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Reece Tee : organisateur du Desertfest Londres
Reece est guitariste dans le groupe Steak, mais Reece est aussi l'organisateur d'un des festivals européens les plus rayonnants ces dernières années dans la scène stoner/doom/sludge et cie : leDesertFest. Prenant lieu à Berlin et à Londres, le festival enchaîne depuis quelques années des line-ups de folie (Dozer/Lowrider/Unida l'année dernière par exemple). Du rock, de la bière et de l'amour, c'est en ces 3 mots que nous sommes tentés de résumer le portrait de Reece qui est à découvrir à la suite.Crédits Photos : Gael Mathieu
Présente-toi brièvement à nos lecteurs "internautes" : comment t'appelles-tu, d'où viens-tu et que fais-tu dans la vie ?
Je m’appelle Reece, je vis à Londres et je suis promoteur/booker pour le DesertFest de Londres, promoteur pour DesertScene (une agence de promotion au Royaume-Uni spécialisée dans le stoner et le doom) et gérant de Entertee Fencing and Barrier qui fournit de l’équipement à tous les grands festivals de Londres.
On a tous un album, un mouvement musical, une personne qui a changé notre vision de la musique, quel est ton parcours personnel ?
J’étais très fan depuis très jeune de Pink Floyd, et la découverte de The Wall à environ 10 ans m’a poussé vers la musique plus lourde. J’économisais l’argent de mes repas à l’école pour acheter leur nouvel album et j’adorais découvrir tout leur travail sous toutes ses formes, variées et expérimentales. Plus tard j’ai trippé sur Tool et cela me parut comme une mutation naturelle de mon amour des Floyds. Je pense cependant que ma vie a musicalement pris un tournant quand j’ai écouté Kyuss. Même si j’étais fan de musiques plus heavy, Kyuss parvenait à être supra lourde tout en restant simple et ils avaient ce son de basse qui te transperçait avec un groove vibrant. C’était en opposition complète avec la musique plus progressive que j’écoutais. Kyuss a changé le sens de ma vie et de ma carrière, tout simplement.
Ton implication dans la musique? Le moment où tu as franchi le pas? Celui où, si c'est le cas, cette activité est devenu ton métier ?
Et bien je travaille dans l’industrie de la musique et ce depuis 10 ans. Je possède une entreprise qui fournit de l’équipement de sécurité aux festivals, j’ai donc toujours été en lien avec la musique live. J’ai créé l’entreprise de promotion en 2009, elle est née d’une passion plus que du désir de faire beaucoup d’argent. C’est central dans notre éthique au sein de DesertFest et DesertScene, si je le faisais pour l’argent, alors ce serait idiot de se spécialiser dans les niches comme on le fait. On organise des shows que nous pensons géniaux et que les gens vont adorer, et pas en nous demandant combien on va gagner, ou perdre !
Les principales difficultés que tu as rencontrées ? Celles que tu rencontres encore ?
En tant que promoteur, je dirais que la connaissance de la scène dans laquelle tu gravites est évidemment la chose la plus importante, cela dit programmer un concert est toujours un risque qu’on le veuille ou non. Les gros promoteurs peuvent toujours se permettre de perdre des tonnes d’argent sur des concerts, parfois les projets que tu penses vendre correctement ne fonctionnent juste pas et inversement. C’est un pari mais ça peut devenir le plus grand sentiment d’accomplissement quand ça se passe bien.
Ton avis sur l'éthique du DIY ? Ta propre définition ?
J’aime la façon dont les groupes peuvent désormais être reconnus sans être signés et j’aime que les gens puissent et fassent l’effort, s’ils ne sont pas trop fainéants, de découvrir de la musique. La scène indépendante est florissante comme jamais elle ne l’a été avant et c’est vraiment une époque incroyable. Aujourd’hui de bons groupes peuvent vivre de ça s'ils se font une bonne réputation live. Je ne vois pas de groupes devenir riches évidemment mais si leur passion est de faire de la musique je ne pense pas qu’il y ait un meilleur moment pour être entendu et apprécié qu’aujourd’hui. Je suis sûr que ça changera dans le futur mais en ce moment la scène indé, DIY est sincère, forte et vraie, pas de conneries et puisse cela continuer.
Tes projets ? Comment vois-tu ton activité évoluer ? Tes souhaits ? Tes craintes ?
Le Desertfest est ma priorité en ce moment et sa réputation est grandissante chaque année. Notre priorité est de le conserver comme un festival de fans, un endroit où tous les amoureux de musique peuvent venir et l’apprécier avec d’autres gens du même esprit. Aussi un festival qui fonctionne a besoin de s’étendre, nous croyons à une progression naturelle plutôt que de pousser les capacités du festival trop rapidement. Ça a été créé par les fans pour les fans et tant que les gens seront là, nous nous mettrons à 100% dedans.
