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Czar Fest, jour 01, 14/04/2017 @ Bâle, Suisse

Portrait de Léo
Czar Fest 2017, jour 01, 14/04/2017 @ Bâle, Suisse

Première soirée pour le Czar Fest, et c’est déjà un sold out. Alors si la salle qui l’accueillait est de taille relativement modeste, il n’empêche que le festival organisé par le label indépendant Czar Of Crickets a de nombreux points pour lui : un immense parc vert juste devant la salle, une exposition d’arts visuels, des stands de merch aux prix raisonnables, des qualités qui rendent déjà le contexte très agréable. Cela dit c’est bien la programmation qui nous intéresse ici, et entre les groupes signés à l’interne et les exclusivités que le label présentait, croyez-moi il y avait de quoi se nettoyer les esgourdes.

Khaldera

J’arrive juste à temps pour le début de set de Khaldera, l’occasion de remarquer que le son est tout bonnement excellent. Le public est quelque peu disparate, mais il ne faut pas plus d’un demi riff aiguisé aux musiciens pour rameuter le reste de la population jusque-là accoudée au bar de la pièce voisine. Les têtes commencent à s’agiter sur les notes de Impending Tempest et les hostilités démarrent sérieusement avec The Inevitability Of Transition et ses mélodies à tiroirs que ne renierait pas un Mastodon période Blood Mountain. Le Sludge instrumental du quatuor fait des merveilles et les 40 minutes du set passeront bien vite, confirmant ainsi la bonne impression que m’avait laissé l’écoute des deux EPs du groupe.

 

Autisti (Louis Jucker & Emilie Zoé)

L’équipe technique s’affaire et c’est au tour d’Autisti d’investir la scène. Projet porté par Louis Jucker (Coilguns, ex-The Ocean) et Emilie Zoé (dont on a déjà dit tout le bien qu’on pensait par ici), le groupe propose ici un Noise-Rock ultra-accrocheur qui n’est pas sans rappeler les belles heures des Pixies. Le public se prête bien au jeu, il faut avouer que l’énergie débordante du trio est communicative. En somme un excellent concert qui a su convaincre malgré un style assez éloigné du reste de la programmation.

 

Sum Of R

Le batteur de Khaldera remonte sur scène, mais cette fois-ci en compagnie d’un nouveau venu pour former le duo Sum Of R. Nouveau venu bassiste, dont le nombre de pédales d’effets laisse entrevoir des ambitions autres que simple support rythmique des compositions. Le duo distille durant une quarantaine de minutes un Doom pesant qui, bien qu’irréprochable d’un point de vue technique, peinera à convaincre. Alors bien sûr le créneau horaire entre les mélodies accrocheuses d’Autisti et le concert le plus attendu du festival n’aide pas, mais j’ai vraiment l’impression que le groupe étale quelques bonnes idées sur des morceaux bien trop longs. Le reste du public n’a pas l’air très convaincu non plus, et le premier rang semble plus être là pour avoir une bonne place devant Zeal & Ardor que pour profiter du concert, dommage.

 

Zeal & Ardor

Salle comble pour Zeal & Ardor, pas très d’étonnant au vu de l’incroyable engouement autour du projet Black Metal/Blues de Manuel Gagneux. Avec un seul album d’une trentaine de minutes posté sur Bandcamp l’année dernière, le groupe se fait programmer au Roadburn et finit en première partie de Prophets of Rage pour leurs deux plus grandes dates européennes, rien que ça. Autre élément à souligner, c’est leur tout premier concert ce soir-là. Conscient de l’attente autour de l’évènement, Manuel Gagneux avait d’ailleurs précisé en interview travailler d’arrache-pied avec ses musiciens afin de proposer de nombreux nouveaux morceaux pour cette première tournée. Et bien autant vous le dire tout de suite, on ne s’est pas foutu de notre gueule.

Plus de la moitié du set sera composée de nouveaux morceaux, et loin de faire figure de vulgaire remplissage on a ici droit à des compositions de qualité égale voir supérieure à ce qui figurait sur le premier album, un vrai régal. Entre ces nouvelles compositions s’intègrent bien sûr des morceaux déjà sortis, et tous passent brillamment l’épreuve du live : en particulier la triplette Come On Down, Children’s Summon et Blood In The River.

D’un point de vue technique c’est très impressionnant pour un premier concert, les deux choristes apportent un réel plus aux morceaux (pour ceux qui auraient vu les sessions live faites sur la radio Couleur 3, sachez qu’ils sont maintenant bien mieux intégrés à l’ensemble) et c’est sans compter sur la puissance vocale du leader. Effectivement on a ici un Manuel Gagneux littéralement possédé par ses parties de chant, enchainant parties criées et chantées entre deux micros (un peu trop d’échos dans le micro pour les parties criées, mais c’est de l’ordre du détail) avec un brio déconcertant.

Alors oui j’ai peut-être été influencé par l’euphorie générale du public, par l’excitation d’assister au premier concert du groupe ou encore par le caractère foncièrement original de la formation, il n’en reste pas moins que si Zeal & Ardor continue sur cette lancée, ils risquent bien de passer du stade de curiosité passagère à celui d’étoile montante de la scène actuelle.

Élément suisse de la rédaction, j'adore écouter de la musique de bourrin entre deux évasions fiscales.

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