Brambles - Charcoal (2012)

Il m'arrive souvent d'en avoir marre des trucs pleins de distorsion, des trucs qui crient, qui hurlent, tout sombres. Ouais. Quand c'est comme ça, j'ai toujours quelques trucs magiques sous le coude pour péter la routine. Parmi tout cela de la funk/soul, de l'électro parfois même du hip-hop, même si c'est plus rare. Et puis depuis quelques années un genre me happe de plus en plus : le néo-classique / ambient.

Derrière Brambles se cache le jeune Australien Mark Dawson (unique membre du projet). Disons le tout de suite, et ce n'est pas par manque d'originalité, ça a tout de suite évoqué à mes oreilles l'excellent duo norvégien Deaf Center ou même encore, sur certaines compositions au piano qui arrêtent le temps, à du A Winged for a Sullen Victory, Nest ou évidemment Erik Satie.

Comme dit plus haut, quand on veut fuir la fureur des musiques amplifiées, Brambles nous emmène dans une magnifique et paisible ambiance, évitant d'ailleurs soigneusement de tomber dans le piège facile de la mélancolie et de la tristesse parfois récurrentes quand il s'agit de ce style de musique. Du néo-classique léché, mélangeant cordes, piano et instruments à vent, mixé avec des samples, bâtissant une ambiance feutrée, et composé de manière à ne plus faire décrocher l'auditeur jusqu'à la fin de l'album. Mais pas que. Charcoal comporte aussi son lot de compositions dépassant discrètement le cadre du néo-classique, allant taper dans un registre plus drone (la fin du morceau Arête) ou ambient (l'incroyable voyage de Deep Corridor).

Mark Dawson explique avoir enregistré une grande partie de ses compositions au "Painted Palace" de Melbourne. Un lieu communautaire réunissant peintres, écrivains, musiciens, activistes, scientifiques et libres penseurs durant la nuit, moment auquel l'album prend d'ailleurs tout son sens.

Un jeune homme de plus à suivre donc, tant l'album regorge d'une richesse sonore et d'une incroyable qualité de composition.