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ENVY+ Ed Wood Jr. 21/10/11 live @ la Maroquinerie, Paris
Il est 19 h 30, je suis devant la Maroquinerie, et… il y a plus de photographes que de spectateurs. Bon, peut-être pas quand même, mais pas loin. Je me range donc gentiment dans la file des types silencieux équipés de sacs et sacoches, et attends que les portes ouvrent. L'attente n'est pas longue, une dizaine de minutes plus tard nous sommes déjà en train de coller la scène, pendant que la salle se remplit peu à peu.
Je ne connais pas du tout la première partie, mais je leur en veux déjà un peu d'avoir remplacé La Dispute sur l'affiche de cette soirée. Ed Wood Jr... ça fait un peu nom de groupe de screamo pour teenagers ça, non ? Et bien non, pas du tout, figurez-vous. Premier détail qui me fait hésiter: la batterie est placée quasiment au milieu de la scène et est tournée de coté, de façon à laisser juste assez de place pour un autre musicien. Deuxième détail: il a quand même beaucoup de pédales leur guitariste, dont pas moins de deux loopers... étrange. Les musiciens finissent par entrer sur scène (avec un retard minime, ce qui est en soi déjà remarquable), et entament leur set. Ah bah non, c'est bon, c’est du math rock.
Et force est de constater que les deux lurons s'en sortent remarquablement bien. Le guitariste jongle avec les pédales et les instruments, en allant jusqu'à jouer de la guitare d'une main et du synthé de l'autre, le batteur maintient des rythmes bien puissants et par moments frénétiques, rien a signaler du coté technique. Musicalement, c'est peut-être un peu trop décousu à mon gout, les transitions relativement brusques (mais bien coordonnées grâce aux regards et indications que se lançait le duo) me choquent un peu; par ailleurs, je serais totalement incapable de dire combien de morceaux le groupe a joué. Ceci dit, on ne s'ennuie pas, et ça reste tout de même une bonne performance. Le set dure une heure, qui passe donc plutôt vite, et le groupe disparaît, sous les applaudissements du public, visiblement conquis.
La salle est maintenant pleine à craquer, le public ayant apparemment afflué pendant la première partie, et alors que Envy installent leur matériel (oui, le groupe lui-même, pas uniquement les roadies), apparaît ce qui sera, à mes yeux, le principal point faible de la soirée: les fans. Enfin, uniquement certains fans. En effet, pendant que le groupe s'installe, deux personnages passent leur temps à hurler le nom du groupe et de tous les membres dont ils connaissent le prénom ("Ils s'appelle comment le chanteur déjà ? Tetsuo ou un truc du genre, non ?"), et ce à pleins poumons et toutes les quinze secondes.
De même, je suis peut-être un vieux con avant l'âge, mais parmi les concerts soi-disant "violents", je distingue deux types: ceux où tout le public se plonge dans l'ambiance et bouge, saute et danse au rythme de la musique, et ceux où la grande majorité préfère se concentrer sur la musique pendant qu'une dizaine-vingtaine de personnes se mettent en tête de donner le plus de coups possible à leur entourage. Malheureusement, ce soir c'est la deuxième situation, et, alors que la majorité de la salle demeure stoïque, les premiers rangs subissent sans cesse les coups de coudes, épaules et poings par des types voulant à tout prix toucher la scène en hurlant le nom du groupe.
Bon, revenons à nos moutons. Je dois vous avouer que même si je n'ai jamais été un fan de Envy en studio, trouvant leur musique un peu trop générique par rapport à, par exemple, un Suffocate for Fuck Sake, en live c'est quand même du lourd. Le son saturé est massif et headbang-friendly et les passages calmes, même s'ils sont plutôt classiques sont suffisamment remplis d'émotion pour qu'on ne s'ennuie pas. De plus le groupe a l'air de prendre son pied sur scène, ça bouge, le guitariste de droite (Nobukata) hurle les paroles sans même avoir de micro, bref l'ambiance y est.
La setlist est étonnement peu axée sur le dernier album, Recitation, avec, si je ne me trompe pas, uniquement deux morceaux de cet opus: Worn Heels and the Hands We Hold et Light and Solitude. Le reste est pioché un peu partout dans la discographie du groupe, en allant jusqu’à leur deuxième album. Chaque morceau est accueilli par des applaudissements des fans, visiblement heureux d'entendre leurs titres préférés.
Le set dure environ une heure et quart, et se passe sans accroches (si on ne compte pas les relents d'apocalypse dans les premiers rangs à chaque passage "heavy"). Le groupe finit donc sur A Warm Room, et quitte la scène, avant de revenir pour un rappel, bref mais intense. En effet, les Japonais entameront un Farewell to Words des plus violents, qui finira sur un mur de larsen alors que Masahiro grimpe sur des amplis pour accrocher sa guitare au plafond. En somme, un bon (voire très bon) show, même pour quelqu'un de peu familier avec la musique du groupe.
J'aime les ours, le whisky et les internets. |
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