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Inter Arma - Paradise Gallows (2016)

Portrait de Mathieu
Inter Arma - Paradise Gallows (2016)

Bien que j’ai d’abord complètement fait l’impasse sur Inter Arma après avoir écouté quelques chansons de Sky burial, j’ai reconsidéré mon opinion après The Cavern. Très peu de groupes sont capables d’écrire un morceau de quarante minutes. Overmars et son Born again me vient à l’esprit ainsi qu’une composition alambiquée, mais jamais sortie, des titans metalliques de Starkweather, mais pas beaucoup plus. Pourtant, j’ai été encore plus impressionné après avoir acheté le disque de The Cavern à leur concert pour y découvrir que la composition avait été assemblée avant l’enregistrement de Sky burial et seulement completée en 2014. A partir de ce moment-là, j’ai su que la prochaine sortie d’Inter Arma ne décevrait pas et je ne peux pas dire que je me sois trompé après avoir écouté The paradise gallows.

Maintenant qu’ils ont prouvé être capables d’écrire des compositions de quarante minutes, tous les titres de onze minute paraissent être des morceaux de punk rock si ce n’est pour le fait qu’Inter Arma incarne tout ce dont le Metal est capable. N’allez toutefois pas croire qu’ils vous demandent de courir vers les collines ou de quitter la salle. Au lieu de cela, ils incorporent des éléments d’à peu près tous les genres pour créer des morçeaux où le Doom, le Death metal, le Metal progressif et le Black metal ne font qu’un.

Ils incorporent des éléments d’à peu près tous les genres pour créer des morçeaux où le Doom, le Death metal, le Metal progressif et le Black metal ne font qu’un.

Une oreille métallique entrainée reconnaitra chaque élément sans effort mais le résultat reste cependant cohérent.

Transfiguration s’introduit avec un air menaçant et incorpore doucement encore plus de lourdeur jusqu’à prendre un tournant encore plus sombre au bout de six minutes. Un riff capable de courber l’univers à la façon de Gorguts trouve son apogée dans un crescendo troublé par un roulement de batterie infinie. La narration métallique à son meilleur, ça mérite bien un sticker sur la pochette !

Puis, alors que vous pensiez avoir compris le jeu auquel jouait le groupe, ils débutent leur morçeau suivant avec drone de guitare et des vocaux dignes des rituels d’invocation d’Attila Csihar (Mayhem) dans SunnO))).

Le groupe essaye-t-il de jouer au bingo metallique en balançant toutes les références capables de plaire aux hipsters lecteurs de Pitchfork et spectateurs de The Needle Drop ? Traitez-moi de gogo mais je ne le pense pas. D’ailleurs, je ne sais pas dans quel monde il faut vivre pour croire qu’écrire un morceau de metal de onze minutes, sans chant clair, sans mélodie et accompagné d’un seul riff vrombissant et d’une rythmique martiale, vont vous apporter la gloire et la richesse. Cependant, si vous pouvez accéder à ce monde, je serais ravi d’utiliser votre portail dimensionnel. Merci d’avance !

Je pourrais ainsi continuer à illustrer chaque morceau de cet album mais ce serait vous faire perdre votre temps que vous pouvez bien mieux utiliser en écoutant ce fantastique disque. Les fans de tous les genres n’apprécieront pas Paradise gallows mais tous ceux qui apprécient les disques avec de l’ampleur feraient mieux de s’y intéresser. 

 

Inter Arma - Paradise Gallows (2016)
Inter Arma
Paradise Gallows
Nomini
An Archer in the Emptiness
Transfiguration
Primordial Wound
The Summer Drones
Potomac
The Paradise Gallows
Violent Constellations
Where the Earth Meets the Sky
25/02/82, 1m80, à peine 60 kilos et élevé pour parcourir le macadam parisien de refuge en refuge jusqu'à son déménagement à Londres. Chroniqueur rock de 2004 à 2010 sur Eklektik-rock puis sur la fille du rock depuis 2010, bibliothécaire 2.0 depuis 2008, passionné de musique (metal, jazz, rap, electro …) et de comics. Ecrit aussi en anglais sur Delay and Distorsion (Chronique musicale).

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