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Justin Oakey, réalisateur, metteur en scène et éditeur indépendant

Portrait de Vincent Duke
Justin Oakey, réalisateur, metteur en scène et éditeur indépendant

Comment suis-je entré en contact avec Justin Oakey? Honnêtement, je ne m'en souviens plus exactement... Je suis simplement sûr que c'était lié à la sublime vidéo qu'il a réalisée pour Hexvessel et l'idée de publier son portrait s'est vite imposée comme une évidence. Pour l'occasion, nous avons décidé de vous livrer l'entrevue en français, bien entendu, mais aussi en anglais. 'Cos you know...

Présente-toi brièvement à nos lecteurs "internautes" : comment t'appeles-tu, d'où viens-tu et que fais-tu dans la vie ?

Je m'appelle Justin Oakey et je suis originaire de St John's, Terre-Neuve. Je vis actuellement à Toronto où je suis réalisateur et monteur (court métrage, vidéos musicales).

 

On a tous un album, un mouvement musical, une personne qui a changé notre vision de la musique, quel est ton parcours personnel ?

Terre-Neuve a une histoire avec le heavy, mais j'ai aussi un intérêt inhérent pour le folklore et la folk traditionnelle (comme ma famille). Je trouve que la musique que j'écoute est saturée de mélancolie mais, en même temps, a un attachement très austère à la tradition, la philosophie et la culture. Qu'il s'agisse de folk traditionnel du Kazakhstan ou d'un groupe européen de black metal, la raison pour laquelle je me sens attiré par la musique est relativement similaire. Je crois que mon intérêt actuel provient du fait d'avoir été exposé très jeune à de nombreux styles de musiques. Il y avait la musique plus traditionnelle qu'écoutaient mes parents (et mes grands-parents) et celle plus agressive, destructurée de mes amis. La combinaison m'a amené à faire mes propres découvertes d'une manière assez "organique", par curiosité. Rétrospectivement, le black metal est le style de musique, ou la découverte, qui a changé la façon dont je considérais beaucoup de musiques et qui m'a permis d'être exposé à diverses idéologies et cultures dans le monde.

 

Ton implication dans la musique? Le moment où tu as franchi le pas? Celui où, si c'est le cas, cette activité est devenu ton métier?

En ce moment, mon implication dans l'industrie musicale se limite à diriger des vidéos. J'ai eu quelques groupes par le passé et je pense que je reprendrai dans le futur. Dernièrement, je me suis attelé à lier les deux choses qui sont importantes pour mon développement créatif et philosophique - la musique et le cinéma subversifs. Je n'ai jamais souhaité mettre en scène des vidéos mais je suis "tombé dedans" et j'ai apprécié la liberté de création. J'espère que la taille des projets sur lesquels je travaille ira en grandissant. Depuis que j'ai quitté l'université, j'ai beaucoup travaillé pour n'être « que » un metteur en scène et éditeur indépendant. J'ai ainsi réussi à joindre les deux bouts tout en continuant mes projets personnels. 

 

Les principales difficultés que tu as rencontrées? Celles que tu rencontres encore?

Je pense que tous les artistes font face à des difficultés économiques. Où puis-je trouver de l'argent pour terminer ce projet et comment le dépenser ? C'est typiquement le plus gros problème dans la réalisation (et aussi pour d'autres formes d'art). Que la vidéo soit auto-financée par le groupe, ou que l'argent ait été investi par leur label, le budget interfère toujours avec ton désir de réalisateur.

Au-delà des problèmes financiers, réaliser des vidéos musicales peut aussi être compliqué puisqu'il faut trouver des artistes avec qui collaborer. Parfois, ils gravitent autour de toi, dans d'autres cas, tu dois aller les chercher. Mais dans les deux cas, il est très difficile d'exprimer et de convaincre que tu souhaites faire autre chose qu'une vidéo de live. C'est un risque, surtout quand, comme moi, tu n'as pas beaucoup à montrer. Tu vas dépenser l'argent d'un groupe et il faut que le résultat complète (et embrasse) philosophiquement et artistiquement leur musique tout en restant une de tes propres créations. Bien sûr, j'ai été extrêmement chanceux avec les artistes pour lesquels j'ai travaillé et nous avons pu sortir des vidéos intéressantes pour de très petits budgets. J'aime à croire qu'ils sont tous heureux de nos collaborations.

