jouer le film en streaming dans un endroit sans un bon réseau internet. Après un gros une minute trente-cinq de projection, le film s'arrête, par manque de Wifi ou à cause d'une connection internet douteuse. Ça ne marche plus... Le streaming gèle. Panique, rien ne se passe. Ils ont finalement été obligés de télécharger le film, sur place, ce qui a pris un bon 45 minutes supplémentaires. C'était très très amateur. Surtout qu'un peu de préparation et qu'avoir téléchargé le film d'avance aurait réglé bien des problèmes. Le son, sûrement suite au fait que c'est une version très basse qualité qui a été téléchargée pour éviter que ça prenne 3 heures, était aussi par moment exécrable, ce qui ajoutait au côté "n'importe quoi" de la chose. Je dois cependant dire que l'Esco a été très bon joueur et a offert gratuitement des shooters de Fireball ou Jägermeister à tous ceux qui en voulaient (dont votre humble serviteur) pour alléger la situation. Bon, passons au film maintenant.

The Colossus of Destiny (nommé après un des albums les plus bizarres du très étoffé catalogue du groupe, qui consiste en une heure de bruit et une toute petite pièce musicale à la fin) est réalisé par Bob Hannam et co-produit par Hannam et Ryan Sutherby, la petite histoire voulant que les deux travaillaient séparément à un projet de documentaire sur le groupe, et qu'après avoir respectivement approché Buzz Osborne, celui-ci les a tout simplement mis en contact, et le reste appartient à l'histoire, comme on dit.

Ce fut, selon leurs dires, un travail ardu. Ce n'est pas facile de couvrir les 33 années de carrière d'un groupe, ça devient encore plus compliqué lorsque le groupe en question est les Melvins, reconnus pour leurs virages musicaux à 90 degrés et les balles courbes qu'ils adorent lancer lorsque on s'y attend le moins. Le fruit de leur travail en est époustouflant. Une pléiade de "who's who" (et au moins un has been) de la musique se succèdent à l'écran pour parler de leur amour, passion et respect pour les Melvins.

Le film couvre l'entièreté de la carrière des Melvins à date, que ce soit les débuts dans l'état de Washington, les millions de bassistes qui y sont passé, les années sur un major label, les hauts et les bas, qui auraient fort probablement brisé des groupe moins têtus, et de très bonnes entrevues avec les deux têtes pensantes du groupe, Dale Crover et Buzz Osborne. Les fans finis comme les néophytes s'y retrouveront, et découvriront ou redécouvriront le groupe à travers des images d'archives, des entrevues avec les acteurs importants de l'histoire des Melvins, ou ceux qui oeuvrent dans l'ombre pour le groupe, que ce soit les compagnies de disques, les ingénieurs de studio, les artistes graphiques, tous ceux et celles qui aident à faire des Melvins le groupe phare et unique qu'il est.

Définitivement un des meilleurs documentaires musicaux que j'ai vu dans les dernières années (avec le tout aussi excellent Supersonic sur Oasis, que je vous conseille fortement de regarder) un travail de passion par une équipe de passionnés, supporté par les fans avec une campagne de financement Kickstarter, et une sortie imminente sur DVD et Blu-ray. C'est un excellent documentaire sur l'un des groupes rock les plus importants des 35 dernières années.

Longue vie aux Melvins!

 

The Colossus Of Destiny : A Melvins Tale
Bob Hannam
The Colossus of Destiny: A Melvins Tale
Batteur pour Nous Étions et Argument, bassiste pour Valeri Fabrikant et The Band Of Peace, père de famille, maniaque de musique en tout genre.

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