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Zatokrev - Silk Spiders Underwater (2015)
Retour en 2012. Depuis quelques temps, le petit monde du Hard (suisse, évidemment) n’a plus qu’un seul nom à la bouche : Zatokrev. Pas une seule conversation sans qu’il apparaisse, généralement accompagné de termes dithyrambiques. Face à une telle pression sociale et musicale, je n’ai pas d’autre choix que de me plonger dans ce fameux "The Bat, The Wheel And A Long Road To Nowhere". S’en suivent des jours, que dis-je ! Des semaines d’écoutes frénétiques, à tel point que je finis par connaître ses neuf titres dans leurs moindres recoins obscurs.
Quand on a atteint un tel degré d’intimité avec un album, l’annonce de son successeur provoque deux réactions coup sur coup : une vague d’excitation quasi-immédiate, suivie d’une discrète torsion de l’estomac à la pensée que ce nouvel opus n’arrive pas à égaler son illustre prédécesseur… Alors, qu’en est-il de "Silk Spiders Underwater" ?
Si vous vous attendiez à retrouver les sonorités auxquelles Zatokrev nous avait habitués jusque là, vous risquez fort d’être surpris. Présence accentuée du chant clair, passages aériens… Impossible de ne pas remarquer que cet album a une teinte résolument moins metal. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, il s’en dégage une impression de lourdeur, un côté massif en contradiction totale avec ce virage mélodique.
Il serait facile de l’expliquer en invoquant la durée moyenne des morceaux qui avoisine les sept minutes, ou en se focalisant sur la présence de deux titres très sombres, "Bleeding Island" et "Swallow The Teeth". Ce serait facile, oui, mais tellement simpliste.
Car s’il semble plus accessible de prime abord, "Silk Spiders Underwater" est en fait un album extrêmement dense. Chaque titre regorge de petits détails, de subtilités que seule une écoute attentive et minutieuse permet de découvrir. Je pense notamment à cet entrelacs de chœurs masculins dans "They Stay In Mirrors" qui me file des frissons à chaque fois.
C’est aussi en écoutant cet album avec attention qu’on se rend compte de sa montée en puissance morceau après morceau. Il entraîne l’auditeur dans son cheminement, dévoilant parfois un visage auquel on ne s’attend pas ("Brick In The Sky"), jusqu’au moment où il atteint son apogée avec "They Stay In Mirrors" et ses douze minutes de perfection absolue. Un petit conseil : ne vous arrêtez pas avant que la dernière ligne de chant ne se soit entièrement perdue dans le néant…
Avec "Silk Spiders Underwater", Zatokrev s’élève un peu plus au rang d’incontournable de la scène suisse et croyez-moi, cet album est bien parti pour squatter ma platine pendant de longues semaines.
Quand je ne regarde pas une compétition de saut à ski, j'écoute de la musique à un volume sonore déraisonnable. |
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