Ton album ultime ? Le concert auquel tu penseras toujours ?
Un seul album ? Lateralus. Ce fut mon introduction à Tool, cela en dit assez. Le concert que je n’oublierai jamais sera sûrement le Desertfest de cette année. J’ai réussi à faire se reformer Dozer et Lowrider pour l’occasion, et en plus de ça nous avons eu Unida en tête de la même salle. Je me tenais sur le côté de la scène en regardant un line-up que je ne pensais pas pouvoir voir un jour et j’étais fier d’avoir pu y contribuer. Voir ces groupes continuer et jouer d’autres concerts après le Desertfest est vraiment trippant. D’ailleurs nous avons Dozer et Lowrider qui jouent ensemble encore à Londres au Garage le 8 février.
Ton instant musique de prédilection pour la ressentir au maximum ?
J’écoute beaucoup de musique durant la journée au boulot, enfin, c’est en quelque sorte mon travail, mais je pense que le vrai meilleur moment c’est avec mon ipod quand je voyage. En écouter au casque me permet de mieux me concentrer sur la musique.
Quel est ton rapport avec un instrument de musique ? Fascination, peur, frustration ?
En fait je joue de la guitare dans Steak, donc je me sens régulièrement frustré devant ! Sérieusement, jouer de la guitare est une fascination totale. Je sais que c’est cliché, mais quand je suis dans mes moments les plus créatifs et que je me perds moi-même dans le fait de jouer, c’est si naturel et libérateur.
Parmi les nombreux styles de musique autour desquels nous gravitons, lequel t'es le plus cher et pourquoi ?
Pour toutes les raisons mentionnées dans l’entrevue je suis plus sensible au Stoner et au Desert Rock, cela dit mes goûts sont plus larges que ça et j’apprécie aussi énormément de choses psyche que vous couvrez par ici.
Es-tu capable d'écouter des choses totalement différentes ? Si oui des exemples pour tenter de nous faire peur ?
J’ai un esprit très ouvert sur la musique cela dit trouver du temps pour découvrir d’autres choses est difficile dans la perspective de travail dans laquelle je suis. Comme je le disais au dessus, j’ai toujours été fan de choses plus psychédéliques ou plus lourdes, Ozric Tentacles représente une grosse partie de mes écoutes.
Dans quoi mets-tu le plus d'argent ? Vinyles/CDs/Bandcamp, concerts, merchandising ?
Comme beaucoup de gens, je suis un peu confus dans mes pratiques d’achat en ce moment. J’ai toujours été porté sur le CD mais désormais je m’en tape. J’essaye d’acheter des vinyles et du numérique. Le vinyle avec un code de téléchargement est la voie à suivre pour moi.
As tu une "consommation" similaire dans d'autres formes d'art ?
De la bière.
Tes parents écoutaient quoi quand tu étais enfant ?
Il y a eu beaucoup d’albums de Cat Stevens et des Rolling Stones qui traînaient quand j’étais gamin. Je passerai encore beaucoup de temps à écouter ces trucs et j’aurai toujours un faible pour la musique que j’écoutais quand j’étais enfant.
Le mot de la fin : il est à toi, dis ce que tu veux.
Je veux que vous tous, adorables internautes qui lisez ça, veniez à Londres du 25 au 27 avril et expérimentiez le meilleur festival du monde (avis totalement subjectif!!). Desertfest. Nous sommes une scène, un clan qui aime la musique et nous allons être tous ensemble durant un week-end pour célébrer notre amour, découvrir de nouveaux groupes et rencontrer de nouvelles personnes. Pas de conneries prétentieuses, pas de gros promoteurs, juste de la bière, de la musique et des potes.
Introduce yourself to our audience: what's your name, where do you come from and what do you do for a living?
I'm Reece, I live in London and I am promoter and booker for Desertfest London, Promoter at Desertscene, (Uk promotion company specialising in Stoner rock and doom) and owner of Entertee, Fencing and barrier supplier to all the major UK festivals.
Everyone has an album, a style of music, or a person that changed the way he considers music, what's your personal background?
