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Codeine - The White Birch (1994)

Portrait de Adrien
Codeine - The White Birch (1994)

Petit retour stratégique sur un groupe "culte" (comprendre : personne n'en avait rien à branler de leur vivant, on découvre 20 ans après en s'extasiant) qui colle certainement bien avec les goûts des lecteurs du site. Je fais d'ailleurs partie moi-même des retardataires, tout en ayant toujours entendu parler du groupe puisque j'ai grandi dans les 90's, la faute peut-être à Sub Pop qui n'a jamais réédité les disques en son temps, et qui a brouillé les pistes dans son image grunge/Seattle, tandis que Codeine n'avait strictement rien à voir avec cette scène.

"La codéine (ou méthylmorphine) est l'un des alcaloïdes contenus dans le pavot somnifère. La codéine peut produire un état général de somnolence. Des dosages plus élevés peuvent laisser apparaître un début d'état narcotique et des effets histaminiques importants...". Important de signaler que le nom du groupe reflète certainement au mieux sa musique : formé en 1989 à New York, le trio fut l'un des précurseurs du "Slowcore", terme générique un peu stupide pour désigner l'indie-rock joué lentement et sous xanax (beaucoup de médicaments sont au programme effectivement), avec Low ou Slowdive. Après un premier LP et EP, "The White Birch" est l'ultime testament du groupe enregistré en 1993, publié en 1994 sur Sub Pop, l'année de son split. Il n'est guère étonnant de lire les témoignages de Stephen Immerwahr (basse) et John Engle (guitare) qui cherchaient à l'époque un nouveau batteur (le précédent s'étant barré) et ne trouvaient que des batteurs qui cherchaient à accélérer ou varier les compositions : Codeine est un véritable cauchemar pour les batteurs. Métronomique, lente, il ne se passe pas grand chose rythmiquement. En revanche, couplé aux mélodies sombres et mélancoliques et à cette voix plaintive, on atteint un firmament de beauté négative et triste. Un disque essentiel à écouter chez soi, regardant la pluie tomber, pensant à tous les instants négatifs de notre misérable vie. Le guide du désespoir rédigé en 10 odes funéraires aussi traumatisantes que belles à pleurer, bref, un essentiel à découvrir.

Le trio s'est reformé brièvement sous l'impulsion de Mogwai en 2012 pour le festival ATP (et quelques dates éparpillées aux USA) avant de clore l'aventure pour de bon. Dans la foulée, le groupe a donné son accord pour une réédition classieuse de sa discographie par un label intitulé The Numero Group, qui reprend d'ailleurs le design de Sub Pop. "The White Birch" est donc dispo en double LP avec quelques titres bonus comme une Peel sessions de 1993, des démos enfouies, de l'inédit, et des titres live bien sentis. Un essentiel à posséder...

Codeine - The White Birch (1994)
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