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Cortez - Phoebus (2013)
Cortez est un trio/quatuor suisse. Je m'explique. Sur scène, ils sont trois mais dans le groupe, ils sont quatre. Quid ? Me direz-vous ! En effet, au-delà de sa forme originale, une batterie, un chant et une guitare/basse/guitare qui pousse les cheveux dans le sens inverse du vent, Cortez bénéficie d'une tête pensante supplémentaire, à savoir le premier guitariste de la formation qui compose, arrange, mixe et fait le café comme personne. Cela justifie-t-il 7 années entre "Initial", le premier album, et "ce "Phoebus" fraîchement sorti ? Sûrement. Mais bon dieu les gars où étiez-vous ? Que s'est-il passé pendant toutes ces années ? Au final, certains diront "cela ne nous regarde pas".
Ce qui nous concerne par contre, c'est ce que Cortez a injecté dans ce nouvel opus que j'ai eu l'immense joie de recevoir en double LP, fait suffisamment rare pour être mentionné et qui vous vaut, chers amis Suisse, mes plus sincères remerciements.
Bref... passons sur les diverses tentatives de corruption... "Phoebus" mais qu'est-ce à dire ? Que signifie ce terme que l'on entend qu'au détour des conventions littéraires avant-gardistes ? Tout simplement un autre nom pour dire "Apollon", Dieu du jour, de la lumière, protecteur des arts mais surtout, surtout, "Phoebus" absout les hommes de leurs péchés. Nous y sommes.
"Que celui qui n'a jamais péché me jette la première pierre" disait un illustre inconnu. Le groupe Cortez n'aurait-il commis aucune faute ? N'y a-t-il aucun reproche à faire à ce "Phoebus". J'ai cherché dans les recoins les plus sombres de cet album jusqu'à secouer la pochette du LP pour voir si un noir secret n'y serait pas niché attendant son heure. Je n'ai rien trouvé. Cortez frôle le sans faute avec cet album, un opus brillant par sa noirceur, sa mélancolie et sa violence à fleur de peau. Savant mélange de noise hardcore chaotique, d'émotions, de post-hardcore viscéral, Cortez possède sa touche personnelle et ne me fait penser à aucun autre groupe actuellement. Ce qui est certainement l'atout majeur de cet album. Prenez donc une bonne tarte en écoutant l'intro monstrueuse du premier morceau "Temps-mort". Si vous supportez la douleur de ce premier jet alors laissez-vous happer par la suite. L'album s'écoute sans peine si ce n'est celle qui émergera des sentiments que partage le chanteur dans des textes en français ce qui est assez rare aujurd'hui, la langue de Shakespeare étant plutôt dominatrice dans le milieu.
Je ne souhaite pas faire un descriptif détaillé de cet album, je souhaite juste avoir réussi à vous avoir allèché suffisamment pour que vous ne résistiez pas à l'envie d'écouter cet album. Et comme je suis pas chien et que j'aime partager la musique que j'aime, voici le lien pour écouter l'album dans sa totalité : http://cortez.bandcamp.com/
Morituri te salutant.
Chroniqueur, amateur des musiques "extrêmes", des arts alternatifs et de la contre-culture. |
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