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Tomahawk - Odd Fellows (2012)
Six ans après la sortie d'Anonymous et ses inspirations indiennes natives qui semblaient cohérentes avec l'intitulé du groupe mais pas avec sa courte discographie, Tomahawk revient avec un album aux artworks toonesques et biblico-barrés signées Ivan Brunetti et surtout avec un nouveau bassiste bien connu des services : Trevor Dunn. De retour avec un album affublé du nom d'Odd Fellows - soit l'équivalent des premières loges maçonniques anglaises ayant existé aux XVIIIe siècle mais aux Etats-Unis (ça c'est pour votre histoire) - voyons ce que nous réserve ce groupe aussi "super" qu'imprévisible.
Pour ceux au fond qui seraient un peu à la rue, un peu d'histoire : Tomahawk est un énième projet musical mené par Mike Patton (Faith No More, Mr Bungle, Fantomas et j'en passe...). En son sein Mike Patton donc, Duane Denison (guitariste de Jesus Lizard, mais aussi membre de U.S.S.A. avec Paul Barker de Ministry et parfois compagnon de route de Hank William III), John Stanier (batteur de Helmet mais aussi du groupe Battles) et aujourd'hui Trevor Dunn (membre fondateur de Mr Bungle, Secret Chiefs 3, Fantomas, acolyte de John Zorn et aussi récemment des Melvins sur scène). OUF!
Vous voyez un peu le CV des mecs...
Si la musique et la discographie de Tomahawk ne font pas forcément dans l'enchaînement de chefs-d'oeuvre purs, j'ai toujours trouvé un réel plaisir dans l'orientation à la source du projet, soit un rock marqué du sceau des 90's, sans tomber dans le pseudo revival ni sans laisser tomber la folie et l'expérimentation que j'imagine chères à la plupart des membres du groupe.
Comme dans tous les projets de Patton, et précédents albums dudit projet, Odd Fellows ne déroge pas à ses déchaînements vocaux et à son atypique patte vocale, et c'est par ça d'ailleurs que la première impression de "déjà entendu" arrivera.
Ce serait mentir que de dire qu'on ne ressent pas la volonté de présence et d'espace de chacun des musiciens au sein des compositions ainsi que leurs influences positives. La basse de Dunn, certes plus discrète que dans d'autres projets, sait se faire captivante (Waratorium ou Rise Up Dirty Waters qui semble d'ailleurs tout droit sorti d'un California de la famille Bungle), les riffs rampants et inspirés de Denison aussi (Oddfellows, The Quiet Few) et la - putain de pute © - de frappe de Stanier assure les arrières.
Mais ce qui constitue l'intérêt de Tomahawk est en fait aujourd'hui son défaut. L'accumulation des talents reste matraquée par la présence d'un Patton omniprésent, étouffant presque parfois ses camarades de jeux. La présence de Trevor Dunn, collaborateur de longue date du Général, ne faisant qu'accentuer parfois cette impression de "déjà vu" musical, nous donnant l'impression qu'ils partent tous deux danser sur les cendres d'anciens projets, dénigrant l'intérêt d'avoir 2 autres putains de musiciens à leurs côtés. Fâcheux...
Ne vous détrompez pas, Odd Fellows est un album dans la lignée stylistique de ce qui s'est fait chez Tomahawk par le passé, poussant Anonymous vers la sortie, mais qui peinera par ses défauts à ne pas finir flegmatiquement rangé dans votre collection entre un énième album des Melvins et un exième nouveau concept-album de Zorn.
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