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Bateau Noir + Man Machine + Sweet Mother Logic 15 Janvier @ Sala Rossa
À peine deux jours après la grosse claque que le concert de Barn Burner m'avait infligée, j'étais déjà dédié à une autre mission tout aussi pertinente. Décidément, la scène locale explosait en ce début d'année 2011 puisque trois autres groupes locaux venaient casser la baraque ce samedi 15 janvier à la Sala Rossa. La bonne nouvelle c'est que je ne connaissais pratiquement aucune de ses formations et sachez que c'est le genre de défi qui me rend absolument heureux.
La tête d'affiche montréalaise, Bateau Noir, avait décidé de prendre avec elle deux groupes bien différents. Le premier à fouler les planches ne m'était pas inconnu puisque j'avais souvent été invité à les voir en concert, mais mon manque de motivation typiquement francophone avait ruiné ces opportunités. Alors pour la première fois la musique de Sweet Mother Logic allait me traverser l'esprit.
Je ne fut clairement pas déçu de ce qui s'offrait à moi, un bon rock instrumental construit par un guitariste, un batteur, un claviériste et deux violoncellistes. Ma crainte était de faire face à une grosse influence post-rock ennuyeuse, mais le résultat était plutôt influencé par le jazz et le psychédélique, dans le cas du synthétiseur. La courte prestation fut très équilibrée et impressionnante, c'était une bonne dose de rock timide, mais bien composé. Je crois bien que ce sera un rendez-vous à reprendre dès qu'une nouvelle date à Montréal sera rendue disponible.
La beauté de la soirée provenait sans doute de sa grande diversité musicale, et le deuxième groupe le prouvait tout à fait avec sa touche électronique omniprésente. Man Machine semblait à première vue offrir un math rock électronique bien dynamique comme le vidéo du titre " Wrong" l'exprime ici-bas… Par contre, lors du concert je suis resté bien mitigé quant au résultat. C'était clairement dynamique, pour cela il n'y avait aucun doute, cependant, l'aspect New Wave de leur musique n'était pas toujours bien rendu. Certains morceaux semblaient se perdre dans le son du synthétiseur trop présent et parfois un peu "kitch".
Je crois que les revoir une deuxième fois me ferait changer d'avis, car je pense avoir été étonné par leur influence très psychédélique alors que je croyais avoir affaire à un truc beaucoup plus commun. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, je vais définitivement garder un oeil sur le groupe puisque généralement la prestation était enflammée. La voix du chanteur était l'une des meilleures que j'ai eu la chance d'entendre depuis longtemps et le nouvel équipement de la Sala Rossa rendait honneur au rythme de leur musique. En effet, pour ceux qui ne le savaient pas, on a droit à un jeu de lumière bien nouveau lorsque que l'on visite la Sala. Ce n'est certainement pas Pelecanus qui s'en plaindra!
Pour clôturer cette belle soirée enneigée, il ne manquait que le Bateau Noir et son post-rock massif. La triade de guitares nous promettait déjà de détruire les deux premiers groupes en termes d'intensité. Croyez-moi, ce fut entièrement le cas! Leur composition très axée sur les rifts me rappelait un Red Sparowes mixé avec la lourdeur d'un Caspian en concert. Le batteur frappait de façon bien dynamique et il optait pour un style bien plus intéressant que ce que l'on retrouve habituellement en matière de post-rock.
La prestation fut malheureusement entrecoupée à cause d'un problème d'amplificateur, mais le chanteur sut garder la foule en haleine avec quelques bonnes blagues, notamment concernant le concert des Besnard Lakes qui avait lieu à quelques coins de rue. Heureusement, une bonne partie des mélomanes montréalais avait opté pour ce concert plus intime et la salle était bien remplie. Bateau Noir sut nous rendre la pareille avec une excellente prestation très énergique, même si le concert se terminait à une heure impossible… La Sala restera toujours la Sala!
Je vous suggère fortement de jeter un oeil sur les trois groupes suivants et de porter une attention toute particulière à Bateau Noir. Je crois que ce qui s'en vient pour eux dans les prochaines années est bien prometteur. Pour le moment vous pouvez avoir un aperçu du EP "La Sauvagerie Des Heures" avec l'excellent clip suivant conçu par Turbo Productions.
Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio. |
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