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Oranssi Pazuzu - Värähtelijä

Portrait de Mathieu
Oranssi Pazuzu - Värähtelijä

Le Black metal mélangé au post-rock, le Black metal mélangé au crust, le Black metal mélangé au Shoegaze… et la liste ne cesse de croitre. Le Black metal est un genre qui se mélange à tout. Tant que vous pouvez jouer des accords un peu sataniques avec des trémolos et des cris déchirés, vous aussi vous pouvez mélanger du Black metal avec le style que vous voulez. Les Finnois de Oranssi Pazuzu ont décidé il y a neuf ans que le Black metal pouvait se mélanger au Rock psychédélique et depuis ils ont affiné leur art sur trois albums et un split avec le groupe de metal d’avant-garde Candy Cane.

Jusqu’à Värähtelijä je dois admettre ne pas avoir compris l’adulation que certains portaient à ce groupe. Il n’y avait pas d’équilibre entre les deux styles que le groupe essayait de mélanger, comme un groupe de Black metal en train d’essayer de sonner psychédélique ou un groupe de Rock psychédélique incapable de rendre sa musique plus puissante. Depuis, je mange mes mots et je reste en adoration à l’écoute de Värähtelijä.

Contrairement à son sombre prédécesseur, Valonielu, ce quatrième disque voit Oranssi Pazuzu embrasser complètement le côté psychédélique de sa musique avec de sublimes mélodies introspectives interrompues par des soubresauts énergiques. Tels des éclats de couleurs jetés sur un mur, chaque minute amène un niveau supérieur de densité à l’univers qu’Oranssi Pazuzu contruit. Les guitares sont déchainées sous l’effet de psychotropes colorés tandis que la section rythmique et le clavier solidifient une base beaucoup plus sombre.  

Il faut attendre la quatrième chanson, Hypnotisoitu Viharukous, pour que l’aspect Black metal de la musique brûle d’une intensité rouge vif, comme un diamant possédé par le besoin de déchirer l’univers. La mélodie démoniaque du clavier est l’un des moments les plus mémorables de l’album car il brise l’atmosphère transcendantale des morceaux précédents où l’on pouvait entendre des rythmes tribaux et des mélodies indiennes (Lahja).

Malgré la durée de la plupart des morceaux, dont trois dépassent les dix minutes et un atteint les dix-sept minutes, Oranssi Pazuzu ne laisse pas l’intensité se dissiper. La consistance de l’atmosphère maintient l’attention de l’auditeur pour la durée complète de l’aventure constituée de sept compositions originales, chacune avec ses propres tours, virages et conclusion. La diversité déployée sur chaque morceau est magnifique. Le Metal est rarement associé à la musique orientale mais Oranssi Pazuzu ouvre xon chakra au maximum sur des morceaux comme Lahja et Värähtelijä avec la même versatilitté que les Master Musicians of Bukkake.

Värähtelijä est un triomphe pour avoir réussi à mélanger chaque style dans un tout cohérent et fascinant. Oranssi Pazuzu est arrivé à maturité et a donné naissance à l’un des albums les plus créatifs du début d’année. Un album amené à devenir emblématique qui en inspirera beaucoup, sans l’ombre d’un doute.

Oranssi Pazuzu - Värähtelijä
Oranssi Pazuzu
Värähtelijä
Saturaatio
Lahja
Värähtelijä
Hypnotisoitu Viharukous
Vasemman Käden Hierarkia
Havuluu
Valveavaruus
25/02/82, 1m80, à peine 60 kilos et élevé pour parcourir le macadam parisien de refuge en refuge jusqu'à son déménagement à Londres. Chroniqueur rock de 2004 à 2010 sur Eklektik-rock puis sur la fille du rock depuis 2010, bibliothécaire 2.0 depuis 2008, passionné de musique (metal, jazz, rap, electro …) et de comics. Ecrit aussi en anglais sur Delay and Distorsion (Chronique musicale).

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