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Gojira + Hypno5e + Kruger 10/04/2013 @ Bataclan, Paris

Portrait de Andrey
Gojira + Hypno5e + Kruger 10/04/2013 @ Bataclan, Paris

Je vais commencer cet article par une petite confession : je n'ai jamais aimé les genres assimilés de près ou de loin au death metal, à l'exception d'un nombre de groupes pouvant être comptés sur les doigts d'une main. Et il se trouve que Gojira en fait partie. C'est donc parti pour mon premier concert au Bataclan, dans une foule à 90% composée de sweats noirs et de cheveux longs.

Alors que je savais que le groupe principal serait accompagné par les Suisses de Kruger, ce n'est qu'en arrivant sur place que j'ai découvert que les Français de Hypno5e étaient aussi à l'affiche, et, à ma grande surprise, passaient en deuxième. Bon, je ne me représente peut-être pas très bien l'audience de chacun de ces groupes...

Kruger donc. Le groupe monte sur scène, entame le premier morceau (l'énorme The Ox), et je suis tout de suite conquis. Non pas que je ne connaissais pas le groupe avant, mais j'avoue que je n'ai jamais pris le temps d'écouter autre chose que le seul album d'eux que j'ai, et, plus grave encore, j'ai loupé tous leurs concerts à proximité, pour des raisons diverses et variées. Bon, ok, c'était con de ma part. Mais alors en voyant la prestation du groupe, je me dis fermement que ça n'arrivera plus, et pour cause : leur musique est pêchue, entrainante et clairement assez puissante pour me faire me décrocher la nuque, sans pour autant tomber dans les clichés répandus dans le métal. Pas de roulement constant de grosse caisse, pas de solos interminables, tous les éléments sont dosés à perfection, et mis en avant par une présence scénique d'enfer. Le chanteur, au micro très vintage, se révélera par ailleurs plutôt communicatif malgré le manque de réponse de la part du public. Bref, de fil en aiguille je ne vois absolument pas le temps passer, et c'est avec regret que j'applaudis le groupe alors qu'il disparait de la scène. Bon, c'est quand qu'ils repassent sur Paris ?

Vient ensuite le tour de Hypno5e de prendre possession de la scène, et le public, jusque là plutôt passif, se réveille d'un coup, et accueille le groupe par une salve d'applaudissements. Ne connaissant cette fois pas du tout le groupe, ça m'intrigue, et je tends mes oreilles, alors que les musiciens entament leur set dans un brouillard tellement épais qu'on ne voit pas l'autre bout de la scène.

Là encore, il ne me faudra pas longtemps avant que je ne me fasse une opinion sur ce que j'entends, mais cette fois ça ne sera pas aussi positif. Clairement, Hypno5e, c'est pas mon truc. Ok, la présences scénique est là (avec notamment un bassiste absolument déchaîné, incapable de rester sur place pendant plus de trois secondes), mais je serai assez rebuté par le nombre incalculable de samples (violons, pianos, extraits parlés, etc) balancés pendant les morceaux. De même, si j'apprécie les parties "violentes", je n'ai trouvé que peu d'intérêt dans les passages plus "mélodiques", la faute, entre autres, à un son de guitares relativement plat. Ou alors est-ce le fait de m'être farci par le passé des dizaines de groupes de post-rock qui ne savent faire que ça ? Bref, je ne comprends vraiment pas les goûts du public "metalleux" standard. À noter cependant que quelques morceaux remonteront mon intérêt pour le groupe, notamment lorsque l'un des guitaristes prendra une mandoline, instrument que je n'ai jamais vu utilisé par des groupes du genre.

Encore un peu d'attente (agrémentée de, entre autres, Passing Through de Cult of Luna), et la tête d'affiche investit enfin la scène. Le drap recouvrant le fond de celle ci-tombe, pour révéler l'arbre (qui fait bien quatre mètres) de la pochette de leur dernier album, L'Enfant Sauvage. Marrant.

Le groupe attaque donc par le premier morceau de cet album, c'est-à-dire Explosia. Rien à redire sur la performance du groupe, c'est maîtrisé de bout en bout, puissant, au son hyper clean et précis, bref une pure tuerie. Exactement comme la première fois que je les ai vus, alors que je connaissais à peine le groupe. En revanche, une chose est radicalement différente: le public. Qu'est-ce que c'est mou, d'autant plus pour un public "metalleux" ! Joe Duplantier aura beau essayer de monter l'ambiance à coups de classiques "ça va bien, est-ce que vous êtes la ?", mais rien n'y fait, tout au plus verra-t-on apparaitre un petit semblant de pit au centre de la salle. Rien à voir avec le show que j'ai vu en 2009, où toute la salle n'était que marée humaine, et même, si je devais prendre un exemple plus récent, avec le show de Deftones, où l'on sentait clairement le parquet faire des vagues à l'autre bout de la salle.

Cependant, le groupe ne se décourage pas et nous balance dans la tronche des tubes, tirés d'à peu près partout: The Heaviest Matter of the Universe, L'Enfant Sauvage (précédé par un speech absolument pas indispensable sur l'importance de rester des enfants), Oroborus... bref, de quoi combler les vieux fans tout comme les nouveaux arrivants dans l'univers du groupe. De plus, à force de parler, de s'échanger les instruments et d'effectuer des crowd surf (littéralement, avec une planche !), l'ambiance finira par remonter à un niveau acceptable. Le clou de la soirée sera donc le rappel, qui sera entamé par les roadies, pour être ensuite rejoints par le groupe. Bref, une très bonne soirée, une fois passé au-delà de cette première impression de mollesse.

J'aime les ours, le whisky et les internets.

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