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Tempest - Solace (2012)
Ce court album ne cesse de me détruire. Ne vous en faites pas… il vous détruira aussi.
Comment peut-on faire pour ne pas porter une attention particulière à ce merveilleux vinyle, au format 7 pouces, de la part du groupe canadien Tempest? Il s'agit d'une pièce de collection pour tous les fanatiques de dark hardcore agressif et déprimant dans la veine des Amenra, Gaza et Vestiges. La troupe originaire de Vancouver en est à sa troisième parution seulement et la maturité est déjà au rendez-vous.
Solace est un court album de seulement deux titres, néanmoins il est capable de vous scalper la chair aussi efficacement que n'importe quelles oeuvre musicale que vous craignez. Sa courte durée de dix minutes n'empêche pas le groupe de dérober votre âme et de la déchiqueter. Le premier morceau « Solace I » vous martyrise dès la première seconde, les tambours vous attaquent sans avertissement et sans répit. La suite n'est qu'un enchaînement de mauvaises nouvelles puisque vous aurez l'impression de vous faire dévorer les entrailles par des hyènes hurlantes. Les voix en détresse se matérialiseront telle une alternance de cris morbides. Au lieu d'avoir un ange et un démon errant autour de vos têtes comme dans tout bon cartoon, vous aurez l'impression que ce sont plutôt deux démons qui vous chuchotent des paroles douloureuses entre les deux oreilles. Cette symphonie démoniaque ne pourrait pas prendre forme sans la présence des lamentations de guitare savoureuses et déchirantes, proposant très fréquemment des envolées épiques dignes d'un post-metal bien ficelé.
La transition entre le premier et le deuxième titre se concrétise à l'aide d'un son de basse frétillant et énigmatique. Les retentissements de l'instrument nous guident vers une montée de puissance qui est en parfaite unité avec la première partie de Solace. Nous concluons que l'album aurait pu aisément donner forme à un seul et unique titre à la place de deux courtes compositions. Le format de publication obligeait sans doute la séparation de ce chef d’œuvre malicieux en deux segments, ce qui est très compréhensible. Cette deuxième portion de Solace se constitue d'un moment plus doux en milieu de processus, mais nous constatons rapidement que ce n'est qu'un moyen de transport vers un océan de souffrance qui nous sera fatal. Cette finale vous laissera sans mot, elle vous mettra K-O et vous sentirez obligatoirement le besoin de faire un "rematch". Vous serez immédiatement en manque de Tempest et vous devrez réécouter l'album pour avoir votre dose quotidienne. Vous aurez été prévenu.
Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio. |
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