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Revok - Bunt Auf Grau (2015)
Avec seulement 3 albums publiés depuis 2007, Revok n'est pas ce que l'on pourrait appeler un groupe particulièrement productif. Mais tout vient à point comme disait ma grand-mère, et les Parisiens savent se faire pardonner ces longues absences par la qualité de leurs disques.
Le précédent album Grief Is My New Moniker en 2011 était déjà impressionnant de maîtrise. Ils reviennent en ce début 2015 avec Bunt Auf Grau, sorti comme le précédent chez MUSICFEARSATAN (label, entre autres, du mythique groupe doom bayonnais Monarch).
Et ce nouvel album frappe fort. Puissant et tendu comme jamais, Revok continue de labourer un chemin très personnel, empruntant autant au punk qu'à la noise, avec des constructions complexes et toujours surprenantes emballées dans un mur de guitare. Les guitares justement, sont massives comme jamais. Une impression due autant à la qualité de la production qu'à l'écriture des morceaux qui a énormément murie. Car s'ils n'ont sorti que 3 disques ensemble, les gars sont des bosseurs qui cumulent les side-projects et affichent maintenant l'expérience et la maturité de ceux qui savent. Qui savent envoyer des coups de pelle dès le premier accord, sauter à pieds joints sur les tympans de l'auditeur qui n'en peut mais, et l'achever par un chant déversant une rage pure et paroxysmique. Les premières minutes de l'album avec Old Marrow sont absolument époustouflantes.
Et pourtant au long des 9 titres enlevés en une quarantaine de minutes, les surprises ne manquent pas. Ménageant quelques respirations à l'auditeur tourneboulé, Revok offre un instant de répit quasiment atmosphérique, avant de repartir de plus belle à l'assaut du cortex à coup de marteau-piqueur. Certains titres comme Dear Worker, ou Not Weird sont des réussites de bout en bout. Musicalement sans concessions, le groupe est aussi fidèle en amitiés, puisqu'on retrouve le légendaire tatoueur Yann Black à l'illustration de la pochette, un style sombre et tendu qui sied parfaitement à la musique de Revok.
Difficile au final de classer l'album, entre post-machin et metal-truc, ambiance de fin du monde ou émeute libératrice, mais c'est sans doute une des meilleurs surprises de ce début d'année. Parce que quand on joue commme Revok en mettant ses tripes dans chaque morceau, peu importent les étiquettes, ce qui compte c'est l'éthique.
Mangeur de udons, buveur de whisky, amateur de sci-fi et de musique indé. Dilettante professionnel. |
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