 

Ton avis sur l'éthique du DIY? Ta propre définition?

Mon opinion sur la philosophie « do-it-yourself », c'est que si tu la dépouilles de sa place actuelle dans la société, c'est un concept très beau. Je crois en l'autonomie. Prenez vos affaires et vos projets dans vos propres mains (autant que possible) et faîtes les fonctionner au lieu de compter sur les centaines d'outils et raccourcis inutiles mis à notre disposition aujourd'hui. Qu'il s'agisse de quelque chose de pratique ou créatif, l'individu « post-post-moderne » est celui qui préfère que quelqu'un d'autre prenne soin des tâches subalternes. Je parle là de gens qui évitent le travail manuel ou d'avoir à apprendre quelque chose et sont plutôt pour une solution rapide à un problème au lieu de travailler et de « gagner » pour arriver au résultat souhaité. Bien entendu, dans les limites du raisonnable, je ne vais pas nier l'importance des artisans (tous), des universitaires, ou de tout autre expert. Ce que j'essaye de dire, c'est que le DIY, pour moi, c'est prendre l'entière responsabilité de vos efforts. Si vous êtes vraiment passionné par un projet d'art ou d'artisanat, il n'y a aucune excuse pour ne pas le faire et le mener à terme. Les raccourcis n'apportent pas de satisfaction ; mettez des efforts dans le travail et vous serez fier du résultat. Je préfère travailler avec un petit budget et faire quelque chose dont je suis fier que de recevoir un gros budget et l'investir dans un résultat « tiède ».

Faire quelque chose "soi-même" ne signifie pas que vous ne receviez aucune aide des autres, ce n'est pas du tout le cas. Je suis très heureux et reconnaissant pour le temps que me consacrent certaines personnes pour m'aider dans mes projets. Si vous travaillez dur et que vous voulez terminer un projet, d'autres personnes voudront aussi que cela arrive.

 

Tes projets? Comment vois-tu ton activité évoluer? Tes souhaits? Tes craintes?

Mon plus récent projet a été une collaboration avec Ulver (Norvège), ce qui était un grand honneur pour moi, sorti en avril. Juste avant, j'ai travaillé avec Godstopper (Canada) et Hexvessel (Finlande). Pour le futur, j'ai quelques projets en tête mais je ne sais pas encore dans quel ordre ils finiront par se réaliser. Je te dirais que j'espère pouvoir plus travailler avec des Européens (et si possible directement en Europe). Peut-être que ma collaboration avec Ulver conduira d'autres artistes à voir mon travail. Ce serait fantastique que je travaille dans le nord ou l'est de l'Europe. La langue, la culture et la géographie de ces endroits sont incroyablement inspirant et beaux – leur histoire est une grosse source d'inspiration. Mon souhait est de vivre et travailler dans un lieu où je me sens inspiré. Je suppose que je suis inspiré ici, à Toronto, mais cette inspiration provient aussi d'autres lieux et ce n'est pas exactement la même chose. Je suis inquiet (ou peut-être effrayé) de ne pas pouvoir le faire. Mais je ne m'inquiète pas quant à mon futur, principalement parce que je sais qu'un objectif inachevé n'affectera pas plus ma vie que cela. Donc, en attendant, je vais juste continuer à raconter des histoires, diffuser une philosophie, et maintenir une vie aussi austère que possible.

 

Ton album ultime? Le concert auquel tu penseras toujours?

The Serpent's Egg de Dead Can Dance. Cet album, et ce duo, sont une intarrissable source d'inspiration. Dead Can Dance (principalement leur travail sur The Serpent's Egg et Aion) est un mélange tellement magnifique de mélancolie et de force, de spiritualité et d'histoire. En octobre dernier, j'ai voyagé en Autriche pour leur tournée européenne et c'est un concert que je n'oublierai jamais. Je dois aussi dire que la nuit avant le concert, Douglas a joué un set acoustique devant quelques personnes dans un restaurant historique de Vienne. L'atmosphère était douce et ça restera un souvenir pour tous les gens présents.

