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Sneeze - Rot ( 2016)
Sneeze, le trio de Boston, nous revient avec son quatrième effort, Rot, qui suit l'excellent Wilt paru en 2014. Dès le début, ça rentre au poste. L'album s'ouvre avec une caisse claire qui donne la mesure, des guitares abrasives, des mélodies qui nous restent en tête plusieurs heures, voire plusieurs jours. Et c'est ainsi tout au long de l'écoute.
Le groupe formé de Derek Desharnais, Julian Moore et Danny Boyd, actif depuis 2010, a pris du galon au fil des tournées et des enregistrements et ça paraît énormément ici, puisque Rot est un condensé jouissif du catalogue du groupe d'Allston, en banlieue de Boston.
Enregistré en trois jours, le groupe est ici capturé à son plus cru, nerveux, primitif et incisif. Ils ont opté pour renouer leur collaboration en studio avec Justin Pizzoferrato qui fut derrière la console pour plusieurs gros joueurs importants du créneau musical (Dinosaur Jr, Sonic Youth) et avec qui ils avaient déjà travaillé sur Wilt. La production est impeccable et digne du CV de Pizzoferrato. Les guitares sont lourdes et tranchantes, la voix est mélodique, les paroles, quoique difficiles à saisir par moments, semblent pencher vers le côté obscur de la vie. La section rythmique de Boyd et Moore est droite, directe et impeccable, la basse est saturée de distorsion, la batterie précise et donne énormément de profondeur aux six chansons qui meublent cet album.
Aucun "filler" ici. On nous laisse même sur notre appétit. Effectivement, c'est peut-être ici le seul défaut de Rot, ce n'est pas assez long, et on en redemande. L'album est une machine à voyager dans le temps, et nous ramène directement aux bonnes années du grunge et du punk des années 90. Les fans de Nirvana, Mudhoney et du bon vieux Weezer ne seront pas en reste, mais le groupe insuffle aussi une bonne dose de modernité et ce n'est pas seulement un voyage de nostalgie ou encore un exercice de copiage, loin de la, c'est un album bien de son temps. Sneeze rappelle un peu un autre groupe culte du Massachusetts, Pachangacha, avec le côté "fratboy" stupide en moins. C'est néanmoins un album pour faire la fête, boire de la bière et avoir du plaisir, ce qui est bien puisque que parfois, le côté "je suis négatif et la vie ne m'aime pas" du grunge des années 90 était bien lassant. Un effort magistral, qui selon moi sonne l'arrivée de ce groupe parmi ceux à prendre au sérieux. Je ne serai pas surpris que Rot leur ouvre les portes à un grand succès amplement mérité. Gardez un œil sur eux, ils sont assurément partis pour la gloire.
Batteur pour Nous Étions et Argument, bassiste pour Valeri Fabrikant et The Band Of Peace, père de famille, maniaque de musique en tout genre. |
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