I was a huge Pink Floyd fan from quite a young age and discovering The Wall at about 10 years old introduced me to heavier music, I saved all of my school lunch money to buy an new Floyd albums and loved discovering their back catalog in all it's varied and experimental forms. Later on I fell heavily for Tool and it felt like a natural progression from my earlier love of Floyd. I suppose my life changing moment in music was listening to Kyuss though. Although a fan of heavy music, Kyuss opened up the possibility of being heavy as fuck while keeping it simple and they had a bass sound that just tore through you with a rumbling groove. It was a total contrast to the more progressive music I listened to. Listening to Kyuss made me change the direction of my life and career, simple as that.
What's your involvement in music? When did you decide to leave your job to work in the "music industry"?
Well my job is in the music industry and has been for the last 10 years. I own a company that provides fencing and barriers to festivals, so I have always been connected to live music. I started the promotion company in 2009 born out of passion rather than chasing money. That has been an important part of our ethos with Desertfest and Desertscene, if I had set out to do it for money then it is a non starter in the smaller genres that we specialise in. We put shows on that we think are awesome and that people will dig rather than how much money it will earn, or lose!
What are the main difficulties you had to face? What are the ones you still have to face?
As a promoter knowledge of the music scene your in is obviously the most important thing, but putting on a show is always a risk regardless. The big promoters still can lose a shit ton of money on shows, sometimes things that you are sure will sell really well just don't work out that way and visa versa. It's a gamble but it can be the most rewarding feeling when you get it right.
What's your opinion on the DIY philosophy? What's your definition of DIY?
I love the way that bands can now get recognition without a label and that people can and do discover music so easily of they are not lazy. The underground scene is thriving like never before an it's amazing time and good bands can make a living now just from building good live reputation. I'm not seeing any bands getting rich here but if creating music is the passion I don't think theres a better time to get heard and appreciated than now. I'm sure it will all change in the future but at the moment the underground DIY scene is straight, strong and true, no bullshit and long may it continue.
What are your projects? How do you see your activity in the future? What do you wish? What are you afraid of?
Desertfest is my main priority at the moment and it's reputation is growing every year. Our main priority is to keep it the fans festival, somewhere everyone who loves music can come and enjoy with like minded people. Although a successful festival needs to grow, we believe in organic growth rather than pushing the capacity of the festival too quickly. It was created for the fans by fans and all the time people dig it we will put 100% into it.
If you had to mention just one album, the album, which one would it be? And what is the show you'll never forget?
One Album? Lateralus. It was my introduction to Tool so enough said. The show I will never forget would have to be Desertfest this year. I had managed to get Dozer and Lowrider to reform for the festival, and on top of that we had a newly reformed Unida headlining the same stage. I stood at the side of stage looking on at a line up that I never believed would ever happen and was proud of the fact I had a hand in making it happen. To see these bands carry on and play shows after Desertfest really is a buzz. We actually have Dozer and Lowrider playing together again in London at The garage on 8th feb.
What is your favorite moment of the day to listen to music?
I listen to a lot of music throughout the day at work, well it is sort of my work, but find the best time to really listen to music is on my ipod when traveling. Listening under headphones allows me focus on the music.
How do you feel in front of a musical instrument? Fascinated, afraid, frustrated?
I actually play guitar in the band Steak so I regularly feel frustrated in front of it! Seriously though, playing guitar is a total fascination. I know it's a cliche, but when I'm at my most creative and I lose myself in the playing it really feels so expressive and natural.
Among all the styles of music we speak about on our website, which one do you prefer and why?
For all of the reasons mentioned in this interview I have a soft spot for Stoner and Desert Rock, although my taste is more broader than this and love some of the more psych stuff you guys cover also.
Are we able to listen to really, really different stuff and styles in terms of music? If yes, give us some examples to try to scare us.
I have a pretty open mind to music although finding time to listen to other stuff is difficult in the line of work I am in. As mentioned I have always been a fan of the more psychedelic stuff along with the heavier stuff and Ozric Tentacles would always get a lot of my listening time.
What do you pay the most for? Vinyls/CDs/Bandcamp, shows, merch?
As with a lot of people, I'm a bit confused what to buy these days. I was always big into cd's but just don't bother now. I tend to buy vinyl and downloads. Vinyl with a download code is the way forward for me.
Do you consume another form of art?
Beer.
What did your parents use to listen to when you were a child?
There was a lot of cat stevens and rolling stones records kicking around my house as a kid. I would spend a lot of time listening to that stuff and will always have a soft spot for the music I listed to at a young age.
This is the end of the interview. The last words are yours, tell us what you want.
I want all you lovely people reading this to get yourself to London on 25h to 27th April and experience the best festival in the world (biased opinion!!). Desertfest. We're a scene, a gang that loves music and we all come together for one weekend and celebrate our love and discover new music and people. No protentious crap, No big promotor, just beer, music and friends. www.thedesertfest.com
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