 

Ton instant musique de prédilection pour la ressentir au maximum ?

Le soir (jusqu'à tard dans la nuit) car c'est le moment où je me sens le plus productif et créatif. 

 

Quel est ton rapport avec un instrument de musique ? Fascination, peur, frustration ?

Je jouais du violoncelle, et je regrette maintenant d'avoir abandonné, et j'ai fait un peu de batterie depuis. Les instruments modernes de musique me facinent car ils sont tous derivés d'instruments archaïques des arts de la narration et du divertissement. Je veux un jour apprendre à jouer de quelque chose d'ancré dans la musique ancienne, peut-être un dulcimer martelé (ndr : cithare) ou un instrument de style cornemuse (les histoires des deux sont passionnantes).

 

Parmi les nombreux styles de musique autour desquels nous gravitons, lequel t'est le plus cher et pourquoi ?

J'apprécie la couverture et l'exposition que vous donnez à des groupes en devenir. Peu de blogues traitent de ce qui se passe actuellement, la plupart préfèrent parler de ce qui est populaire parce qu'ils ont besoin du traffic que cela génère. Sinon, j'apprécie le black metal donc j'aime quand il vous arrive de poster quelque chose sur du (bon) black metal. Mon chemin a aussi croisé celui de bizarreries noise, drone ou folk que j'ai vraiment appréciées.

 

Es-tu capable d'écouter des choses totalement différentes ? Si oui des exemples pour tenter de nous faire peur?

Te faire peur? Bien, mon producteur et moi avons fait un CD avec Thergothon et Lisa Gerrard (de Dead Can Dance) mixés ensemble, et ça marche du tonerre! Pour être sérieux, je ne pense pas que je puisse te faire peur mais je crois que les gens sont capables d'avoir des goûts très larges. Souvent, je me trouve à écouter quelque chose comme les compositions de Dzhavanshir Kuliyev pour Ashik Kerib et juste après, Burzum. Comme je l'ai dit précédement, par delà les différences régionales et esthétiques, les deux partagent une base commune - la philosophie, la culture, la tradition, la force, la mélancolie - et c'est ce qui est important pour moi. Je trouve qu'ils sont capables de susciter les mêmes sentiments, l'inspiration et la créativité.

 

Dans quoi mets-tu le plus d'argent ? Vinyles/CDs/Bandcamp, concerts, merchandising?

Honnêtement, je n'achète plus de choses liées à la musique (à part des albums de temps en temps). Je dépense rarement mon argent ailleurs que dans les nécessités ou mes projets de film. Néanmoins, je paierai toujours, même beaucoup, pour voir les artistes qui m'inspirent (comme voyager en Autriche pour Death In June ou dépenser une petite fortune pour des places pour la prochaine tournée de Dead Can Dance). 

 

As-tu une "consommation" similaire dans d'autres formes d'art?

Je ne fréquente pas les galeries d'art autant que je le voudrais mais je me rends à de nombreux concerts, opéras, musées (parmis d'autres choses). Je m'intéresse bien plus à l'approche traditionnelle de l'art qu'aux nouveaux médias.

 

Tes parents écoutaient quoi quand tu étais enfants ?

Ma mère a des goûts éclectiques et mon père écoute principalement de la musique folk et country. Je dirais qu'une grande partie de mon amour pour la musique traditionnelle (en particulier celle de Terre-Neuve / Irlande) vient de mon enfance.

 

Le mot de la fin : il est à toi, dis ce que tu veux.

Merci d'être entré en contact avec moi. J'apprécie votre intérêt et votre soutien. Peut-être nous pouvons faire le prochain en français? (nrd : en français dans le texte). Si quelqu'un souhaite me contacter, il peut le faire via mon blogue ou ma page Vimeo.

http://burialofferings.tumblr.com
http://vimeo.com/justinoakey

[Portrait] Justin Oakey, réalisateur

How did i get in touch with Justin Oakey? Honestly, i don't remember exactly... I'm only sure it was linked to the amazing video he did for a Hexvessel song and the idea to do his interview came pretty fast. And yes, do not worry, you are reading Pelecanus but we decided to write more in english, even if we are a bunch of lazy bastards (especially myself).

