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And So I Watch You From Afar + The Same Old Club 04/10/2011 @ Point Éphémère, Paris
Il est 19 h 30, je suis devant le Point Ephémère, accompagné de quelques nouvelles (et anciennes) connaissances. Ce soir, c'est And So I Watch You From Afar, un groupe irlandais à nom très long, jouant un joyeux post-rock teinté de math, rappelant légèrement Russian Circles. Sur CD, c'est déjà très sympathique, mais ayant maintes fois entendu des louanges de leurs shows, il me tardait d'enfin voir ce que ça donnait en vrai.
Les portes n'ouvriront qu'à 20 h, et le concert commencera une petite vingtaine de minutes plus tard, ce qui nous laisse le temps de bavarder et de jouer à qui a le plus gros objectif (j'ai honteusement perdu). Une amie me prévient "ça va être galère pour les photos, ils mettent une tonne de fumée dans cette salle". Oh, je suis sûr qu'elle exagè... ah oui, quand même.
Le concert commence, et force est de constater qu'elle avait raison, puisque je n'ai pas la moindre idée du nombre de personnes sur scène, on distingue au mieux quelques silhouettes. Heureusement que cette fumée se dissipera un peu au cours du set, nous révélant donc The Same Old Club, un groupe français de... tiens, justement, de quoi ?
Pas facile de répondre à cette question, puisque ce qui ressemble au début à du post-hardcore gentillet se voit par la suite affublé de growls, de breakdowns qui tâchent, et même de passages electro. Oui, dit comme ça, on pourrait penser à du Attack! Attack!, mais les ressemblances s'arrêtent aux chorégraphies du chanteur qui n'hésite pas à sauter partout dans une posture rappelant par moments celle d'un crabe. Pour ma part, j'ai trouvé leur set franchement divertissant et plutôt osé, mais je me demande ceci dit si c'était vraiment un choix judicieux pour la première partie de And So I Watch You From Afar (je les verrais bien ouvrir pour un groupe comme Dillinger Escape Plan ceci dit). En effet, tout le monde n'a pas l'air d'accrocher, et j'entends même quelques "bon, ça va durer longtemps encore ?" autour de moi. Comme quoi, les goûts et les couleurs.... Ils finissent cependant leur show dans une bonne ambiance, et commence alors la préparation de la scène pour le groupe vedette.
L'attente semble longue dans une chaleur insoutenable (et ça ne va pas s'arranger), mais les lumières finissent enfin par s'éteindre, et une musique de background retentit, alors que les musiciens entrent sur scène, acclamés par le public. Ils prennent leurs instruments, s'accordent, et... font monter la pression. Car oui, contrairement à The Same Old Club et leurs breakdown-surprises, les gars de And So I Watch You From Afar (décidément, je devrais me faire un raccourci clavier au lieu de retaper leur nom à chaque fois) aiment faire comprendre que ça va péter d'un instant à l'autre. Ils commencent donc leur set par un mur sonore de larsens et d'effets qui ira en augmentant jusqu'à exploser dans le premier titre, BEAUTIFULUNIVERSEMASTERCHAMPION. Oui, tout en majuscules et sans espaces, parce que ces gars-la ne font pas les choses à moitié.
En effet, si je m'inquiétais de la qualité de ce concert, et pour cause, le départ de l'un des guitaristes du groupe, j'ai vite rangé mes inquiétudes au placard. Son remplaçant (arborant une moustache qui rendrait fier Bill Kelliher de Mastodon) s'est avéré tout aussi efficace, et parfaitement intégré dans le groupe. Le quatuor a décidément encore plus la pêche en live qu'en studio, et balance deux morceaux du nouvel album (Gang et l'énormissime Search:Party:Animal) avec une énergie inouïe.
Il me semble aussi important d'ajouter que ASIWYFA est une vraie communauté plus qu'un simple groupe: plusieurs membres ont un tatouage représentant le logo du groupe (d'ailleurs omniprésent dans la salle), et Rory Friers met un point d'honneur à remercier les fans sans qui le groupe ne serait pas là. De même, on observe une vraie fraternité au sein du collectif, qui continue d'enchaîner les morceaux avec le sourire. On se prend donc en pleine tronche A Little Bit Of Solidarity Goes A Long Way, 7 Billion People All Alive At Once, D is for Django the Bastard et S is for Salamander avant d'arriver à ce qui sera à mes yeux le moment le plus fort de la soirée.
Si je n'ai pas encore parlé du public, c'est parce que j'allais justement y venir. Exit le public habituel des concerts de post-rock (je parle de ces types qui restent devant la scène les mains dans les poches et qui ont l'air de s'ennuyer plus que devant un épisode de Derrick), ici tout le monde danse, saute, et, plus globalement, sait à quoi s'attendre. Ainsi, lorsque le groupe se lance dans un Don't Waste Time Doing Things You Hate, la salle reprend en chœur la fin ; la bonne ambiance ne se limite décidément pas à la scène.
Morceau fini, le groupe dépose ses instruments et disparaît, mais ça ne leurre personne, car il est évident que le premier show de la tournée ne pouvait pas se finir aussi facilement. Les quatre gars reviennent donc une minute plus tard pour entamer mon morceau préféré, Set Guitars To Kill. Headbangs assurés, et là encore le public ne déçoit pas, connaissant tous les breaks et les petites exclamations lancées par-ci par-là. Le concert se terminera sur l'excellent The Voiceless, réclamé par pas mal de gens depuis le début du show. Nous ressortons donc de la salle, tous entièrement trempés de sueur, mais heureux, car il est tout simplement impossible de ressortir d'un tel show sans sourire. C'est donc pour moi un sans fautes (si on ne compte pas la fumée et quelques mineurs soucis techniques). Hautement recommandé.
J'aime les ours, le whisky et les internets. |
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