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Cult of Luna + Abraham 24/01/2013 @ Divan du Monde, Paris
Je me suis toujours demandé quel genre de public lit les reviews de concerts. S'agit-il de gens qui y étaient mais qui veulent avoir l'avis d'un journaliste random ? Ou alors est-ce essentiellement adressé à ceux qui ont loupé le concert en question ? Parce que si c'est le deuxième cas, dans un monde idéal cette review n'aurait pas lieu d'être. Pourquoi ? Parce que tous les lecteurs de ce webzine auraient dû y être. Oui, même toi, le lecteur paumé au milieu de la campagne. Ça valait le déplacement, crois-moi.
Bon, maintenant que j'ai bousillé tout le suspens, on peut revenir dans le monde réel, et parler du show lui-même. Commencé très tôt, ce dernier m'a cependant fait me demander si j'étais bien dans le monde réel tant les horaires furent respectés à la minute près, du jamais vu absolu pour ma part. Et c'est par le groupe suisse ("mais qu'on aime bien quand même", source : un commentaire du public) Abraham que commencera la soirée, et ma foi, c'est vraiment pas mal. Le groupe joue en effet un post-quelque chose (le premier qui me ressort l'horrible mot "postcore" s'en prend une) qui gravite quand même pas très loin du métal plus "classique", pour un résultat un chouilla plus violent que le reste du genre. Mais on ne peut nier que c'est très bien exécuté et on oubliera volontiers certains passages qui traînent un peu, pour se prendre en pleine gueule les riffs de badass soutenus par une batterie sans pitié et entrecoupés par des passages chantés par plusieurs membres du groupe. Pour résumer en deux mots: j'approuve.
Vient ensuite le long, très long changement de plateau. Car oui, pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, Cult of Luna, c'est pas moins de sept bonhommes, dont deux batteries, trois guitares, une basse et un synthé. Un peu comme Year of No Light, mais avec encore plus de matos. Bon, il faut avouer que cette attente est renforcée par le fait que ça fait 4 ans que j'attends de voir ces mecs en live.
Putain, 4 ans.
L'impatience qui flotte autour de moi est donc presque tangible quand les lumières se tamisent enfin, et des backlights se mettent à clignoter alors que les premières notes de l'intro, sobrement appelée The One, retentissent dans la salle. Le groupe débarque alors, et c'est une mandale d'entrée de jeu, avec un I: The Weapon balancé avec la force de mille soleils. La maîtrise sonore de ces gars est absolument hallucinante, non seulement tout est extrêmement carré et précis, mais aucun des sept instruments ne semble en retrait ou noyé dans la masse, toutes les notes ressortent du lot, et... c'est tout simplement l'orgasme auditif.
Et visuel. Enfin, à partir du deuxième morceau seulement, car le premier (comme par hasard le seul pendant lequel on aura droit de shooter) aura baigné dans une fumée aussi épaisse que le son sortant des amplis, et parsemé de flashs épileptiques. Et le deuxième morceau sera une claque d'ampleur encore plus phénomenale puisqu'il s'agit là de l'epique Ghost Trail, le grand hit du précédent album, Eternal Kingdom. Je headbang comme un demeuré, je me noie dans les sublimes guitares du milieu, je ris quand des gens se mettent à applaudir croyant que le morceau est fini, j'hurle les paroles de la fin, je me prends l’accélération finale dans la gueule comme un train de marchandises, je suis en extase.
Enchainement parfait sur Finland, (malheureusement) le seul morceau de l'excellent opus Somewhere Along the Highway, et on repart dans les contrées Vertikales avec un Mute Departure. Si au début je regrettais un peu que la setlist soit en majorité composée de morceaux du dernier album, j'oublierai vite ce petit regret de fanboy, tellement les nouveaux morceaux (auxquels j'ai pourtant pas encore accroché jusqu'au bout) sont massifs en live. Les riffs sont hyper-entrainants, les deux batteries, malgré des parties simples, dégagent une puissance absolument incroyable, et les guitares... c'est tellement épais qu'on a l'impression de pouvoir toucher le son.
Merci Médéric à Médéric pour la vidéo
Le groupe continue son set avec la dorénavant classique Owlwood qui enchaine de façon assez surprenante sur le dernier (et le plus calme) morceau du dernier album, Passing Through. Mais pas de quoi se relâcher, puisque le dernier morceau du concert sera à mon avis le meilleur du dernier album, In Awe Of. De quoi se manger encore une dose de headbangs, de riffs de malade et de transitions surhumaines.
Show fini, et malgré une durée avoisinant les quatre-vingt-dix minutes, on a l'impression qu'il s'en est écoulé soixante de moins, tellement on n'a pas vu le temps passer, scotchés par cette performance incroyable. Vous penserez sûrement que je ne suis pas très objectif, et vous aurez très certainement raison. Mais j'ai beau chercher, et en dehors des conditions de photo beaucoup trop strictes à mon goût, je ne vois absolument pas ce qu'on pourrait reprocher à cette soirée. Alors bon, il est peut-être un peu tôt pour designer le show de l'année (surtout que Neurosis passent en mai), mais les autres ont intérêt à assurer, car la barre est haute là, très haute...
J'aime les ours, le whisky et les internets. |
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