Introduce yourself to our audience: what's your name, where do you come from and what do you do for a living?

My name is Justin Oakey, and I'm originally from St. John's, Newfoundland. I currently live in Toronto where I direct and edit video work (short films, music videos).

 

Everyone has an album, a style of music, or a person that changed the way he considers music, what's your personal background?

Newfoundland is a tradition-heavy place, so I would say I also have an inherent interest in folklore, and traditional folk music (as does my family). I find that most of the music I listen to is saturated with melancholy, but at the same time has a very austere attachment to tradition, philosophy, and culture. Whether it's traditional Kazakh folk music, or a northern European black metal band, the reason I find myself attached to the material is relatively similar. I suppose my current interests were mainly through being exposed to different kinds of music at a young age. There was the more traditional music of my parents (and grandparents) and the more aggressive, destructive music my friends eventually got into - this later lead me to make my own discoveries pretty organically, out of curiousity. 

In retrospect, black metal would be the one genre, or discovery, that changed the way I considered a lot of music and it definitely exposed me to many fragments of ideologies and cultures from around the world.

 

What's your involvement in music? When did you decide to leave your job to work in the "music industry"?

I currently have no involvement in the music industry other than directing music videos. I have been in a couple of bands in the past, and look forward to more. Lately my focus has been on bringing together two things that were important to my creative and philosophical development - subversive music and cinema. I never intended to make music videos, but I fell into it and have been enjoying the creative liberties. I hope the project sizes continue to grow larger and larger. Since graduating from university I have worked hard at only being a freelance director and editor, and have been able to make ends meet and still put personal projects together.

 

What are the main difficulties you had to face? What are the ones you still have to face?

All artists face economic difficulties, I think. Where can I get money to complete this project, and, how will it be spent? That is typically the largest problem in the way of any film project (and goes for many other forms of art). Whether the video is self-funded by the band, or money is invested by their label, the budget is always interfering with getting your desired project off the ground. 

Aside from money concerns, making music videos can been difficult in the way of finding artists to collaborate with. Sometimes they gravitate toward you and other times you have to seek them out, but either way it is originally pretty difficult to express that you want to try something other than a performance video. It's a risk at first, if you haven't much to show for yourself (I didn't). You're going to be spending a band's money and it needs to philosophically and artistically complement (and embrace) their music while also being distinctly your own creation. Of course, I've been extremely lucky with the artists I've gotten to work with and we've made some really interesting pieces for considerably low budgets - I'd like to think they're all quite proud of our collaborations.

 

What's your opinion on the DIY philosophy? What's your definition of DIY?

My opinion on the do-it-yourself philosophy is that if you strip away it's current place in society, it's a very beautiful concept. I believe in autonomy, that is, self-governing. Take your affairs and projects into your own hands (as much as possible) and make them work instead of relying on the hundreds of useless tools and shortcuts made available to us today. Whether it's something practical or creative, the post-post-modern person is one that would prefer somebody else take care of their menial duties. They are people that avoid manual labour or having to learn, and would rather a quick-fix to a problem than working or earning a desired outcome. Of course this is within reason, I am certainly not negating the importance of (all) craftspeople, academics, or any other expert. I am merely trying to say that the do-it-yourself philosophy for me is taking responsibility for your endeavours. If you're truly passionate about an art or craft project, there is no excuse as to why you can't work towards getting it done. Shortcuts bring no satisfaction, so put in the work and you will be proud of the outcome. I'd rather work with a low budget and make something I'm proud of than to receive a large budget and have it be used on something tepid.

Doing something "yourself" does not imply that you receive no help from others, because that is not the case - I myself am grateful for the time volunteered by others to make my projects happen. If you're hard-working and set on getting a project completed, people will want to make it happen too.

 

What are your projects? How do you see your activity in the future? What do you wish? What are you afraid of?

My most recent project was a collaboration with Ulver (Norway), which was a great honour, and won't be released until mid-April. Prior to this, I collaborated with Godstopper (Canada) and Hexvessel (Finland). For the future, I have a few projects in mind but am not sure in what order they will appear. I will say that I am hoping to do more work with European (in Europe, ideally). Perhaps my collaboration with Ulver will lead to more artists in Europe being exposed to my work!

It would be fantastic to work out of the north or east of Europe. The language, culture, and geography of these areas are incredibly inspiring and beautiful - their written histories being a fairly big source of inspiration for me. I would say my wish is to live and work in a place where I am inspired. I suppose I am inspired here in Toronto, but that inspiration comes from longing for other places, and is not quite the same. I am worried (or perhaps fearful) of the fact that I may not be able to do this. I am not worried about much in my future, mainly because I know that once I'm gone a goal left unachieved will affect nothing. So in the meantime I will just work towards telling stories, spread philosophy, and maintain a life as austere as possible.

 

If you had to mention just one album, the album, which one would it be? And what is the show you'll never forget?

The Serpent's Egg by Dead Can Dance is that album for me. That album, and that duo, is a never-ending source of inspiration. Dead Can Dance (namely, their work on The Serpent's Egg and Aion) are just such a beautiful mix of melancholy and strength; spirituality and history.

This past October I traveled to Austria to catch Death In June on their (final) European tour, and that is certainly a show I'll never forget. I should mention that the night before the show Douglas performed a very solemn acoustic set to a handful of people at a private dinner in a very historic restaurant in Wien, the atmosphere was very warm and it will certainly be remembered by those who attended.

 

What is your favorite moment of the day to listen to music?

In the evening (until late at night), because it is when I find myself most productive and creative.

 

How do you feel in front of a musical instrument? Fascinated, afraid, frustrated?

I used to play the cello, which I now regret giving up, and have since played drums a little bit. Modern musical instruments definitely fascinate me, as they are all derivative of such archaic instruments of storytelling and entertainment. I want to someday learn to play something rooted in early music, perhaps a hammered dulcimer (kind of cithar) or bagpipe style instrument (the histories of both are fascinating).

 

Among all the styles of music we speak about on our website, which one do you prefer and why?

I enjoy seeing the coverage of smaller, up-and-coming bands on your website. Few niche blogs feature things that are on their way, and most only focus on what's popular because they need the site traffic. Otherwise, I'm enthusiastic about black metal so I enjoy when you post about (good) black metal. I have come across some bizarre noise stuff, drone, and folk that I really enjoyed too.

 

Are we able to listen to really, really different stuff and styles in terms of music? If yes, give us some examples to try to scare us. Scare you? Well, my producer and I had made a CD with Thergothon and Lisa Gerrard (of Dead Can Dance) mixed together, and it played out remarkably well. But in all seriousness, I don't think I could scare you but I do think people are able to have pretty broad taste, yes. Often I could be found listening to something like Dzhavanshir Kuliyev's compositions for Ashik Kerib, and afterwards may drift into Burzum. As I said before, despite the immediate regional and aesthetic differences of the two, they share a common ground - philosophy, culture, tradition, strength, melancholy - and that's what's important to me. For me they are able to evoke the same feelings, inspiration, and creativity.

 

What do you pay the most for? Vinyls/CDs/Bandcamp, shows, merch?

Honestly, I don't buy much music-oriented goods anymore (aside from and album here and there). I rarely spend on anything other than necessities or my film projects. However, I will still pay a lot to see artists that inspire me (such as traveling to Austria for Death In June, or a small fortune for tickets to Dead Can Dance's upcoming tour).

 

Do you consume another form of art?

I don't frequent art galleries as much as I would like to, but I do find myself going to many early music performances, operas, and museums (among other things). I am far more interested in consuming traditional art than new media.

 

What did your parents use to listen to when you were a child?

My mother has quite an eclectic taste, and my father listens mainly to folk music and country. I would say a lot of my love for traditional music (especially that from Newfoundland/Ireland) comes from childhood exposure.

 

This is the end of the interview. The last words are yours, tell us what you want.

Thanks for getting in touch, I appreciate the interest and support. Peut-être nous pouvons faire le prochain en français? ("maybe could we do the next one in french?") If anybody would like to get in touch my contact information is available on my blog.

 

http://burialofferings.tumblr.com
http://vimeo.com/justinoakey

Crédits photo : Alisa Brodsky

Justin Oakey, réalisateur, metteur en scène et éditeur indépendant
Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai...

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